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Mardi, 24 Juin 2025

Trump est devenu le président de la guerre

Auteur : Pierre Duval | Editeur : Walt | Mardi, 24 Juin 2025 - 10h50

Les frappes contre l’Iran signalent un changement radical dans la politique étrangère de Washington.

Opération Midnight Hammer (Marteau de minuit)

Malgré les avertissements et même les menaces, y compris aux États-Unis, et surtout alors que le président US annonçait prendre une décision dans deux semaines, celui-ci a néanmoins donné l’ordre de bombarder l’Iran samedi dernier en indiquant que les États-Unis avaient mené une attaque aérienne massive visant trois sites nucléaires.

Un jour avant cet acte militaire américain, qui peut être qualifié d’action terroriste, Donald Trump a fait savoir qu’il «décidera dans les deux semaines si les États-Unis attaqueront directement l’Iran». Le monde constate que le président US est un menteur ce qui est un facteur extrêmement dangereux dans le contexte dans lequel se trouve aujourd’hui le monde. Force est de noter qu’Observateur Continental a misé sur une attaque US dès le vendredi soir en se référant à une analyse de la situation.

Ce n’était pas dur à trouver car la diplomatie européenne est réduite à zéro, et comme celle des États-Unis, soumise aux gesticulations d’Israël.

L’opération Marteau de minuit a été qualifiée de succès à la Maison-Blanche et au Pentagone, sans toutefois garantir que l’intervention directe de Washington dans la guerre israélo-iranienne se limiterait à cela. «Il y a peu, l’armée américaine a mené des frappes massives de précision sur les trois principales installations nucléaires du régime iranien… Notre objectif était de détruire les capacités d’enrichissement nucléaire de l’Iran et de mettre un terme à la menace nucléaire posée par le premier État soutenant le terrorisme au monde. Ce soir, je peux annoncer au monde que ces frappes ont été un succès militaire spectaculaire», a lancé le président des États-Unis, Donald Trump dans une déclaration.

Trump est devenu le président de la guerre

«Trump avait promis une présidence pacificatrice. Que s’est-il passé ?», se demande CNN. Le média US rappelle : «Il ne s’agissait pas d’une déclaration isolée du président Donald Trump selon laquelle il mettrait fin aux guerres et instaurerait la paix mondiale lors de son second mandat à la Maison-Blanche. C’était un point majeur de sa campagne présidentielle».

«Les actions du président Trump en bombardant l’Iran mettent les États-Unis au bord d’une guerre plus large au Moyen-Orient, le tout sans l’approbation du Congrès requise par la Constitution», a, selon Yahoo News déclaré le démocrate du Sénat, Dick Durbin, dans un communiqué.

Chuck Schumer et Hakeem Jeffries, respectivement chefs démocrates au Sénat et à la Chambre des représentants, ont fait savoir que Trump avait «considérablement augmenté» le risque pour l’Amérique d’être impliquée dans une nouvelle conflagration au Moyen-Orient, continue le service d’actualités en ligne. «Aucun président ne devrait être autorisé à entraîner unilatéralement cette nation dans quelque chose d’aussi conséquent qu’une guerre avec des menaces erratiques et sans stratégie», a, par ailleurs, martelé, Chuck Schumer.

Des manifestations contre l’action US sur l’Iran ont lieu dans le monde sans toutefois donner lieu à des actions antiaméricaines. Cependant, les populations – sauf les pro-Israëliens – sont sous le choc de l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés d’Israël. Aux États-Unis, Trump est menacé de destitution : il a agi sans l’aval du Congrès et, de plus, il a violé sa promesse électorale d’être le président de la paix, et non de la guerre. Pour la Russie, un tel changement de politique à la Maison-Blanche est de mauvais augure. Il pourrait marquer la fin des efforts de maintien de la paix de Trump dans le cadre russo-ukrainien. En outre, Donald Trump a prouvé qu’il n’est pas un homme de parole.

