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Mercredi, 19 Nov. 2025

Le Conseil de sécurité de l’ONU accorde aux États-Unis un «mandat» sur la Palestine

Auteur : Joe Lauria | Editeur : Walt | Mercredi, 19 Nov. 2025 - 12h45

Le conseil a approuvé le conseil d’administration néo-colonial de Donald Trump sur un territoire qui, selon lui, devrait être dépeuplé pour faire place à son projet de complexe touristique fantasmé, construit sur les ossements des victimes du génocide israélien.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi une résolution qui cautionne le plan de Donald Trump pour Gaza, un territoire qu’il a publiquement déclaré devoir être nettoyé ethniquement pour y développer une station balnéaire méditerranéenne.

Le conseil a voté pour par 13 nations, avec deux abstentions de la Chine et de la Russie, qui auraient pu opposer leur veto aux plans de Trump.

Cette résolution rétablit essentiellement le système des mandats coloniaux de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, et le système de tutelle des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale, deux dispositifs dans lesquels les puissances coloniales restaient responsables d’un territoire colonisé tout en étant censées l’amener progressivement vers l’indépendance.

La résolution adoptée lundi indique que «les conditions pourraient enfin être réunies pour une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un État palestinien».

La résolution «salue» la création d’un Conseil de la paix (CdP) «en tant qu’administration de transition» à Gaza, chargé de coordonner la reconstruction. Elle autorise le CdP à mettre en place une Force internationale de stabilisation (FIS) temporaire à Gaza, «qui serait déployée sous un commandement unifié acceptable par le CdP». Bien que la résolution ne précise pas qui dirigera le CdP, Trump a clairement indiqué qu’il en prendrait la tête lui-même.

Les nations contribueront à cette force en y déposant des troupes «en étroite consultation et coopération» avec l’Égypte et Israël. Mais c’est Donald Trump qui, en fin de compte, prendra les décisions concernant cette force militaire internationale.

Parmi les missions des forces dirigées par Trump figure la démilitarisation de Gaza par le désarmement et la destruction des infrastructures militaires. Dans un communiqué en réaction à la résolution, le Hamas a déclaré : «Cette résolution impose un mécanisme de tutelle internationale à la bande de Gaza, ce que notre peuple et ses factions rejettent». Le Hamas affirme avoir le droit, en vertu du droit international, de résister à l’occupation israélienne par la force si nécessaire.

Si la force de stabilisation tente réellement de désarmer le Hamas, nous pourrions assister à un conflit armé entre les deux camps. La force mandatée par l’ONU reprendrait alors, de fait, le travail inachevé des Forces de défense israéliennes (FDI) pour vaincre le Hamas.

Conformément au désarmement du Hamas, l’armée israélienne doit se retirer de Gaza, selon la résolution. Une annexe précise que les Palestiniens ne peuvent être expulsés de force de Gaza et qu’Israël ne peut ni annexer ni continuer à occuper Gaza, d’après les déclarations de l’ambassadeur d’Algérie devant le Conseil de sécurité.

Un comité d’experts arabes participera, avec le conseil d’administration de Trump, à la gestion de Gaza jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne en prenne pleinement le contrôle. Israël a participé à la réunion en tant qu’invité, mais sans droit de vote.

Pourquoi la Russie s’est abstenue

Le projet de résolution américain initial ne mentionnait pas la possibilité d’une future souveraineté palestinienne, mais cette mention a été ajoutée suite à l’opposition des États arabes et d’autres pays. Cet ajout a permis aux Arabes, et surtout à l’Autorité palestinienne, de soutenir la résolution. En conséquence, la Russie, qui s’était opposée au projet initial, a renoncé à son veto et la Chine s’est abstenue.

Dans son explication de son vote au Conseil, l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia a déploré que la force de stabilisation ne se coordonne pas avec l’Autorité palestinienne.

«Cela risque de consolider la séparation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, et rappelle les pratiques coloniales et le mandat britannique pour la Palestine accordé par la Société des Nations, alors même que l’avis des Palestiniens n’était absolument pas pris en compte», a-t-il déclaré.

Nebenzia a également tiré la sonnette d’alarme quant à l’implication potentielle des forces dans le conflit. «La résolution… confère aux FIS un mandat de maintien de la paix si étendu que la mission pourrait de fait devenir partie intégrante du conflit, dépassant ainsi le cadre du maintien de la paix», a-t-il déclaré. L’envoyé russe a accusé les États-Unis de «manœuvres d’influence dans les capitales ou de pressions exercées sur les délégations ici à New York», ce qui, selon lui, «ne saurait être qualifié de démarche de bonne foi».

