Agriculture française : l’Algérie tourne le dos, les exportations s’effondrent de 800 millions
L’Afrique tourne le dos à la France : les exportations s’effondrent tandis que l’Algérie coupe progressivement les liens commerciaux. Les chiffres sont là, et ils font mal. Selon FranceAgriMer, les ventes vers le continent africain ont chuté de 16% en 2024/2025, tombant à 4,323 milliards d’euros, contre 5,1 milliards l’année précédente.
Près de 800 millions d’euros se sont évaporés en un an. Cette somme ne représente plus que 5% des exportations agroalimentaires françaises. Autant dire des miettes quand on sait que les exportations totales atteignent 82,8 milliards d’euros.
🇩🇿🇫🇷L'Algérie cesse d'acheter du blé français, une perte colossale pour le secteur, en France. pic.twitter.com/awgCibl0FD
— The NEWS (@news_and_truth) September 16, 2025
Le Maghreb et l’Algérie : un abandon des produits français
La dégringolade des exportations agricoles vers le Maghreb s’intensifie. FranceAgriMer vient de publier des chiffres alarmants : les importations françaises par la région tombent à 1,72 milliard d’euros, soit une baisse de 33%, représentant une perte nette de 582 millions d’euros en un an.
Une perte de 582 millions qui frappe de plein fouet des agriculteurs déjà en difficulté. Le Maroc réduit ses achats mais reste client, avec une baisse de 11% à 974 millions d’euros. Mais c’est surtout l’Algérie qui décroche brutalement.
Les produits agricoles français n’y trouvent quasiment plus preneurs : de 945 millions d’euros l’an dernier, on tombe à seulement 351 millions cette année. Une dégringolade vertigineuse de 62%.
Encore plus inquiétant : le rapport de FranceAgriMer pointe un phénomène inédit. Alors qu’entre juillet 2023 et juin 2024, l’Algérie était le deuxième acheteur africain de céréales françaises (373 millions d’euros), le pays a complètement disparu des statistiques d’achat de blé français.
Cet effacement s’explique par l’absence des opérateurs français dans les appels d’offres lancés par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Volatilisés, comme si le blé français était soudain devenu radioactif pour les autorités algériennes.
🌾 Catastrophe historique pour l’agriculture française !
— Juste Milieu (@JusteMilieu3) October 27, 2025
Pour la première fois depuis près de 50 ans, la balance commerciale agroalimentaire de la France s’apprête à basculer… en déficit 😱
👉 Jusqu’à fin juillet 2025, l’excédent n’est que de 47 millions d’euros, contre…
Impact sur l’agriculture française
L’effondrement des exportations agricoles vers l’Algérie est vertigineux. Le marché des produits laitiers, en particulier, s’est écroulé : de 201 millions d’euros, il est tombé à seulement 76 millions entre juillet 2024 et juin 2025.
Comme le rappelait Pascal Le Brun, président du CNIEL, le 9 septembre :
«En France, sur dix litres de lait produits, quatre sont exportés».
Selon la revue Réussir Lait, «la balance commerciale présente un excédent de trois milliards d’euros par an», avec en tête des importateurs le Royaume-Uni, la Chine, les États-Unis et l’Algérie, qui représente 2% des exportations totales tout en étant la troisième destination pour la poudre de lait française.
Ce n’est pas qu’une question de lait : c’est toute l’agriculture française qui est laissée pour compte. Les céréales subissent le même sort. Et pendant ce temps, on continue d’imposer des normes toujours plus contraignantes aux producteurs.

Les obstacles aux exportations françaises
Le 9 septembre, Pascal Le Brun n’a pas mâché ses mots lors de la conférence de rentrée de l’interprofession.
«Bien que démentis officiellement, des obstacles bancaires et administratifs ont bloqué les importations françaises. Elles font l’objet d’un blocage ciblé, sur instructions gouvernementales, alors que d’autres origines, européennes ou tierces, ne subissent pas ces contraintes».
Du côté d’Isigny Sainte-Mère, la pilule est amère. Dès février 2025, les dirigeants de cette coopérative laitière normande ont tiré la sonnette d’alarme face aux exportations en chute libre vers l’Algérie. Son président n’a pas mâché ses mots :
Avec l’Algérie, «tout est fermé, alors qu’il existe pourtant un accord de libre-échange entre l’Algérie et l’Union européenne», a-t-il déploré, ajoutant même que «c’est illégal».
FranceAgriMer pointe un bilan contrasté dans les échanges avec l’Afrique. Tous les secteurs n’ont toutefois pas connu le même sort. L’Algérie demeure le principal client du continent pour le matériel agricole français, avec 267 millions d’euros, et rafle également la première place pour les exportations de bois et produits dérivés (143 millions d’euros).
Pour les opérateurs français, l’Afrique subsaharienne représente désormais le principal moteur des ventes sur le continent.
- Source : Géopolitique Profonde















