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Jeudi, 18 Avr. 2024

Arrestation pour corruption de la vice-présidente du Parlement européen

Auteur : Réseau Voltaire | Editeur : Walt | Lundi, 12 Déc. 2022 - 19h05

La police belge a mené une vaste opération pour enquêter sur les soupçons de corruption par le Qatar au Parlement européen. Vendredi 7 décembre, 16 perquisitions ont eu lieu à Bruxelles et en Italie.

La vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili (photo), a été arrêtée en flagrant délit pour corruption et blanchiment d’argent. Son père également avec une mallette d’argent liquide. Le total des différentes saisies atteint 600 000 euros. Son compagnon et ancien parlementaire européen, l’Italien Antonio Panzeri, et son assistante parlementaire, la Belge Marie Arena, ont également été placés en garde à vue.

Le groupe socialiste au Parlement européen a immédiatement exclu ces personnalités.

M. Panzeri est l’ancien président de la sous-commission des Droits de l’homme du Parlement européen. Il préside l’association belge Fight Impunity et est membre du réseau Elie Wiesel Network des parlementaires pour la prévention des génocides et des atrocités de masse et contre la négation des génocides.

Cette opération de police intervient durant la Coupe du Monde de football au Qatar. Selon les enquêteurs, cette principauté conduit depuis plusieurs années une diplomatie de la corruption. De nombreux ordinateurs et téléphones portables ont été saisis. Ils devraient livrer de nouvelles informations. Les conversations téléphoniques des assistants parlementaires ont été écoutées depuis un an. Ce matériel devrait permettre de nombreux recoupements.

Le Parlement devait se réunir le 12 décembre à Strasbourg. Son ordre du jour comprend la libéralisation des visas pour les citoyens du Koweït et du Qatar. Il semble que ce texte ne pourra pas être adopté.

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Corruption au Parlement européen : Kaili suspendue de ses fonctions de vice-présidente et écrouée

Exclue du Parti socialiste grec le soir de son arrestation, le 9 décembre, Eva Kaili a été inculpée et écrouée ce 11 décembre rapporte une source judiciaire citée par l’AFP. Elle avait été la veille relevée de ses fonctions de vice-présidente.

Une opération anticorruption de la police belge au Parlement européen, en lien avec le Qatar, a suscité de très vives réactions à Bruxelles, élus et ONG appelant à débattre en urgence d’une amélioration des règles d’éthique dans cette grande institution de l’UE.

L’élue grecque Eva Kaili ainsi que quatre autre personnes ont été écrouées annonce ce 11 décembre une source judiciaire citée par l’AFP. Le parquet fédéral n’a fourni, lui, aucun nom en annonçant le placement en détention provisoire de quatre des six personnes interpellées ces dernières 48 heures.

Dans la soirée du 10 décembre, le Parlement avait annoncé la première sanction dans cette affaire : Eva Kaili, interpellée la veille au soir par la police, s’est vu retirer provisoirement les tâches que lui avait déléguées la présidente Roberta Metsola, comme celle de la représenter dans la région Moyen-Orient.

«A la lumière des enquêtes judiciaires en cours menées par les autorités belges, la présidente Metsola a décidé de suspendre avec effet immédiat tous les pouvoirs, devoirs et tâches qui ont été délégués à Eva Kaili en sa qualité de vice-présidente du Parlement européen», avait annoncé un porte-parole de Roberta Metsola.

Dès le soir de son arrestation, Eva Kaili avait été exclue du Parti socialiste grec (Pasok-Kinal), qui souhaiterait aussi la voir céder son siège au Parlement européen. Le groupe Socialistes et Démocrates (S&D) de l’assemblée européenne a annoncé sa suspension «avec effet immédiat».

L’eurodéputée grecque Eva Kaili est une ex-présentatrice télé de 44 ans devenue une figure de la social-démocratie dans son pays. Elle a le titre de vice-président du Parlement européen comme 13 autres élus. Désormais sans délégation.

Ciblé, le Qatar dénonce «une grave désinformation»

Cinq personnes dont Eva Kaili avaient été arrêtées à Bruxelles à l’issue d’au moins 16 perquisitions dans une enquête sur des soupçons de versements d’argent «conséquents» par un pays du Golfe pour influencer les décisions des eurodéputés.

