Le gouvernement français accusé de ponction fiscale alors que des millions de foyers sont confrontés à des hausses automatiques de la taxe foncière
Le projet a été vivement critiqué par la gauche, la droite, le centre, ainsi que par les syndicats et les associations de propriétaires fonciers.
Le gouvernement français est accusé d’avoir orchestré une augmentation fiscale déguisée après avoir décidé de réviser discrètement les données utilisées pour calculer les impôts fonciers de dizaines de millions de foyers.
Selon une exclusivité du Parisien, le ministère de l’Économie prévoit de mettre à jour les registres des équipements collectifs de 32 millions de logements, une mesure qui entraînera automatiquement une augmentation des impôts fonciers pour une grande partie des propriétaires.
La révision porte sur les « éléments de confort », tels que l’eau courante, l’électricité, les toilettes, les lavabos, les douches, les baignoires et le chauffage ou la climatisation. Chacun de ces éléments ajoute un nombre fixe de mètres carrés à la surface imposable d’un logement afin de déterminer le montant de la taxe foncière à payer.
Ces règles remontent à plus de cinquante ans, mais les registres sous-jacents n’ont pratiquement pas été mis à jour depuis leur création.
Des documents internes de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) montrent que dans 7,4 millions de logements en France, au moins l’un de ces équipements est absent des données officielles. L’administration fiscale part désormais du principe que ces omissions reflètent simplement des documents administratifs obsolètes, et non l’état réel du bien immobilier. Les éléments manquants seront donc ajoutés automatiquement, sans que les propriétaires soient invités à vérifier ou à modifier eux-mêmes les informations. Il en résultera une augmentation de la taxe foncière pour des millions de foyers, sur la base de simples suppositions et sans aucune évaluation formelle.
Seuls les ménages concernés par les ajustements les plus importants recevront une notification des changements, et les avis d’imposition révisés seront envoyés à partir du mois d’août.
La grande majorité des maisons ne feront pas l’objet d’une réévaluation. Alors que 60 % des logements de la région Haute-Corse sont destinés à être inspectés, une minorité dans chaque autre grande région française sera contrôlée afin de s’assurer que l’augmentation de la taxe est justifiée. À Paris, seul un quart des logements seront inspectés, tandis que cette proportion tombe à environ 10 % dans les régions plus rurales comme l’Indre-et-Loire et l’Isère.
Selon le journal français, la DGFiP prévoit une augmentation moyenne de 63 euros de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements, ce qui rapporterait plus de 460 millions d’euros.
« Il s’agit simplement de généraliser une règle qui aurait déjà dû l’être auparavant », a insisté un porte-parole du gouvernement, cité par Money Vox, mais cette décision a été vivement critiquée par les dirigeants politiques.
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a affirmé que les propriétaires immobiliers étaient « devenus les vaches à lait » du gouvernement qui, selon lui, avait « tenté d’imposer subrepticement cette mesure dans le dos de l’Assemblée nationale ». Il a en outre appelé le gouvernement à revenir sur sa décision et à cesser de « poignarder dans le dos les propriétaires français ».
À gauche, Mathilde Panot, chef de file des députés de La France Insoumise, a déclaré : « Nous sommes totalement opposés à ce nouveau dispositif qui vise une fois de plus à prendre l’argent dans les poches des Françaises et des Français et à refuser de faire contribuer les plus riches de ce pays. »
Même parmi les centristes, le projet a été critiqué. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui a servi sous la présidence de Macron, a déclaré qu’il n’aurait jamais autorisé une telle mesure s’il avait encore été en fonction, et a suggéré que les politiques affectant l’immobilier et le logement ces dernières années ont « objectivement été un échec ».
Le projet a également suscité de vives critiques de la part des syndicats. « Le gouvernement spécule sur des équipements de confort sans aucune preuve », a déclaré Frédéric Scalbert, secrétaire général du syndicat CGT des finances publiques, au journal. Il a averti que de nombreuses maisons anciennes ou rurales ne disposent toujours pas de chauffage ou de salle de bain, ce qui signifie que les ménages à faibles revenus pourraient être les plus touchés par une reclassification qui suppose des équipements dont ils ne disposent pas réellement.