Le responsable le plus critiqué du département militaire américain, le chef du Pentagone Pete Hegseth, a personnellement rendu compte des résultats du Marteau de minuit lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef d’état-major interarmées John Daniel Caine où il a déclaré le «succès retentissant» de la frappe américaine. Selon Pete Hegseth, le programme nucléaire iranien a été détruit. Toutes les installations les plus importantes liées à ce programme ont été attaquées : à Fordow, Natanz et Ispahan. John Daniel Caine, général de l’armée de l’air, a fourni les détails techniques. Cependant, son rapport était moins audacieux que celui de Hegseth. Caine a rapporté que les États-Unis ont utilisé 14 bombes aériennes GBU-57, conçues pour frapper des cibles souterraines, et 20 missiles de croisière Tomahawk basés en mer.

Tous ces missiles ont été lancés depuis des bombardiers furtifs B-2 Spirit, réputés invulnérables aux systèmes de défense aérienne iraniens, et depuis un sous-marin. John Daniel Caine a assuré aux journalistes que les Iraniens étaient incapables d’intercepter, ni même de suivre, les avions et les missiles. Parallèlement, il s’est montré plus prudent que Hegseth dans son évaluation des résultats de la frappe. Le général US a simplement souligné que l’étendue des dommages subis par l’Iran était encore en cours d’évaluation. Ainsi, même lors de la conférence de presse, les membres de l’équipe de Trump n’ont pas fait preuve d’unité.

Trump et les médias fidèles au président diffusent des images et des vidéos de la «salle de crise» de la Maison-Blanche au moment où l’ordre de frapper l’Iran a été donné. Il s’est avéré que Pete Hegseth, le secrétaire d’État Marco Rubio et le vice-président J.D. Vance étaient tous présents à ce moment-là. Cela devrait, en théorie, réfuter les informations des médias faisant état de frictions importantes au sein de l’équipe de la Maison-Blanche sur la question iranienne.

La presse démocrate – comme CNN – en profite pour évoquer les tensions dans le camp républicain pro-Trump : «Le mouvement MAGA divisé sur la décision de Trump de bombarder l’Iran». «La sphère MAGA des médias conservateurs et des influenceurs du président Donald Trump – dont beaucoup avaient exprimé leur scepticisme avant sa décision de bombarder les installations nucléaires iraniennes – est divisée sur la décision spectaculaire du président de frapper», souligne le média anglophone.

Avant les bombardements sur l’Iran de samedi, la perspective d’une implication des États-Unis dans un nouveau conflit au Moyen-Orient avait creusé des dissensions au sein du Parti républicain. Trump, lui-même, avait critiqué l’implication des États-Unis dans les guerres au Moyen-Orient lorsqu’il était candidat à la présidence, et son mouvement Make America Great Again (MAGA) compte de nombreuses voix isolationnistes alignées sur sa vision de «l’Amérique d’abord». Ces voix étaient en désaccord ces derniers jours avec les faucons du Parti républicain qui prônaient un rôle musclé des États-Unis pour soutenir Israël dans sa tentative d’empêcher l’Iran de développer l’arme nucléaire.

La décision de Trump de soutenir Israël, un État qui promet de «conquérir et de nettoyer» Gaza et de «changer le visage du Moyen-Orient» en détruisant l’Iran, montre les limites du pouvoir US pour assurer la stabilité mondiale, révélant les États-Unis comme la marionnette de l’ État hébreu.

Avec Trump, le droit international est totalement menacé. Se rajoutant à son mensonge sur une attente de deux semaines avant de bombarder ou pas l’Iran, Trump a cloué au pilori la directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard. Elle a déclaré par inadvertance que l’Iran n’était pas sur le point de créer des armes nucléaires. Trump a réagi par une remarque très nerveuse («Je me fiche de son opinion», a-t-il littéralement dit). Gabbard a immédiatement tenté d’apaiser la situation, accusant les journalistes de sortir ses propos de leur contexte.


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