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Deux pays du Moyen-Orient, ennemis de longue date, ont entamé des pourparlers de paix improbables

Auteur : Tyler Durden | Editeur : Walt | Mardi, 11 Mai 2021 - 06h21

Deux ennemis acharnés de longue date, qui se sont battus pendant une grande partie des deux dernières décennies pour gagner en influence au Moyen-Orient tout en s’affrontant par procuration, ont entamé des discussions secrètes improbables. Vendredi, un responsable du ministère saoudien des affaires étrangères a confirmé les rumeurs précédemment répandues ces dernières semaines selon lesquelles le royaume est en communication avec l’Iran afin de réduire les tensions régionales. Des rapports antérieurs suggéraient que les pourparlers avaient lieu secrètement à Bagdad.

“Nous espérons qu’elles seront fructueuses, mais il est trop tôt, et prématuré, pour tirer des conclusions définitives”, a déclaré à Reuters Rayed Krimly, ambassadeur du ministère saoudien. Il a déclaré que Riyad avait besoin de voir des “actes vérifiables” avant d’évaluer les pourparlers. Bloomberg a noté que des responsables irakiens servaient de médiateurs, l’accent étant mis sur la désescalade de la situation au Yémen, où Riyad et Téhéran soutiennent des parties rivales dans la guerre civile.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a répondu en disant que “la coopération bilatérale est importante pour assurer la sécurité et la stabilité dans la région.” À la fin du mois dernier, les deux parties avaient démenti ces entretiens, malgré les rumeurs persistantes.

Comme le raconte The National, basé à Abu Dhabi, le prince héritier saoudien MBS a pour la première fois parlé récemment d’une ouverture aux discussions avec la République islamique :

Le mois dernier, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salman a déclaré que le royaume était ouvert à une amélioration des relations avec l’Iran.

“L’Iran est un État voisin. Nous cherchons à avoir de bonnes relations avec l’Iran”, a déclaré le prince Mohammed.

“Nous avons des intérêts en Iran, nous visons à voir un Iran prospère”, a-t-il déclaré dans une interview télévisée.

“Nous travaillons avec nos partenaires dans la région pour surmonter nos différences avec l’Iran, notamment en ce qui concerne son soutien aux milices et le développement de son programme nucléaire.”

La Syrie et le Liban ont également été des champs de bataille clés pour la division entre chiites et sunnites, l’Iran chiite étant le plus grand soutien international du Hezbollah. Les Saoudiens ont depuis longtemps armé, entraîné et financé directement les djihadistes sunnites qui cherchent à renverser Assad en Syrie tout en réduisant l’influence du Hezbollah.

Cette dernière révélation et confirmation des pourparlers entre l’Arabie saoudite et l’Iran intervient également au moment où les Saoudiens tendent la main au gouvernement Assad à Damas. En début de semaine, mardi, de multiples rapports internationaux ont révélé que le puissant chef des services de renseignement saoudiens s’est rendu à Damas lundi pour rencontrer son homologue syrien dans ce qui est considéré comme une étape majeure vers la détente. Les deux pays ont rompu leurs relations depuis le début de la guerre en 2011, notamment lorsqu’il est apparu que les Saoudiens étaient un élément clé de la campagne des alliés occidentaux en faveur d’un changement de régime.

L’alliance américaine et occidentale a longtemps soutenu le camp saoudien sunnite dans la “longue guerre” du Moyen-Orient. Ceci est particulièrement vrai après l’ascension des chiites à Bagdad, résultat direct de la guerre menée par Bush pour renverser Saddam Hussein en 2003 (un dictateur laïc sunnite).

Il est très probable que cela soit directement lié aux négociations nucléaires en cours à Vienne, auxquelles participent les signataires de l’accord JCPOA de 2015, et plus particulièrement aux pourparlers “indirects” entre Téhéran et Washington. Un élément crucial de toute paix durable dans la région devrait impliquer que les Iraniens et les Saoudiens acceptent de mettre un terme à leur soutien militaire à des proxies rivaux dans la région.

Toutefois, pour l’Iran, le soutien qu’il apporte à des groupes tels que le Hezbollah, le Hamas et les milices chiites irakiennes est principalement axé sur les intérêts d’Israël et des États-Unis. Il est donc peu probable que Téhéran mette un jour un terme à ce soutien dans une mesure significative. Dans le même temps, l’interprétation wahhabite saoudienne de l’islam est profondément ancrée dans l’establishment religieux et étatique du royaume, ce qui en fait une source essentielle de soutien idéologique continu au jihadisme et au terrorisme sunnites dans le monde.

Photo d'illustration: Le prince héritier Mohammed bin Salman avec le premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi, via Reuters.

Traduit par Aube Digitale


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