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Mardi, 06 Mai 2025

Trêve du 9 Mai : pourquoi la Russie «attend» elle toujours une réponse, qui pourtant lui a déjà été donnée ?

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Lundi, 05 Mai 2025 - 14h59

Pour ceux, qui n'ont pas très bien compris ce qui s'est passé lors de la première trêve de 30 heures in fine unilatérale des fêtes de Pâques, le Président Poutine a proposé une nouvelle trêve, cette fois de trois jours, autour des célébrations du 9 mai. Zélensky, au nom des élites globalistes européennes et américaines, a déjà refusé. Mais étrangement, le Kremlin attend toujours une réponse claire. Il semblerait, qu'il ne reste que les élites dirigeantes russes pour ne pas comprendre le message pourtant très clair, qui leur est envoyé : elles doivent soit finalement se battre pour leur pays, soit l'abandonné à l'ennemi. Personne ne leur fera le cadeau d'une victoire. Une victoire ... ça se gagne, ça ne se négocie pas.

La première trêve de 30 heures pour les fêtes de Pâques, qui a été violée environ 5 000 fois par l'armée atlantico-ukrainienne selon les dires de Choïgu, a certainement dû plaire aux élites dirigeantes russes, puisqu'elles rempilent. 

Autour des célébrations du 9 mai, 3 jours de trêve sont annoncés. Il paraît que cela doit permettre de savoir si Kiev est prêt à négocier la paix, dixit Peskov, qui ne parle évidemment pas en son nom propre. Et la Russie attend une réponse claire de l'Ukraine. 

Ces déclarations totalement anachroniques interviennent non seulement après le refus de Zélensky, mais aussi au moment d'une intensification des attaques notamment contre la Crimée (avec le tir de missiles britanniques en plus des drones habituels), après l'attaque du port de Novorossiïsk (réalisée avec l'aide des Britanniques), après les menaces formulées par Zelensky contre ceux qui veulent participer à la Parade du 9 mai à Moscou.

Et parallèlement, Trump a passé ce fameux accord avec Zelensky sur la mise en place d'un Fonds, qui donne accès exclusif aux Etats-Unis aux richesses du sous-sol ukrainien. Accord, qui prévoit la suprématie du droit américain. Et qui ne précise pas les frontières de cette "Ukraine".

Pendant ce temps, tout le week-end, nous avons eu des grandes déclarations de paix et d'amitié de la part de Vladimir Poutine. Nous sommes constamment abreuvés de compliments sur Trump, ce grand homme.

"En même temps", les Américains livrent par l'intermédiaire d'Israël un système PATRIOT de défense aérienne et directement des complexes d'entraînement sur F 16, équipements et soutien technique pour une valeur de plus de 300 millions de dollars.

Quelle réponse plus claire veut la Russie ? Quelle vérification de la volonté de paix de la marionnette Zelensky veut la Russie ? Cela devient ridicule. 

On appréciera également à sa juste valeur le glissement des appels négociateurs dirigés vers les Etats-Unis et réorientés vers l'Ukaine, où tout à coup l'absence de légitimité de Zelensky n'est plus un obstacle, où la Russie est non seulement prête pour des négociations directes (qu'elle rejetait pourtant, il n'y a pas si longtemps que cela), mais les appelle de tous ses voeux, quasiment chaque jour. 

Que s'est-il donc passé ? C'est très simple. Les Etats-Unis leur ont dit d'aller discuter directement avec les Ukrainiens, ce qui permet de déresponsabiliser les Etats-Unis, et les Russes pour une raison qu'il serait intéressant de connaître, obéissent et y vont. Comme l'a déclaré le porte-parole du Département d'Etat américain :

"La situation se joue désormais entre les deux parties, et c'est maintenant qu'elles doivent présenter et développer des idées concrètes sur la manière de résoudre ce conflit. C'est à elles de décider".

Les Etats-Unis ont obtenu ce qu'ils voulaient avec l'accord sur les richesses du sous-sol ukrainien, ils peuvent non seulement se rembourser, mais également occuper le territoire ukrainien. Et vont l'imposer à la Russie, qui avec son légalisme primaire va certainement avaler cette couleuvre avec les autres. Les Américains sortent donc du "processus de négociation", puisqu'ils ont obtenu ce qu'ils voulaient.

Mais ils ne sortent pas du conflit. Ce qui a été déclaré le porte-parole du Secrétaire d'Etat américain :

"Le secrétaire d’État a également clairement indiqué que, si notre style changera, la méthodologie de notre contribution changera, car nous ne serons plus des médiateurs. (...) nous y restons certainement attachés et nous apporterons notre aide et ferons ce que nous pouvons".

Les Européens et l'OTAN augmentent l'aide au front ukrainien et se préparent pour une très longue guerre. Les Américains restent aux manettes.

La Russie a reçu la réponse, qu'elle attendait. Elle l'a même reçue plusieurs fois, sous plusieurs formes. Personne ne pourra dire, qu'elle a été trompée. Maintenant, il faut en prendre acte et faire preuve de courage. Personne n'offrira à la Russie une victoire sur un plateau. Si elle veut vaincre, il va falloir sortir de cette soumission politique incroyable de nos jours. Les grandes oeuvres télévisuelles sur Poutine, son appartement, ses regrets et ses espoirs, ne seront pas suffisantes pour changer la donne - ni protéger les élites globalistes russes.

La Russie ne peut pas perdre. Mais elle n'est pas obligée de remporter la victoire avec ces élites. Faute de conviction, l'instinct de survie devrait les réveiller.


- Source : Russie politics

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