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Vendredi, 29 Mars 2024

Rentrée masquée à l’école : le grand malaise des enseignants et des enfants

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Mardi, 01 Sept. 2020 - 08h46

De plus en plus d’enseignants se demandent comment ils vont pouvoir exercer leur métier masqués devant des enfants masqués. Déjà que l’aisance orale n’est pas le fort des élèves français à qui on a appris la peur de l’échec, mais là, avec un étouffoir sur le museau en espace saturé en CO2, on voudrait achever l’école publique qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

 

 

 

C’est un double handicap personnel et relationnel qui est imposé aux uns et aux autres. Cette décision, pour des millions d’enfants qui ne risquent quasiment rien, ou alors une petite grippe, est totalement délirante. Heureusement (pour lui), le ministre de l’Éducation a été dépassé en termes de principe de précaution par les syndicats d’enseignants, qui ont été dans la surenchère sécuritaire. Le débat n’a plus porté sur le port aberrant de ce masque liberticide, mais sur la gratuité de la muselière.

Les consignes données par l’Éducation nationale pour le comportement des enfants à la cantine est digne des plus grandes heures du stalinisme : mets ton masque, assieds-toi, retire ton masque, ouvre la bouche, ferme la bouche, remets ton masque, et surtout, tiens-toi bien en quinconce par rapport à tes camarades.

Quel pouvoir totalitaire n’a pas un jour rêvé de se faire obéir de la sorte, avec une menace fantôme, par tous ses administrés ? Le journal 20 Minutes a lancé un appel à témoignages parmi le corps enseignant tout en croyant fermement à un rebond de l’épidémie, ce que les chiffres d’hospitalisations et de mortalité ne corroborent pas, bien au contraire.

« Chez ces professeurs, c’est la sensation de “flou” et un sentiment d’abandon qui l’emportent quant à l’application du protocole sanitaire censé les préserver eux et leurs élèves d’une contamination. “Si un mot pouvait résumer ce que l’on vit depuis mars, je crois que ce serait ’bricolage’. On attend de nous que nous fassions notre travail, que nous enseignions. Soit. Mais on multiplie les contraintes, les incertitudes, les annonces diverses et variées. Nous, on se débrouille. Seuls. Complètement seuls”, témoigne ainsi Laetitia ».

Mais, chère Laetitia, il y a longtemps que l’école (publique surtout) a été abandonnée par le pouvoir. D’abord par l’abaissement progressif des programmes pour ne pas discriminer les populations en retard culturel (voir le bonus 2), puis par l’interdiction implicite de toute autorité sur les enfants, et enfin par l’idéologie mortifère des gauchistes à la tête de ce mammouth devenu aujourd’hui agonisant. Clairement, les trotskistes qui ont tué l’école française agissent de pair (ou alors par manque de lucidité politique) avec les néolibéraux qui veulent en faire un secteur de profit, comme nous l’avons écrit cet été.

Heureusement pour Blanquer, Buzyn, Delfraissy, Véran, Bill Gates et toute la bande à l’origine de cette ingénierie antifrançaise, il y a des Nadine :

« Je suis impatiente de voir les écoles ouvrir mais très inquiète des risques de propagation du virus et du peu de moyens pour se protéger. Les déclarations contradictoires des médecins ou des pouvoirs publics sont de nature à créer la méfiance et comment accueillir sereinement de jeunes enfants quand on a ce risque à l’esprit »

Blanquer se base sur les préconisations de l’OMS !

La peur a gagné les esprits faibles, seuls les esprits forts savent y résister. Le débat devient donc : comment organiser la protection des enfants (qui ne risquent quasiment rien) alors qu’il y a déjà trop d’enfants dans les classes et pas assez de budget, le tout en quelques jours avec des directives qui changent tout le temps. Mais il y a des profs qui doutent, comme Johan, prof d’histoire-géographie au collège qui dénonce ainsi « de la poudre aux yeux qui va nous mettre des bâtons dans les roues » :

« Je ne remets pas cause l’utilité du protocole, mais en serrant les élèves dans des classes malgré leurs masques tout en les laissant libre de s’amuser comme ils le souhaitent dans la cour, devant le collège… Les gestes barrières ne sont pas respectés. D’autre part, le fait de porter un masque en classe va aussi ralentir les cours (explications mal comprises, on s’entend moins, les élèves d’auto-brident pour la participation orale) ».

