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Lundi, 08 Sept. 2025

L’affaire Cohen-Legrand pour les nuls

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Lundi, 08 Sept. 2025 - 15h54

Le magazine de droite L’Incorrect publie une vidéo prise dans un bistrot parisien en juillet 2025 où l’on voit et entend Thomas Legrand et Patrick Cohen de France Inter, le secrétaire général du Parti socialiste et eurodéputé Pierre Jouvet et le président du conseil national du parti, Luc Broussy. 

Il est question de la présidentielle de 2027 et des municipales 2026, avec la candidature de Rachida Dati, à cheval entre LR et la Macronie. Thomas Legrand lâche une grenade qui lui pète à la gueule : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick et moi. » Aussitôt en ligne, la vidéo provoque des remous à droite et à gauche. Dati dénonce « des propos graves et contraires à la déontologie qui peuvent exposer à des sanctions. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités ».

Effectivement, après quelques probables coups de fil venus du ciel, France Inter suspend Legrand, pris en flagrant délit de collusion. Le coupable se repent, mais en bottant en touche chez Dati :

« Je comprends que la diffusion de cette vidéo, tronquée, puisse susciter de la suspicion. (...) Si la tournure, extraite d’un échange tronqué et privé, est malheureuse, j’assume de “m’occuper” journalistiquement des mensonges de Mme Dati ».

Liste Noire Cohen, démission impossible ?

Pour l’instant, Cohen est indemne. Le Figaro écrit :

Cette volonté affichée de « protéger l’antenne » en suspendant Thomas Legrand ne s’applique en revanche pas à Patrick Cohen, qui devait assurer son éditorial lundi matin. Chez France Inter, on considère que si le journaliste apparaît lui aussi dans ces vidéos, il n’y tient pas de propos prêtant à la même suspicion. Chez France Télévisions, qui emploie aussi Patrick Cohen, on considère que la situation n’exige pas non plus de modifier l’antenne. Selon nos informations, ce dernier va continuer en l’état d’assurer ses interventions quotidiennes dans « C à Vous » sur France 5 et de présenter son émission hebdomadaire sur LCP « Rembob’INA ».

L’Arcom est saisie, mais chacun sait que cette officine de censure se situe idéologiquement à gauche. Legrand et Cohen portent plainte à leur tour, sur la base du code pénal qui, il est vrai, interdit « tout enregistrement vocal ou visuel sans le consentement des personnes concernées ». Pourtant, et pourtant, comme le chantait Aznavour, c’est bien Cohen qui validait cette technique contre ses adversaires politiques…

Même sentence pour Legrand qui se plaint de propos tronqués et privés : on ne les a pas entendus sur les enregistrements de Mediapart, pour ne citer que cettte officine du pouvoir profond qui a remplacé le Canard enchaîné.

Moralité, ou amoralité : tout est permis quand on est dans le camp du bien, celui du pouvoir profond. Mais gare à l’idiot qui se fait pécho ! Il va ramasser pour les autres. Ce coup-ci, c’est Thotho qui morfle. Aura-t-on droit à la théorie des dominos, avec la chute du ô combien emblématique Liste Noire Cohen ?

***

Legrand, Cohen, Bayrou, Macron, symptômes d’une même maladie

Tout arrive en même temps, comme si le Ciel nous envoyait des signes clairs. Voilà deux journalistes et deux politiques du Système, au bout de leur logique, devant un mur, celui du réel.

Au fond, il s’agit des symptômes dans différents corps (on peut ajouter la police et la justice) d’une même maladie, la corruption, ou l’effondrement des valeurs. Corruption qui a tout pourri, les institutions, le fonctionnement démocratique, la confiance. Tout est pourri de l’intérieur, et les hommes qui font partie de ce Système pourrissent la France, c’est-à-dire tout ce qui fonctionne encore dans ce pays, tout ce qui a encore des valeurs ou de la valeur.

La corruption, au-delà d’un certain seuil, contamine et détruit un pays entier. Elle contamine par les esprits, c’est la « responsabilité » des médias. Il n’y a plus de lois car les tenants du Système n’en ont pas, n’en veulent pas, tout simplement. Ces malades sont les porteurs inconscients d’une maladie contagieuse, pour le coup plus grave que la pandémie de covid. Malade de la tête, ce pays ne peut fonctionner normalement.

Pris la main dans le sac, deux journalistes-Système tentent de se disculper, alors qu’ils ont piétiné contre de l’avancement et des postes en vue les valeurs du journalisme. Pour ces cerveaux malades, le piétinement n’est pas nouveau, il est permanent, consubstantiel, et on le signale régulièrement sur ce site. Le pire, c’est qu’ils sont élevés en grade et proposés en exemple parce que justement ils sont corrompus, qu’ils ont trahi les valeurs du journalisme. Les vrais journalistes, eux, rament économiquement et juridiquement. Ils connaissent toutes les variantes de la répression.