Les organisations de propriétaires s’opposent également à l’absence de vérification. « Je ne vois pas comment l’administration fiscale peut aller de l’avant ainsi. Cela va déclencher d’innombrables litiges », a déclaré Sylvain Grataloup, président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI).
Les impôts fonciers ont déjà augmenté deux fois plus vite que l’inflation au cours de la dernière décennie, atteignant en moyenne 1 072 euros pour les maisons et 851 euros pour les appartements l’année dernière.
Traduction par Aube Digitale
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Un jour = une nouvelle taxe : L’Assemblée nationale adopte une taxe de 2€ pour les « petits colis » qui ne proviennent pas d’Europe
Dans le laboratoire fiscal macronien, l'imagination au pouvoir rime désormais avec la taxation à tout va. L'Assemblée nationale vient d'accoucher d'une nouvelle contribution : deux euros prélevés sur chaque petit colis venu d'Asie, mais tout aussi bien de Grande-Bretagne ou des États-Unis. Sous le noble prétexte de « renforcer les contrôles douaniers », c'est en réalité une nouvelle trappe à impôt qui s'ouvre, ciblant avec une précision chirurgicale le porte-monnaie des consommateurs les moins aisés.

La vertu protectionniste sert une fois de plus d’alibi à une nouvelle saignée.
L’alibi sécuritaire, cache-misère de la rente fiscale
La manœuvre est présentée avec un sérieux de circonstance : il s’agirait de lutter contre les produits dangereux en provenance de plateformes comme Shein. Mais qui peut croire que cette taxe dérisoire, perdue dans les méandres budgétaires, financera réellement une quelconque sécurité ? L’État, en grand ordonnateur, préfère cette collecte facile à une politique douanière ambitieuse, pourtant seule capable de traiter le problème à sa source. Le consommateur, lui, paiera deux fois : pour sa sécurité hypothétique et pour son achat.
🚨🇫🇷📦 ALERTE INFO | L'Assemblée nationale ADOPTE une taxe de 2€ pour les "petits colis" qui ne proviennent pas d'Europe. pic.twitter.com/7B1sIWixrm
— Cerfia (@CerfiaFR) November 19, 2025
L’arnaque du « pollueur-payeur » à la française
Le gouvernement assure, la main sur le cœur, que la taxe sera supportée par les plateformes. Fable édifiante qui ne trompe plus personne. Ces géants du e-commerce répercuteront immanquablement le surcoût sur l’acheteur final, par une hausse dissimulée des prix ou des frais de port recalculés. Résultat : les classes populaires, déjà étranglées par l’inflation, se verront ponctionnées sur leurs menus achats – ces modestes produits qui démocratisaient encore un peu la consommation.
Une mesure qui révèle l’impuissance publique
Cette taxe symbolique trahit surtout l’incapacité de l’État à réguler sérieusement le flux des colis problématiques. Plutôt que d’embaucher des douaniers ou de négocier des normes européennes contraignantes, on choisit la solution minimaliste : la taxation. Les plateformes asiatiques deviennent d’idéels boucs émissaires pour justifier une nouvelle rentrée d’argent, tandis que les vraies failles du système persistent. Le protectionnisme à deux euros, voilà la nouvelle arme d’une France qui renonce à la lutte commerciale pour se contenter de la cueillette fiscale.
La fuite en avant fiscale
Cette redevance s’inscrit dans la logique d’un pouvoir qui, jour après jour, invente de nouveaux prélèvements sans vision d’ensemble. Taxe sur les sodas, sur les écrans, sur les nuitées d’hôtel : à défaut de réforme structurelle, le gouvernement multiplie les rustines budgétaires. Les consommateurs sont pris en tenaille entre une inflation galopante et une inventivité fiscale sans limite. Après les colis, à quand la taxe sur les clics ? Dans la Macronie, la créativité ne se dément jamais quand il s’agit de trouver de l’argent qui ne se trouve pas.
- Source : Remix News















