Bourdin, la grenouille qui voulait être le Tucker français

C’est un moment de franche rigolade doublé d’une décharge de cruauté rentrée qu’ont vécu les amateurs d’info sur X ce mercredi 19 novembre 2025. Tout est parti d’une annonce de Jean-Jacques Bourdin, l’ancien animateur phare de RMC, qui annonce son début de carrière solo sur les réseaux sociaux sur le modèle – sans le citer – de Tucker Carlson.

À la différence de frère Tuck, Bourdin a bien suivi la ligne dominante et n’a pas démissionné pour reprendre le journalisme à zéro : il a été débarqué suite à une affaire de cornecul. Désormais, il se la joue je vais tout vous dire, sauf que les internautes n’ont pas oublié la soumission, et ils lui ont rappelé ses reptations du passé. C’est dur, mais c’est la loi des réseaux : tu es pur et tu en chies, ou impur. Et si tu es impur, on te le rappellera toute ta vie (virtuelle). La réception de son message d’arrivée sur X est à la mesure de son impureté : violente.

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— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_off) November 19, 2025

On ne va pas lister toutes les réactions féroces ou drôles, et parfois férocement drôles, des vigies du Net, qui n’oublient rien et ne pardonnent pas les faux-semblants. Ou alors si, une, celle de Rémi, de Juste Milieu.

« 50 ans de carrière dans les médias mainstream pour finir par pigeonner ses suiveurs avec une vilaine cagnotte pour faire des podcasts "indépendants" ! »

Mais cela signifie que le moindre écart avec la ligne – en l’occurrence de la vérité, sinon de l’honnêteté, et non de la ligne dominante – est répertorié, conservé et renvoyé dans la gueule des purs... opportunistes. On ne s’improvise pas résistant du Système, surtout quand vous avez bien mangé au râtelier et que vous avez bien tabassé les résistants.

On appellera ça des résistants de 1943, ceux qui étaient suffisamment malins pour passer d’un camp à l’autre en fonction des circonstances (la défaite allemande en Russie). Passer en 43 avec armes et bagages dans le camp de la résistance demande une souplesse d’échine qui peut, ensuite, faire l’objet de chantage. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé aux grands collaborateurs qui ont été maintenus en vie, avec une grosse épée de Damoclès (en forme de Sten) au-dessus de la tête, pour cracher de l’info et du fric mal gagné.

Mais Bourdin n’est que le premier d’une longue liste, car le Système médiatique se casse complètement la gueule. On ne lui jettera donc pas la pierre, le pire est à venir, dans le genre. Vous verrez un jour et vous serez ébahis par les retournements de veste des responsables et propriétaires actuels de la parole publique. Que voulez-vous, c’est dans leur sang, la soumission. En revanche, pour d’autres comme Naulleau, le retour aux sources risque d’être difficile : il a été trop loin, il a été mandaté pour abattre du résistant. Et ça, c’est une rivière sans retour. On le voit ici opposé à Philippot, défendant la guerre – on peut dire mondiale en 2026 – devant le seul mec lucide du plateau. Monde de dingues !

La Raison, incarnée par Philippot, prend la parole à 7’53. La Folie, incarnée par Naulleau, s’y oppose à 9’19.