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Mardi, 01 Juill. 2025

Les armées européennes obligées d’acheter américain

Auteur : Pierre Duval | Editeur : Walt | Mardi, 01 Juill. 2025 - 12h11

Les plans des leaders européens, qui prétendent donner à l’UE une puissante armée européenne autonome, sont déjà déchirés par l’obligation d’acheter les armes US. Devant nos yeux, Macron, von der Leyen, Starmer, Duda, Merz, qui veulent armer contre la Russie et pour l’Ukraine, essuient un camouflet. Les armées européennes vont devoir obéir aux USA, demander l’autorisation pour utiliser certaines armes et financer l’industrie de guerre US. Une stratégie financière se cache ici pour certains lobbies industriels.

Les États-Unis déterminent le droit d’utiliser leurs armes

D’abord, la vente d’armes américaines à des pays étrangers peut être assortie de restrictions. Souvent, il est exigé à ces pays qu’ils obtiennent l’autorisation préalable des États-Unis pour utiliser ces armes dans certaines circonstances ou pour certains transferts. En général, ces restrictions sont incluses dans les accords de vente et elles sont motivées par la volonté des États-Unis de contrôler l’utilisation de ces armes et d’éviter leur utilisation à des fins non conformes aux politiques américaines.

Les leaders européens à genoux devant Trump

Après la décision de Donald Trump de stopper le soutien militaire américain à l’Ukraine, les leaders européens vivent dans l’angoisse de voir la Russie les écraser militairement, politiquement et économiquement et de disparaître à jamais de l’échiquier de l’ordre mondial. Pour les analystes comme Observateur Continental, ils se sont abaissés devant Trump au sommet de l’OTAN. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a lancé lors du sommet de l’OTAN de la semaine dernière, «alors papa [Trump] doit parfois hausser le ton».

Macron, lui, en conférence de presse, a joué sa pièce de théâtre pour faire croire aux médias français que l’armée européenne est une réalité, qu’elle sera puissante et autonome. «Les Européens devraient, continuent, à structurer ce pilier européen au sein de l’OTAN. Avoir une Europe qui dépense d’avantage, qui prend d’avantage ses responsabilités pour sa sécurité», a-t-il exprimé. Partager ce fardeau, c’est «le souhait américain depuis plusieurs années. C’est une nécessité européenne, nous devons le faire pour nous même et pour être plus indépendant».

La menace russe est l’excuse pour faire du business pour les lobbies US et les gros financiers

Macron, l’ancien banquier d’affaires de Rothschild, vante son Initiative européenne d’intervention (IEI) lancé en 2018 dont l’objectif est de renforcer la culture stratégique européenne et de créer les conditions pour que de futurs engagements militaires communs soient possibles entre Européens. «Il faut développer avec cet argent une base de technologie de défense européenne» ; «l’industrie de défense, ce n’est pas seulement acheter chez les autres», martèle-t-il, la semaine dernière à La Haye, rappelant ceux qui veulent y croire : «On fait tout ça car il y a la menace russe».

«Les alliés des États-Unis hésitent à acheter des armes américaines alors qu’ils prévoient de renforcer leur défense», annonce Bloomberg. Pour les pays européens, qui viennent d’approuver la plus forte augmentation des dépenses militaires depuis des décennies, le slogan «Achetez Américain !» paraît bien moins attrayant qu’auparavant. «Ils n’ont peut-être pas le choix», tranche cash le média économique. Alors que les alliés s’empressent de reconstruire leurs forces combattantes, les dirigeants «sont confrontés à la réalité» : ils «devront compter sur les États-Unis pour une grande partie des nouvelles armes qu’ils prévoient d’acheter», un argument de vente défendu par le président Donald Trump lors de sa visite en Europe cette semaine.

«Ils craignent d’être exposés à un risque accru s’ils renforcent leur dépendance à l’égard d’un président américain qui a soutenu leur principal ennemi – la Russie – et a secoué certains avec des menaces d’annexion de leur territoire», complète Bloomberg.

Macron est coincé

«Selon une étude de la Caisse des Dépôts, la France n’est pas prête pour un réarmement à 5% du PIB», avertit OpexNews. «La base industrielle française ne peut pas suivre le rythme de l’OTAN», et il y a «le mur de l’emploi et des compétences». «C’est une course contre la montre, une course contre la fragmentation, une course contre la perte d’autonomie», conclut OpexNews. «L’Europe dépend des armes américaines», conclut Bloomberg, mettant un point final à la théâtralité d’Emmanuel Macron.

Le Guardian montre la duplicité de l’ex-banquier d’affaires aujourd’hui président français : «L’UE veut son indépendance en matière de défense, mais elle achète chaque année des milliers d’armes aux États-Unis» ; «Les armées européennes dépendent du matériel américain». Macron jouant du «en même temps» fait croire à la populace que c’est pour la puissance européenne.

Avec la fin du traité FNI et la fin du traité New Start, les lobbies visent à faire du business sur la production et la vente d’armes. Les augmentations prévues des dépenses du PIB sont pour cet objectif et ce sont les financiers US qui s’enrichissent sur les contribuables européens : salaires, santé, retraites. Macron rajoute la vaseline pour faire passer ce nouveau casse du siècle.

D’ailleurs, «Achetez américain !», a supplié la présidente de la BCE, Christine Lagarde, en décembre dernier, en appelant les pays européens à acheter des équipements militaires américains pour empêcher une guerre commerciale entre l’Europe et les États-Unis dirigés par Donald Trump.

D’ailleurs, Macron a déclaré dans sa conférence de presse au sommet de l’OTAN, que «cet accord [augmentation des dépenses du PIB pour financer l’OTAN] impose la paix commerciale», rejoignant ainsi la demande de Christine Lagarde, sans pour autant révéler que la France et l’UE sont obligées d’acheter l’armement US. «On ne peut pas dire aux alliés, il faut dépenser plus et au sein de l’OTAN se faire la guerre commerciale. Il faut revenir à une paix commerciale et donc abaisser les barrières tarifaires», dit-il, rejoignant d’une autre façon la demande de Christine Lagarde.


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