Nebenzia a déclaré :

«En substance, le Conseil apporte son soutien à l’initiative américaine en se fiant exclusivement à l’honneur de Washington, laissant ainsi la bande de Gaza à la merci du Conseil de la paix et des FSI, dont les méthodes de travail nous sont encore inconnues.

L’essentiel est de veiller à ce que ce document ne serve pas de prétexte à des expérimentations débridées menées par les États-Unis et Israël dans les territoires palestiniens occupés, ni ne sonne le glas de la solution à deux États. (…) Il n’y a pas lieu de se réjouir : c’est un jour sombre pour le Conseil de sécurité. Outre les souhaits des parties concernées, il y a aussi la notion d’intégrité du Conseil de sécurité. Or, aujourd’hui, avec l’adoption de cette résolution, cette intégrité et les prérogatives du Conseil ont été mises à mal.

Malheureusement, nous avons déjà fait l’expérience malheureuse de décisions concernant le conflit israélo-palestinien, prises sous l’impulsion des États-Unis, qui ont abouti à l’effet inverse de celui escompté. Vous voilà prévenus».

L’Autorité palestinienne et les Arabes sont d’accord

L’Autorité palestinienne collabore depuis longtemps avec Israël dans son occupation de la Cisjordanie. Son opposition de longue date à la résistance du Hamas la rend favorable à une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis, administrée conjointement avec Israël, à condition qu’elle obtienne un rôle à la table des négociations.

Cependant, rien n’est moins sûr, car les extrémistes au sein du gouvernement israélien ont piqué une crise en constatant qu’une simple mention – une phrase anodine – d’une possible reconnaissance de la Palestine avait été ajoutée à la résolution. Dimanche, Netanyahou lui-même a réaffirmé son opposition à un État palestinien et a juré que cela ne se concrétiserait jamais.

La manière dont son gouvernement gérera l’administration américaine de Gaza sera d’un intérêt capital. Alors que Netanyahou insiste haut et fort sur le fait que le Hamas désarmera «par tous les moyens», il sera pertinent d’observer si l’armée israélienne, qui occupe la moitié de Gaza, et la force internationale, avec l’aval de l’Autorité palestinienne, uniront leurs forces pour combattre le Hamas et écraser les derniers bastions de la résistance armée à la domination israélienne en Palestine.

Traduction: Le Grand Soir

***

Les États-Unis et Israël se servent de l’ONU pour occuper Gaza

par Dave DeCamp

Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution plaçant Gaza sous le contrôle d’un conseil dirigé par les États-Unis. Le Hamas a rejeté la résolution et déclaré que toute force internationale qui tenterait de désarmer le groupe deviendrait partie prenante au conflit.

Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution proposée par les États-Unis qui place Gaza sous le contrôle d’un organisme dirigé par les États-Unis, baptisé «Conseil de paix», pour une durée minimale de deux ans, et autorise le déploiement d’une force internationale sur le territoire palestinien qui opérera sous la supervision de l’armée américaine.

Les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté la résolution par 13 voix pour et aucune voix contre. La Russie et la Chine se sont abstenues, choisissant de ne pas utiliser leur droit de veto pour bloquer la résolution. Avant le vote, l’ambassadeur américain auprès des Nations unies, Mike Waltz, a averti que voter contre la résolution reviendrait à «voter pour un retour à la guerre».

La résolution approuve le plan américano-israélien en 20 points pour Gaza publié par la Maison-Blanche le 29 septembre, qu’elle qualifie de «plan global».

La résolution stipule que le Conseil de sécurité se félicite de la création du Conseil de paix, ou BoP, qui sera présidé par le président Trump. Elle décrit le BoP comme «une administration transitoire dotée des pouvoirs nécessaires pour établir le cadre et coordonner le financement de la reconstruction de Gaza, conformément au plan global».

La résolution de l’ONU précise que le BoP restera l’autorité à Gaza jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne (AP) «ait mené à bien son programme de réforme», bien que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ait rejeté à plusieurs reprises l’idée que l’AP joue un rôle à Gaza, et que les «réformes» de l’AP dépendront probablement des États-Unis et d’Israël.

