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Lundi, 03 Nov. 2025

Bardella : L’opposition qui dîne avec le pouvoir prend ses ordres chez les francs-maçons

Auteur : Yoann | Editeur : Walt | Lundi, 03 Nov. 2025 - 15h49

Jordan Bardella incarne la prétendue dédiabolisation du Rassemblement National, affichant un visage lisse pour séduire l'électorat de gouvernement. Pourtant, une analyse de ses fréquentations et de ses revirements dessine le portrait d'une opposition de façade, soigneusement contrôlée. Des salons maçonniques aux dîners secrets macronistes, en passant par l'abandon de toute velléité de Frexit ou de sortie de l'OTAN, le jeune président du RN semble moins vouloir abattre le système que d'y prendre sa place, au prix d'une capitulation idéologique.

Le souverainisme en loge

Le Canard Enchaîné a épinglé, en février 2024, la présence de Jordan Bardella à un déjeuner de la Grande Loge Nationale de France, cénacle conservateur évoluant au Cercle de l’Union interalliée. L’ironie est cinglante : le parti qui, sous la coupe de Jean-Marie Le Pen, exigeait la dissolution des loges, y trouve désormais une oreille attentive pour ses antiennes sur l’immigration. Cette collusion a provoqué l’indignation d’obédiences plus progressistes, comme le Grand Orient de France, rappelant l’incompatibilité supposée entre les valeurs maçonniques et l’extrême droite. Ce flirt avec un élitisme que le RN est censé exécrer révèle une stratégie de normalisation à tout crin, loin du folklore antisystème.

Les petits plats dans les grands

Le cynisme atteint son comble avec les relations tissées avec le pouvoir en place. En avril 2024, Marine Le Pen et Jordan Bardella s’invitaient secrètement à la table de Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées de Macron. D’autres dîners, chez l’éminence grise Thierry Solère, ont confirmé cette étrange connivence. Comment, dès lors, prendre au sérieux leur posture d’opposants irréductibles ? Bardella a systématiquement éludé l’idée de destituer Emmanuel Macron, lui préférant des appels timorés à la dissolution. Une défense feinte, qui évite soigneusement de menacer les fondements du régime qu’il prétend combattre.

L’abandon programmé de la souveraineté

Le reniement le plus flagrant réside dans la politique étrangère. Le projet de quitter le commandement intégré de l’OTAN, pierre angulaire du discours souverainiste, a été purement et simplement jeté aux oubliettes sous prétexte de « réalisme » géopolitique. Le parti a également enterré le Frexit et la sortie de l’euro, se contentant d’une timide promesse de « réforme de l’intérieur ». Cette mue stratégique, saluée par les éditorialistes bien-pensants, n’est rien d’autre qu’une reddition sans conditions face à l’ordre atlantiste et néolibéral. Les critiques les plus acerbes, à l’image de Laurent Ozon, dénoncent à raison une « tartuffe » pro-UE, dont le rôle est de canaliser la colère populaire vers une impasse électorale.

L’éternel rôle du repoussoir utile

Jordan Bardella semble parfaitement tenir le rôle que le système lui a assigné : celui d’un épouvantail mobilisateur pour la bourgeoisie, garantissant l’éternel retour au « front républicain ». Son parti, intégré au jeu des institutions, ne propose plus une alternative mais une gestion différente du même cadre contraint. Les soupers en ville et les renoncements successifs ne sont pas des accidents de parcours ; ils trahissent l’essence d’une formation de gouvernement qui a choisi de jouer dans la cour du pouvoir plutôt que d’en abattre les grilles. La farce souverainiste a assez duré.


- Source : Le Média en 4-4-2

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