Le parquet fédéral n’a pas nommé le pays, mais une source judiciaire proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’il s’agissait du Qatar, comme le révélaient les médias Le Soir et Knack. «Toute allégation de mauvaise conduite de la part de l’Etat du Qatar témoigne d’une grave désinformation», a réagi un responsable du gouvernement qatari sollicité par l’AFP. L’affaire éclate en plein Mondial de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits de l’Homme, notamment ceux des travailleurs.

Eva Kaili s’était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué en présence du ministre qatari du Travail les réformes de l’émirat dans ce secteur. «Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail», avait aussi affirmé la Grecque le 22 novembre à la tribune du Parlement européen. Ces propos, qui avaient alors suscité des remous dans les rangs de la gauche, sont revenus à l’esprit de nombreux eurodéputés à l’annonce de son arrestation. 

Des socialistes français ont dénoncé «un scandale gravissime», tandis que les écologistes Michèle Rivasi et David Cormand ont pointé du doigt «une complaisance coupable» de certains socio-démocrates (S&D) lors du débat sur le Qatar à la dernière session plénière.

Corruption et blanchiment d’argent

L’enquête du juge belge Michel Claise vise des faits de «corruption» et de «blanchiment d’argent» en bande organisée, selon le parquet. Le journal belge L’Echo affirmait le 10 décembre que «plusieurs sacs remplis de billets» avaient été découverts au domicile bruxellois d’Eva Kaili, que la police a perquisitionné après avoir surpris le père de l’élue lui-même en possession d’une grosse quantité d’argent liquide dans «une valise».

Selon des informations confirmées à l’AFP, au moins trois suspects interpellés le 9 décembre sont des Italiens ou d’origine italienne : l’ancien eurodéputé socialiste Pier-Antonio Panzeri (qui a siégé de 2004 à 2019), le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) Luca Visentini, ainsi que Francesco Giorgi, un assistant parlementaire du groupe S&D, compagnon de madame Kaili. Outre les cinq en Belgique, il y a eu deux interpellations en Italie, a confirmé le 10 décembre une source gouvernementale italienne à l’AFP à Rome. Il s’agit de l’épouse et la fille de Antonio Panzeri.

La prochaine session, qui démarre le 12 décembre à Strasbourg, s’annonce agitée. L’eurodéputée française Manon Aubry (gauche radicale) a exigé un nouveau débat sur le même sujet, en fustigeant le 10 décembre «le lobbying agressif du Qatar». 

Source : RT

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Des sacs bourrés d'argent liquide trouvés au domicile de la vice-présidente du Parlement européen

Cinq personnes ont été arrêtées à Bruxelles, dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption par le Qatar au sein du Parlement européen. Des sacs d'argent ont été retrouvés au domicile d'Eva Kaili, vice-présidente du Parlement, qui passera la nuit en cellule.

C'est une véritable bombe qui vient d'exploser en plein cœur de la démocratie européenne. L'enquête ouverte pour des faits de blanchiment et de corruption et menée par l'Office central de répression de la corruption, le parquet fédéral et le juge d'instruction Michel Claise, a connu un important virage, ce vendredi. À l'issue de 16 perquisitions, cinq personnes ont été arrêtées ce vendredi à Bruxelles et deux autres en Italie, autour de soupçons de corruption par le Qatar au sein du Parlement européen. Le parquet fédéral belge a annoncé ces arrestations vers midi, confirmant des informations publiées ce vendredi matin par Le Soir et Knack.

Parmi les personnes interpellées figure la sociale-démocrate grecque Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen. Selon les informations de L'Echo, celle-ci a pu être arrêtée en flagrant délit, la seule manière possible de faire tomber son immunité parlementaire. En effet, après les premières interpellations menées au petit matin et la saisie de 600.000 euros en cash, les enquêteurs ont interpellé le propre père de Mme Kaili, lui aussi en possession d'une valise remplie de billets et en train de se déplacer, après avoir été prévenu par des complices, pensent les enquêteurs.

Par ailleurs, le parti socialiste grec (Pasok-Kinal) a fait savoir samedi qu'il souhaitait qu'Eva Kaili céde son siège au sein du Parlement européen. "Il existe des pressions au sein du parti pour que Mme Kaili cède son siège au parlement européen", précise un membre du parti socialiste grec. "Pour le moment, elle ne souhaite pas céder son siège car elle sait que cela induirait une levée de son immunité parlementaire", poursuit un autre élu grec.