Les États-Unis n’avaient initialement pas mentionné la possibilité de création d’un État palestinien dans leur projet de résolution, mais ils ont ajouté une vague référence pour prévenir les réactions des États arabes. La résolution stipule qu’une voie vers un État palestinien «pourrait» être envisagée une fois que l’AP aura mis en œuvre des «réformes» non détaillées. Mais le gouvernement israélien s’est clairement opposé à la création d’un État palestinien, et la résolution ne mentionne pas la Cisjordanie occupée par Israël, qui continue d’étendre ses colonies juives illégales.

La résolution autorise le BoP à contrôler Gaza jusqu’au 31 décembre 2027, et laisse ouverte l’éventualité pour le Conseil de sécurité de prolonger son mandat. Au cours des deux prochaines années, le BoP est chargé de superviser «un comité technocratique et apolitique composé de Palestiniens compétents de la bande de Gaza», qui sera responsable des «activités quotidiennes de la fonction publique et de l’administration de Gaza».

La résolution autorise également les États membres du Conseil de sécurité travaillant avec le BoP à «mettre en place une force internationale de stabilisation (ISF) temporaire à Gaza, qui sera déployée sous un commandement unifié acceptable pour le BoP».

Le Commandement central américain a établi un avant-poste militaire dans le sud d’Israël pour superviser l’ISF et, selon les médias israéliens, les États-Unis pourraient construire une grande base à la frontière de Gaza pour accueillir les troupes internationales.

L’ISF est censée collaborer avec Israël et l’Égypte à la démilitarisation de Gaza, mais le Hamas a rejeté à plusieurs reprises toute idée de désarmement sans la création d’un État palestinien, et les pays disposés à envoyer des troupes à Gaza ne veulent pas s’impliquer si cela signifie combattre le Hamas au nom d’Israël. En réponse à l’adoption de la résolution, le Hamas déclare qu’il considère l’ISF comme une partie au conflit si elle devait être chargée du désarmement.

«Confier à la force internationale des missions et fonctions à Gaza, y compris le désarmement de la résistance, la prive de sa neutralité pour en faire un acteur du conflit pro-israélien», a déclaré le Hamas, selon Reuters. Le groupe a déclaré que la résolution ne répond pas aux droits et aux exigences des Palestiniens, et ne cherche qu’à imposer une tutelle internationale sur l’enclave, ce à quoi s’opposent les Palestiniens et les factions de la résistance.

La résolution ne fournit également aucune garantie quant au retrait des troupes israéliennes de Gaza, car elle stipule que l’armée israélienne ne se retirera qu’une fois que la force internationale de sécurité aura été déployée et qu’Israël aura accepté que certaines «normes, étapes et délais liés à la démilitarisation» aient été respectés. Les troupes israéliennes occupent actuellement plus de 50% de la bande de Gaza.

La résolution charge le BOP, sous la direction des États-Unis, de superviser la reconstruction de Gaza. Toutefois, les États-Unis soutiennent actuellement un plan qui permettra uniquement la reconstruction de la partie de Gaza occupée par Israël. Selon les États arabes, cette mesure équivaut à une occupation israélienne permanente. Les États-Unis seraient également en contact avec des milices et divers gangs soutenus par Israël qui opèrent dans les zones contrôlées par l’armée israélienne. Ils envisageraient de les utiliser pour faire respecter l’ordre à Gaza, risquant ainsi de provoquer de graves tensions.

Malgré les problèmes posés par le plan américain pour Gaza, Trump a salué la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU dans un message publié sur Truth Social, réaffirmant qu’il présidera le Conseil de paix.

«Félicitations au monde entier pour l’incroyable vote du Conseil de sécurité des Nations unies, il y a quelques instants, reconnaissant et approuvant le Conseil de paix, que je présiderai et qui comprendra les dirigeants les plus puissants et les plus respectés du monde entier», a déclaré le président. «La composition du Conseil, ainsi que de nombreuses autres informations essentielles, seront communiquées dans les semaines à venir».

source : Defend Democracy Press via Spirit of Free Speech

***

«Un jour noir pour l’ONU» : la Russie et la Chine dénoncent le projet Trump pour Gaza

  • Déclaration de la Russie
  • Déclaration de la Chine
  • Réactions de la Résistance palestinienne

Explication de vote du représentant permanent de la Russie, Vassily Nebenzia, après le vote du Conseil de sécurité des Nations unies le 17 novembre sur un projet de résolution concernant le règlement du conflit au Moyen-Orient, adopté par 13 voix pour et deux abstentions.

