Paris 2026 : vers un combat de boue Dati-Chikirou
Deux brunes piquantes, énergiques, politiquement polarisées se font face pour les municipales 2026 à Paris.
À notre droite Rachida, ministre de la Culture en place, reine du Paris chicos et des affaires louches, dont celle de la déclaration des bijoux ou celle des rémunérations par des grosses boîtes ; à notre gauche, Sophia Chikirou, miss Méluche qui garde un œil sur les frasques de son compagnon, gestionnaire musclée des affaires de la gauche non socialiste, qu’il s’agisse d’un parti ou d’un média, soit une élue NFP face à un ministre.
Elle aussi est mise en examen, dans une affaire d’escroquerie et d’abus de biens sociaux. On ajoute ça pour la forme, parce qu’au fond c’est si courant que tout le monde s’en fout, même nous, et pourtant, on est des purs. On ne peut pas gérer un parti ou un média sans deux ou trois petits dérapages, c’est humain. Il y a tant de lois en France qui sont faites pour freiner ou couler l’activité...
Bref, Rachida contre Sophia, ça va faire vendre, on imagine déjà les unes de la presse mag et de la presse people, comme pour l’affaire Brigitte, la mère de toutes les affaires politico-people qui a fondu (si c’est pas transitif, choisissez fusionner) les deux : la presse de la haute a fait dans le caniveau, et la presse de caniveau a élevé son niveau.
Objectivement, Rachida, malgré son éviction des Républicains pour haute trahison dans les gouvernements Lecornu 1 et 2, mène toujours la course en tête dans les sondages, car, on le rappelle, elle ratisse aussi bien dans le Paris d’en haut que dans le Paris d’en bas. C’est ça, la popularité, et les affaires ne perturbent pas une popularité. Rien d’étonnant : les gens ont beau lire dans lLe Canard enchaîné que Rachida a fait ceci ou cela, au fond, ils s’en foutent, parce qu’ils aiment bien le personnage, sa gouaille, notamment quand elle a insulté Le Maire.
Ceux qui parleront de politique pourrie auront raison mais ils feront un pléonasme : quand on a tâté un peu de la chose, on sait qu’il faut mettre les mains dans le cambouis et dans l’eau sale, ça ne marche pas autrement. Vous voulez qu’on vous rappelle comment Joseph ou Adolf ont pris le pouvoir ? Hein ? Bon. Il n’y a qu’une loi : tous les coups sont permis, et avec le duel Sophia-Rachida, ça va pas être du tricot mais du MMA.
Il y a une troisième brune, mais qui jette l’éponge pour 2026 (elle ne peut pas être réélue), c’est Anne Hidalgo, pour qui Dati ne peut être élue. On sent qu’elle va tout faire pour, d’autant que Grégoire, le candidat PS-PC est crédité de plus de 20 % au premier tour, il est vrai loin de Rachida. Ce qui veut dire que le départage se fera entre les Verts et LFI, ou entre les écolos et les palestos.

C’est marrant, quand on fait le calcul à l’instant T, soit au 14 novembre 2025, on remarque que la droite est majoritaire, mais qu’elle n’arrive pas à récupérer Paris. Dati va-t-elle signer un pacte avec Knafo ? De toute façon, elle est sur sa ligne... On ne dit pas que c’est encore le conflit israélo-palestinien qui va décider de cette élection, mais il semble que la bourgeoisie de gauche commence à peser autant, sinon, plus, que la bourgeoisie de droite à Paris.
Concrètement, les cathos cèdent leurs immeubles ou appartements aux nouveaux riches de la finance et de la communication. Mais ne simplifions pas trop. À l’arrivée, ces duels de stars ne changent pas grand-chose à la vie quotidienne, sauf quand les écolos au pouvoir délirent avec des pissotières trans et autres expériences sulfuro-douteuses.
@rachida_dati 🔴25 ans d’Hidalgo-Grégoire à #Paris: voilà le résultat. Aux Halles, un tunnel livré aux trafics, aux violences, aux toxicomanes, sans réaction. Quand l’insécurité gagne du terrain, l’autorité doit s’imposer. Changer Paris, c’est rétablir l’ordre, protéger & agir. Je le ferai ! #Dati2026 ♬ son original - Rachida Dati
Plus fort que les personnes ou les partis, il y a l’évolution sociologique d’une ville, et Paris a beaucoup changé en quarante ans (depuis le RPR). Les personnalités et les partis doivent s’y conformer, et pas l’inverse. L’inverse, c’est Macron qui veut macroniser la France, et elle se cabre, comme Paris s’est aussi cabrée sous la dictature LGBT de la gouvernance rose-verte. Il n’y a plus de peuple de Paris, LFI ne retrouvera pas la France d’en bas BBB (black-blanc-beur) qui a rempli ses urnes dans le 93, par exemple, lui offrant un quasi grand chelem en députés : neuf sur douze.
Alors Chikirou devra compter sur la nouvelle petite bourgeoisie de gauche, celle des intermittents et des étudiants, sans oublier les immigrés – récents ou pas – et les déçus du socialisme. Pendant ce temps, tentant un sursaut social de dernière minute, le socialisme de l’Anne de Paris lance une mesure aussi symbolique que minable : céder un hôtel particulier de la place des Vosges au logement social...
Le Conseil de Paris a voté la transformation du 8 #PlacedesVosges en immeuble #HLM.
— Aurélien Véron (@aurelien_veron) November 13, 2025
Les Parisiens ne trouvent plus à se loger, mais la mairie, elle, offre le grand luxe à prix d’ami.
Et devinez qui paiera les 11 milliards de dettes ? pic.twitter.com/O2S9Mv8ZuU
Le problème, pour les pauvres qui vont y habiter, s’il ne s’agit pas de copains du maire, c’est que si le logement est une chose, la vie chère à Paris en est une autre : 20 à 30 % de plus, logement compris, mais cela comprend le transport, la nourriture, les vêtements. Il a été calculé que pour vivre à Paris, pour une personne seule, il fallait 2 300 euros par mois, et pour un étudiant, 1 600 euros. Même défigurée par les socialistes, c’est le tarif pour vivre dans la plus belle ville du monde.
Notre apport culturel au débat sur la politique et les politiciens
La carrière de Rousseau commence par un texte assez court, mais bien révélateur, qui est son Discours sur les sciences et les arts. À la question posée par l’académie de Dijon, qui était de savoir si le rétablissement des sciences et des arts (depuis la Renaissance) avait contribué à épurer les mœurs, Jean-Jacques répond tranquillement, avec une belle audace, que certainement, comme tout le monde, il aimerait mieux dire oui, mais qu’en fin de compte, c’est non. Les progrès évidents de la civilisation, des connaissances, des techniques, des belles-lettres et de tout ce qui s’ensuit n’ont réussi qu’à rendre l’homme, non pas pire (car sa nature n’a pas changé), mais plus faux, plus futile, plus hypocrite, plus perfide, plus vain, plus veule, plus lâche, plus vicieux, plus férocement égoïste, plus perversement compliqué, plus sordidement cupide, plus froidement retors, plus déséquilibré, plus angoissé, plus malheureux d’être au monde… bref, complètement pourri !
(Pierre Gripari, Rousseau contre les Lumières, in Monoméron, 1991)
- Source : E&R