Personnalités stratégiques

À l'issue de cette cinquième interpellation de la journée et de cette nouvelle saisie, le domicile de la vice-présidente du Parlement européen a été perquisitionné. Les fouilles ont permis, toujours selon nos informations, de découvrir plusieurs autres sacs remplis de billets. Le montant total de cet argent liquide n'avait pas encore été établi, ce vendredi soir, à l'heure d'écrire ces lignes.

Plus tôt dans la journée, plusieurs personnes avaient été interpellées, parmi lesquelles l'ex-eurodéputé socialiste italien Pierantonio Panzeri, qui siégea dans cette assemblée de 2004 à 2019, l'un de ses assistants, mais aussi de Luca Visentini, secrétaire général nouvellement élu de la Confédération internationale des syndicats, selon des informations du Soir, confirmées à L'Echo. M. Panzeri, 67 ans, est à la tête d'une association de lutte contre les violations des droits humains (baptisée Fight Impunity). En bref, des personnalités aux "positions stratégiques significatives", selon les termes du parquet fédéral, qui n'a cependant confirmé aucun nom.

Le Qatar en ligne de mire

Au cœur de l'enquête se trouvent les agissements du Qatar, où se déroule en ce moment la Coupe du monde de football, qui est soupçonné d'"influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d'argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants", a souligné le parquet fédéral dans un communiqué. Selon une source proche du dossier, cette distribution d'argent s'inscrit dans une politique globale de l'État qatari visant à déployer en Europe son soft power et pour que des personnes stratégiques valorisent son action en public, alors que son image a été gravement écornée par des polémiques autour de son traitement des travailleurs et des droits humains.

L'enquête a déployé des moyens généralement utilisés pour la répression du grand banditisme dans le cadre feutré du Parlement européen.

L'enquête, débutée l'été dernier, s'est tenue dans une discrétion totale, déployant des moyens généralement utilisés pour la répression du grand banditisme dans le cadre feutré du Parlement européen, à savoir, notamment, des écoutes téléphoniques. Les investigations sont loin d'être achevées, alors qu'une source indique que la justice belge a ouvert "un sacré truc". La privation de liberté des cinq personnes interpellées à Bruxelles pourrait être prolongée ce samedi matin avant que les suspects soient présentés devant le juge Michel Claise, durant ce week-end, en vue de possibles mandats d'arrêt.

Au cours de l'opération, la police a aussi mis la main sur "du matériel informatique et des téléphones portables" dont les contenus seront analysés. "Cette opération visait en particulier des assistants parlementaires travaillant au sein du Parlement européen", a poursuivi le parquet fédéral.

Négociations sur les visas UE/Qatar

Suite à cette opération, les eurodéputés Verts et socio-démocrates s'opposeront lundi au démarrage de négociations sur une libéralisation des visas pour les Qataris dans l'UE. Réunis à partir de lundi à Strasbourg, les eurodéputés devaient valider l'ouverture de pourparlers entre le Parlement européen et les États membres de l'UE en vue de finaliser un texte facilitant le régime de visas pour les voyageurs du Qatar et du Koweït.

Ce texte, qui a déjà reçu le feu vert des États membres fin juin, prévoit de dispenser de visa les ressortissants du Qatar et du Koweït se rendant dans le bloc européen pour une durée maximale de 90 jours, sous réserve d'un accord de réciprocité avec ces deux pays. Le rapporteur du texte, l'eurodéputé Vert allemand Erik Marquardt, a annoncé qu'il s'opposerait finalement au lancement des pourparlers. Et son groupe politique a suivi.

"Zéro tolérance pour la corruption. Les Verts vont s'opposer lundi au mandat pour démarrer les négociations sur une libéralisation des visas avec le Qatar", a indiqué sur Twitter la co-présidente des eurodéputés Verts Terry Reintke. De son côté, le groupe des socio-démocrates (S&D) réclame "la suspension des travaux sur tous les dossiers et votes concernant les États du Golfe, en particulier sur la libéralisation des visas".

Source: L'Echo


- Source : Réseau Voltaire

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