Monsieur le président,

La Fédération de Russie s’est abstenue lors du vote sur une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, rédigée par les États-Unis, en soutien au «plan global du président Trump pour mettre fin au conflit à Gaza». Il s’agit d’un projet que nous ne pouvions tout simplement pas soutenir.

Nous apprécions les efforts déployés par les États-Unis et d’autres médiateurs, qui ont permis de mettre fin à la phase «critique» du conflit israélo-palestinien et d’éviter une famine de grande ampleur, ainsi que d’instaurer un cessez-le-feu, d’obtenir la libération d’otages israéliens et de détenus palestiniens [la Russie reprend donc cette dichotomie honteuse entre otages et prisonniers, NdT], et de procéder à des échanges de dépouilles. Nous constatons que ces efforts sont salués tant dans la région du Moyen-Orient que dans le monde entier.

Dans le même temps, lorsqu’il s’agit d’une décision du Conseil de sécurité des Nations unies, l’organe principal chargé de maintenir la paix et la sécurité internationales, nous devons garder à l’esprit la responsabilité qui incombe à cette instance. C’est précisément pour cette raison que, dès le début des négociations sur ce document, nous avons constamment insisté pour que les membres du Conseil se voient conférer un rôle statutaire assorti des outils nécessaires de responsabilité et de contrôle.

De plus, nous sommes partis du principe que la résolution devait refléter la base juridique internationale universellement reconnue et réaffirmer les décisions et principes fondamentaux, au premier rang desquels la formule essentielle : «deux États pour deux peuples». Après tout, c’est précisément cette approche qui a été approuvée à une écrasante majorité dans la Déclaration de New York, adoptée à l’issue de deux forums en faveur de la solution à deux États.

Chers collègues,

Il ne s’agit pas d’une question théorique, mais d’une question éminemment pratique, qui demeure particulièrement pertinente à la lumière des déclarations publiques sans équivoque provenant des plus hautes sphères du pouvoir israélien, selon lesquelles la création d’un État palestinien est tout simplement inacceptable. Malheureusement, ces éléments clés n’ont pas été intégrés dans le projet américain. Celui-ci ne précise pas davantage le calendrier du transfert du contrôle de Gaza à l’Autorité palestinienne (AP), ni ne donne la moindre certitude quant au Conseil de paix et à la Force internationale de stabilisation (FIS) qui, à en juger par le texte de la résolution adoptée aujourd’hui par le Conseil, seront en mesure d’agir de manière totalement autonome, sans tenir aucun compte de la position ou de l’avis de Ramallah. Cela risque de renforcer la séparation entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, et rappelle les pratiques coloniales ainsi que le mandat britannique sur la Palestine octroyé par la Société des Nations, à une époque où l’opinion des Palestiniens n’était absolument pas prise en considération.

Le mandat de la FIS soulève également des questions. Le plan global du président Trump ne précisait pas que la FIS serait chargée de démilitariser Gaza ni de désarmer les groupes armés locaux par tous les moyens disponibles. La résolution confère toutefois à la Force internationale de sécurité un mandat de maintien de la paix si large que la Mission pourrait, en réalité, devenir une partie au conflit, dépassant les limites du maintien de la paix. À notre connaissance, aucun des pays susceptibles de fournir des contingents n’a donné son accord en ce sens.

Par ailleurs, nous tenons à souligner que les membres du Conseil n’ont pas eu suffisamment de temps pour travailler de bonne foi ni pour parvenir à des compromis. Tordre les bras de certaines capitales ou faire pression sur les délégations ici à New York ne saurait être qualifié de travail de bonne foi.

En résumé, le document américain est, une fois encore, un achat à l’aveuglette. En substance, le Conseil donne son aval à l’initiative américaine en se fondant exclusivement sur l’honneur de Washington, tandis que nous laissons la bande de Gaza à la merci du Conseil de paix et de la Force internationale de sécurité, dont les méthodes de travail nous demeurent inconnues. L’enjeu essentiel est de veiller à ce que ce document ne devienne pas un écran de fumée pour des expérimentations débridées menées par les États-Unis et Israël dans le territoire palestinien occupé (TPO), ni qu’il ne se transforme en condamnation à mort de la solution à deux États.

