« Lutte contre l’héroïsation du nazisme » : La France, les États-Unis et l’Ukraine votent contre cette résolution à l’ONU
Le 14 novembre 2025, l'Assemblée générale des Nations Unies a une nouvelle fois adopté la résolution initiée par Moscou intitulée "Lutte contre l'héroïsation du nazisme". Le texte, approuvé par 114 pays, recueille comme chaque année l'opposition ferme d'un bloc mené par les États-Unis, la France et l'Ukraine. Cinquante-deux États ont rejeté cette proposition, tandis que douze s'abstenaient, dessinant une carte géopolitique aux frontières bien connues.
Une vertu à géométrie variable
Le cœur du texte condamne sans ambiguïté toute glorification de l’idéologie nazie et enjoint aux États de combattre ses résurgences contemporaines. Porté par la Russie et une large coalition de pays du Sud, il se présente comme un rempart moral contre l’oubli. Pourtant, ses détracteurs dénoncent un instrument de propagande habilement dissimulé sous des principes irréprochables. La véritable bataille s’est jouée autour d’un amendement, adopté in extremis, qui fustige l’utilisation par Moscou du « prétexte fallacieux » de la dénazification pour justifier son intervention militaire en Ukraine.
🇺🇳L'ONU a dit « non » à l'héroïsation du nazisme — contrairement à l'Occident et à Kiev
— Camille Moscow 🇷🇺 🌿 ☦️ (@camille_moscow) November 16, 2025
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté à une écrasante majorité la résolution russe intitulée : « Lutte contre l'héroïsation du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à… pic.twitter.com/3Xq48wyHCY
L’amendement qui dérange
Cet ajout, soutenu par soixante-six nations, constitue une riposte directe à la rhétorique du Kremlin. Fait notable, les États-Unis ont cette année rejoint le camp des opposants à cet amendement, marquant une subtile distanciation avec leurs alliés européens. Pour les chancelleries occidentales, il s’agit de dénoncer l’exploitation d’une mémoire douloureuse. Le ministère russe des Affaires étrangères a vivement rétorqué, qualifiant la manœuvre d’illustration de l’hypocrisie occidentale, prompte à fermer les yeux sur les manifestations néonazies en Europe.
La mémoire comme arme de guerre
Moscou instrumentaliserait-elle un combat légitime ? L’Occident fermerait-il les yeux sur la résurgence d’idéologies nauséabondes par pur opportunisme ? Les deux thèses s’affrontent sans espoir de conciliation. D’un côté, la Russie se pare des plumes de la puissance antifasciste historique ; de l’autre, ses adversaires dénoncent une opération de communication visant à légitimer l’inacceptable. Ce vote annuel, loin d’être une simple formalité, est devenu le baromètre des rancœurs internationales, où la Seconde Guerre mondiale sert de champ de bataille par procuration.
Un fossé qui se creuse
Au-delà des principes affichés, l’adoption de cette résolution consacre l’échec d’un dialogue. Elle acte la fracture entre une vision occidentale, pour laquelle le texte est irrémédiablement souillé par l’agenda politique de son promoteur, et une vision soutenue par Moscou et ses partenaires, qui y voient un rappel nécessaire à l’ordre moral. Alors que les conflits persistent, la mémoire elle-même devient un enjeu de puissance, et sa commémoration, une arme de dissuasion diplomatique.
- Source : Le Média en 4-4-2















