Ursula von der Leyen perd sa majorité au Parlement européen : un tournant dans sa carrière ?

Vers une fin annoncée pour Ursula ? Celle par qui bon nombre de scandales arrivent sans pour autant être éclaircis.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, traverse une période politique particulièrement délicate. Bien qu’elle ait survécu à deux motions de censure (une de l’extrême droite, l’autre de la gauche radicale), le message politique est clair : sa majorité au Parlement européen est fragilisée.

Un soutien désormais bien instable

Lors du dernier vote, quelque 175 députés ont soutenu la motion de censure, contre 360 l'ayant rejetée, avec 18 abstentions. Même si cela reste en deçà des deux tiers nécessaires pour réellement mettre fin à sa présidence, la coalition qui la soutient (PPE, S&D, Renew) se fissure d'une manière bien dangereuse.

Plusieurs groupes au Parlement expriment désormais des critiques ouvertes à l’égard de celle qui, rappelons-le, n'a jamais été élue, non seulement de la droite dure mais aussi d’alliés plus centristes. Son alliance traditionnelle est de plus en plus sous pression : certains réclament des engagements clairs sur les priorités budgétaires et de la transparence, enfin.

Une popularité en berne auprès des citoyens

Au-delà du Parlement, l’image de von der Leyen n'a cessé de se détériorer dans l’opinion publique, et particulièrement en Allemagne, où un sondage montre qu’une part non négligeable des citoyens appelle à sa démission. Il est à souligner que son mandat de ministre de la Défense allemand a été marqué par des scandales (consultants externes, extrémisme d'extrême droite dans l'armée, retards d'équipements), menant à une enquête parlementaire en 2018-2019. Ce qui rend aujourd'hui les Allemands plus critiques encore, envers celle qui tente de nous emmener en guerre en Ukraine.

Sur le plan institutionnel, Ursula von der Leyen demeure en fonction, puisqu’aucune motion de censure n’a encore réussi à la renverser. Sur le plan politique, cependant, la fragilité de sa majorité pourrait l’obliger à multiplier les concessions envers ses alliés ou à recentrer certaines de ses politiques afin de regagner une certaine confiance. À plus long terme, si les fractures internes continuent de se creuser ou si l’opinion publique poursuit son mouvement de défiance, son second mandat pourrait être sérieusement compromis.

Ursula von der Leyen n’est pas encore au bout du chemin : elle garde la présidence de la Commission. Mais la perte de Maastricht d’une majorité stable et l’érosion de son soutien au Parlement européen posent un vrai problème. Sa présidence pourrait bien devenir très fragile… voire temporaire.