La Russie a pris note de la position de Ramallah, ainsi que de celle de nombreux États arabo-musulmans qui ont soutenu le projet américain afin d’éviter une nouvelle effusion de sang dans l’enclave. À cet égard, nous avons choisi de ne pas présenter notre propre projet, qui visait à amender le concept américain afin de le mettre en conformité avec les anciennes résolutions onusiennes déjà adoptées. Mais il n’y a aucune raison de se réjouir : aujourd’hui est un jour noir pour le Conseil de sécurité. Outre les aspirations des parties concernées, il existe également une notion fondamentale : l’intégrité du Conseil de sécurité. Et aujourd’hui, avec l’adoption de cette résolution, cette intégrité et les prérogatives du Conseil ont été compromises.

Dans ce contexte, nous espérons nous tromper et pouvoir compter sur les États-Unis pour démontrer concrètement leur potentiel en matière de maintien de la paix. Ce potentiel sera évalué à l’aune de leur capacité à garantir une paix durable, dans laquelle Israël et la Palestine coexisteraient dans la paix et la sécurité au sein des frontières de 1967, Jérusalem devenant la capitale des deux États, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies, au droit international et aux accords antérieurs qui répondent à la fois aux impératifs de sécurité d’Israël et au droit des Palestiniens à disposer de leur propre État. La mise en œuvre du plan du président Trump repose désormais entièrement sur les épaules de ses auteurs et de ses partisans, principalement parmi les huit nations arabo-musulmanes qui ont approuvé le plan.

Malheureusement, nous avons déjà connu une expérience malheureuse où des décisions imposées par les États-Unis au sujet du conflit israélo-palestinien ont produit l’exact contraire de ce qui était prévu. Ne dites pas que nous ne vous avions pas prévenus.

Je vous remercie.

source : Mission permanente de la Fédération de Russie à l’ONU

*

Explication de vote de l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Fu Cong, sur le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies concernant les dispositions d’après-guerre à Gaza.

Monsieur le président,

Gaza, meurtrie par deux années de guerre, est une terre en ruines qui a désespérément besoin d’être reconstruite. Plus de deux millions de personnes continuent de vivre dans la détresse et de subir le déplacement. La Chine soutient le Conseil de sécurité dans la prise de toutes les mesures nécessaires pour instaurer un cessez-le-feu durable, atténuer la catastrophe humanitaire et lancer la reconstruction d’après-guerre, afin de raviver l’espoir de paix et de développement pour la population de Gaza. Malheureusement, le projet de résolution soumis au vote présente de nombreuses lacunes et suscite une profonde inquiétude.

Premièrement, le projet de résolution demeure vague et imprécis sur de nombreux éléments essentiels. Son rédacteur principal demande au Conseil d’autoriser la création d’un Conseil de paix ainsi qu’une force internationale de stabilisation, appelés à jouer un rôle clé dans la gouvernance d’après-guerre à Gaza. Il aurait dû en préciser en détail la structure, la composition, le mandat et les critères de participation, entre autres. Cela aurait dû constituer une base indispensable aux discussions sérieuses du Conseil. Or, le projet de résolution ne fournit que des informations lacunaires sur ces points cruciaux. Malgré les demandes répétées des membres du Conseil, le rédacteur principal n’a apporté aucune précision supplémentaire.

Deuxièmement, le projet de résolution ne reflète pas le principe fondamental selon lequel la Palestine doit être gouvernée par les Palestiniens. Gaza appartient au peuple palestinien, et à nul autre. Tout dispositif d’après-guerre doit respecter la volonté de ce peuple et permettre à l’Autorité nationale palestinienne de jouer pleinement son rôle essentiel. Le projet de résolution décrit des arrangements de gouvernance pour Gaza après la guerre, mais la Palestine y paraît à peine visible, et ni la souveraineté ni la prise en main palestiniennes n’y sont véritablement reflétées. Il est particulièrement préoccupant que le projet de résolution n’affirme pas explicitement un engagement ferme envers la solution à deux États, qui fait l’objet d’un consensus international.

Troisièmement, le projet de résolution ne garantit pas la participation effective de l’ONU et de son Conseil de sécurité. Il demande à ce dernier d’autoriser le Conseil de paix à assumer l’entière responsabilité des arrangements civils et sécuritaires à Gaza, sans prévoir le moindre mécanisme de contrôle ou d’examen, en dehors de rapports écrits annuels. L’ONU possède pourtant une expérience vaste et des capacités substantielles en matière de relèvement post-conflit et de reconstruction économique, et devrait donc jouer un rôle essentiel dans la gouvernance d’après-guerre à Gaza. Cependant, le projet de résolution n’inclut aucun dispositif en ce sens.