Le niveau, en baisse constante depuis les années 80, égalitarisme socialiste oblige, n’avait pas besoin de ça ! Du coup, malgré la soumission à des ordres ineptes et inexplicables, la colère monte, que ce soit pour l’instruction ou pour les relations sociales :

« J’appréhende le retour en classe, tous masqués. Où est l’humanité de notre métier ? Comment créer du lien avec les enfants ? Comment les mettre en confiance ? Et eux ? A-t-on pensé à eux, derrière les bureaux du ministère ? Masqués 10 heures par jour ? Quelle concentration vont-ils devoir mettre en œuvre pour suivre le défilé de 6-7 professeurs masqués eux aussi et comprendre ce qu’ils essaient de leur transmettre ? Ces enfants ont passé l’été ensemble, chez les uns les autres, au parc, ou au lac, sans geste barrière particulier. Et sous prétexte qu’ils passent le portail du collège, on les masque ? Quelle hypocrisie… »

Là, Laetitia a raison : où est la logique ? Il n’y a plus de logique dans ce lieu où les enfants doivent, entre autres, apprendre la logique. Quant au sort des petits, on n’en parle même pas, c’est à pleurer ! Vanessa pose le problème :

« Ma rentrée est toujours une joie de retrouver les enfants de la classe. Cependant j’ai l’impression de vivre des restrictions qui sont contraires à l’épanouissement d’un enfant de 4 ou 5 ans. Comment intégrer les mesures d’hygiène en classe où le matériel de manipulation est très important…. Et quand la pédagogie repose sur l’autonomie… » s’inquiète Odile. « Avez-vous déjà essayé de faire une dictée avec un masque ? Mais vu le contexte, je comprends l’obligation et la santé prime donc on fera avec ».

Tout le monde l’aura compris, le grand navire de l’école française ne devrait pas se remettre de cette torpille titrée par le sous-marin néolibéral, qui a forcément une idée en tête. Blanquer, qui était un ministre populaire lors de sa prise de fonction, a perdu tout crédit au contact du programme macronien qui veut faire basculer la France dans le mondialisme.

Ce pauvre Blanquer, shooté par les paparazzis en train d’embrasser sa nouvelle compagne journaliste cet été, a osé sortir ça :

« Des maîtres heureux, ce sont des élèves heureux. C’est ce cercle vertueux du bien-être que je souhaite renforcer. »

Pour calmer la fronde qui ne devrait pas tarder à se lever parmi les enseignants, car leur travail est injouable, surtout que des parents vont probablement retirer leurs enfants d’écoles devenues des étouffoirs, Blanquer annonce encore des lignes de crédit. Il achète la paix sociale, creusant encore plus la dette du pays, à la manière de Macron, qui place objectivement l’État dans les mains de la Banque (et des assurances).

Écoutez bien ce qu’il dit, car c’est la révélation tranquille du programme néolibéral, sur le site France Info :

« "D’ici à octobre, nous discuterons de la hausse des rémunérations pour 2021, grâce aux 400 millions d’euros supplémentaires obtenus, avance-t-il. Et à partir de novembre, nous négocierons pour définir une loi de programmation pluriannuelle", poursuit-il, tout en évoquant une "transformation profonde du système éducatif". Il mentionne alors la "gestion des ressources humaines" et la "place des enseignants dans la société". Jean-Michel Blanquer annonce aussi la mise en place de groupes de travail "avec les organisations syndicales, sur trois grands objectifs" : "la reconnaissance financière", "la coopération" et "l’ouverture : nous devons moderniser notre système" ».

La modernisation, dans la bouche de ces gens-là, c’est la destruction. Pour quelque chose de plus conforme à leurs idées délirantes de petits maîtres du monde.

Bonus 1 : le masque, c’est pour les gueux

Bonus 2 : les populations en retard culturel

Les populations en retard culturel ? Ce sont d’abord les familles issues d’une immigration récente qui n’ont pas su ou pas pu transmettre à leurs enfants les codes culturels (et pour cause, elles ne les connaissent pas elles-mêmes) – en fait les valeurs – qui leur permettraient d’accéder au niveau moyen des classes de l’école publique.
Viennent s’ajouter à ces populations les familles non issues de l’immigration mais tiers-mondisées puis quart-mondisées par le chômage industriel massif des années 80 obtenu par la collaboration des forces politiques dites de gauche avec les forces néolibérales, dont l’objectif était et est toujours de détruire l’appareil productif jugé pas assez rentable et ce, par le choix de la mondialisation (plus faible « coût » humain ailleurs).
Ces deux pôles de pauvreté qui génèrent retards culturel et social (familles décomposées, père au chômage, jeunes désœuvrés, drogue, alcoolisme, violence, absentéisme scolaire, démoralisation, déclassement) se retrouvent dans la France des cités et dans la France dite périphérique, et ce sont ces deux pôles qui connaissent des sursauts de résistance – le système dira de « violence » – ponctuels, en 2005 pour la banlieue, en 2018-2019 pour la périphérie (Gilets jaunes).
Ce retard culturel indiscutable qui bloque toute intégration ou assimilation dans l’espace social est accentué par les choix politiquement désastreux de l’Éducation nationale – soumise comme par hasard aux grands réseaux de pouvoir occultes – qui a objectivement sacrifié ces deux populations sur l’autel des fameuses « réformes ».
Les enfants de ces deux types de familles avaient déjà du mal à se cultiver chez eux pour les raisons pré-citées ; l’Éducation nationale les a achevés. L’épisode du masque n’est qu’un épisode de plus dans cette dévolution.


- Source : E&R

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