Quatrièmement, le projet de résolution n’est pas le fruit de consultations approfondies entre les membres du Conseil. Moins de deux semaines après avoir présenté le texte, le rédacteur principal a pressé le Conseil de prendre une décision cruciale concernant l’avenir et le destin de Gaza. Les membres du Conseil ont participé de manière responsable aux consultations, soulevant de nombreuses questions et suggestions constructives, dont la plupart n’ont pas été prises en compte. Alors que persistaient des préoccupations majeures et de profondes divergences entre les membres, le rédacteur principal a pourtant forcé le Conseil à se prononcer sur le projet. Nous sommes profondément déçus par une telle approche, qui manque de respect envers les membres du Conseil et nuit à l’unité de celui-ci.

Monsieur le président,

Malgré les nombreux problèmes susmentionnés et les préoccupations majeures de la Chine à l’égard du projet de résolution, compte tenu de la situation fragile et grave à Gaza, de l’impérieuse nécessité de maintenir le cessez-le-feu et des positions des pays de la région ainsi que de la Palestine, la Chine s’est abstenue lors du vote. Il convient également de souligner que nos préoccupations demeurent. Le Conseil de sécurité doit continuer de suivre de près la situation à Gaza et la question palestinienne. La question palestinienne est au cœur des problèmes du Moyen-Orient ; elle touche à l’équité et à la justice internationales. La communauté internationale doit promouvoir avec détermination la solution à deux États et rechercher un règlement politique à la question palestinienne : cela implique la création d’un État palestinien indépendant, pleinement souverain, établi sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, permettant ainsi au peuple palestinien de réaliser son droit à l’État, à la survie et au retour. La Chine a toujours soutenu avec fermeté la juste cause du peuple palestinien dans la restauration de ses droits nationaux légitimes. Nous sommes prêts à travailler avec la communauté internationale pour déployer des efforts inlassables en faveur d’un règlement global, juste et durable de la question palestinienne.

Je vous remercie, Monsieur le président.

source : Mission permanente de la Chine à l’ONU

*

Voici la réaction du Hamas :

En réponse à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies du projet de résolution américain concernant Gaza, le Mouvement de résistance islamique (Hamas) déclare que la décision du Conseil de sécurité ne répond ni aux aspirations ni aux droits politiques et humanitaires de notre peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza.

Cette décision isole la bande de Gaza du reste du territoire palestinien et cherche à imposer de nouvelles réalités en rupture avec les constantes de notre peuple et ses droits nationaux légitimes.

Elle instaure un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, que notre peuple, nos forces et nos factions rejettent.

L’armement de la Résistance est indissociable de la présence de l’occupation, et résister à cette occupation par tous les moyens constitue un droit légitime garanti par les lois et les chartes internationales.

Toute force internationale doit être déployée à la frontière afin de séparer les forces et de surveiller le cessez-le-feu, et elle doit être placée sous la supervision des Nations unies.

*

Réaction du Jihad islamique :

Le Mouvement du Jihad islamique rejette la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, soutenue par les États-Unis, concernant Gaza, affirmant qu’elle impose une tutelle internationale et tente de dissocier la bande de Gaza des autres territoires palestiniens.

Le Jihad islamique affirme que la résolution criminalise le droit à la Résistance, un droit garanti par le droit international, et qu’elle passe sous silence la responsabilité des criminels de guerre de l’occupation.

Le Jihad islamique avertit que toute force internationale chargée de désarmer la Résistance deviendrait un acteur complice de la mise en œuvre du programme de l’occupation.

*

Réaction du Front populaire de libération de la Palestine :

Le FPLP rejette la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU concernant Gaza. Le FPLP considère que cette décision instaure une nouvelle tutelle par le biais d’un «Conseil de paix», et souligne qu’elle conditionne le retrait de l’occupation et la fin de la guerre aux exigences posées par l’occupant lui-même.

Le FPLP insiste sur le fait que tout arrangement ignorant la volonté nationale ou conférant des pouvoirs à «Israël» est dépourvu de valeur contraignante. Il condamne également les clauses relatives au désarmement de la Résistance.

source : Le Cri des Peuples


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