Il y a deux races de journalistes, les collabos et les résistants, avec la piétaille au milieu : les premiers font la retape du Système, se rabaissent moralement, mais sont protégés par leur salaire et par la justice, elle-même corrompue par le haut. Les seconds sont dans le dur, et subissent tous les coups possibles de la part des médias, de la justice et de la police, tous aux ordres des mêmes. Ce jeu déloyal a l’air perdu d’avance, mais l’affaissement des valeurs constitue une faiblesse absolue. Il faut juste tenir sous les coups, et la foi est là pour ça. De l’autre côté, il n’y a plus de foi, par définition : ni foi ni loi.

Voilà pour la vision globale. Maintenant, entrons dans le détail. Le propagandiste Thomas Legrand a été suspendu par France Inter (ce n’est pas très douloureux) tant sa corruption [1] est visible, et audible. Liste Noire Cohen est toujours en poste, pour des raisons mystérieuses, alors qu’il cachetonne lui aussi au service public audiovisuel (SPA).

Legrand a écrit un billet auto-pleurnichard dans Libé, mais il est déjà condamné. Il va prendre doublement cher, pour lui et pour Liste Noire, avec sa tête de boloss. C’est dans l’ordre des choses, en république des forces occultes. Devant le tableau des deux pestiférés, la presse mainstream hésite : doit-elle sacrifier ces deux moutons noirs ou les défendre ? Doit-elle éliminer les patients alpha ou attendre de tomber malade à son tour ? Malheureusement, elle est piégée, car elle est déjà pourrie par le politique, qui est lui pourrissant, au sens actif et au sens passif.

Essayant de prendre un peu de hauteur et de recul, même Alain Duhamel prédit dans Le Monde la fin d’un Système. À la différence de nous, il ne le qualifie pas de pourri. Le danger, pour lui, reste le populisme, c’est-à-dire la démocratie directe.

Pour ces raisons, je pense qu’on vit à la fois une crise de régime et une crise de société. Le rejet par les Français des institutions, des partis et des responsables politiques atteint un niveau inédit, avec la tentation, très préoccupante à mes yeux, de remplacer la démocratie représentative par la démocratie d’opinion.

Pourtant, Dudu a fait une sortie sacrément populiste, en attaquant Bayrou sur son physique.

Pas très digne, ça, pour un donneur (et vendeur) de leçons ! Dans le même registre, on a retrouvé deux exemples de dignité journalistique chez Cohen & Legrand. Merci aux archivistes de l’IC (intelligence collective) de X. 

On se doute bien que ces deux ripoux seront immédiatement remplacés, tant la gamelle est bonne. Mais la gamelle a un prix à payer : des effets secondaires graves dans le cerveau, et dans l’opinion. Les gens vous détestent à la mesure de votre corruption, de votre mensonge, de votre traîtrise. Pour combien accepteras-tu d’être détesté par le peuple ?

Quand l’employé de la Banque rend le peuple responsable de la dette

***

Scandale à France Inter : Patrick Cohen de retour sans sanction et annonce une plainte contre les diffuseurs

Une vidéo volée révèle une collusion PS-journalistes pour booster Glucksmann et viser Dati ; Legrand suspendu, Cohen de retour à l'antenne sans sanction, Arcom saisie.

Cohen de retour à l’antenne et annonce une plainte contre tous les diffuseurs

Ah, l’affaire du Coucou ! Cette petite causette de bistrot qui a enflammé le landerneau politico-médiatique depuis vendredi dernier. Flash-back express : en juillet, sous un ciel parisien du 7e arrondissement, nos héros se retrouvent au restaurant Le Coucou pour un café qui tourne vite à la stratégie électorale. D’un côté, Thomas Legrand et Patrick Cohen, les stars de France Inter (et Libération pour l’un, C à vous pour l’autre). De l’autre, Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, et Luc Broussy, président du conseil national. Sur les vidéos volées – oui, volées, comme ils le crient tous –, on entend Legrand lâcher : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick et moi. » Traduction : les micros du service public prêts à saboter la campagne de Rachida Dati à Paris en 2026. Et pour 2027 ? Une ode à Raphaël Glucksmann comme sauveur de la gauche, avec France Inter en cheerleader pour influencer le « marais centre-droit ». Drôle de neutralité, non ?

La réaction en chaîne : Legrand jetable, Cohen blindé

Vendredi 5 septembre, fin de journée, L’Incorrect balance la bombe sur les réseaux. Rachida Dati, la cible numéro un, bondit sur X : « Des propos graves et contraires à la déontologie qui peuvent exposer à des sanctions. » Elle exige des mesures contre les deux compères. France Inter, fidèle à sa réputation de réactivité sélective, suspend Thomas Legrand à titre conservatoire le soir même. Adèle Van Reeth, la directrice, envoie un mail interne aux troupes :

« Les propos de Thomas Legrand peuvent alimenter la suspicion quant à l’utilisation de notre antenne à des fins partisanes ».

Pas d’émission dominicale pour lui, et silence radio sur son retour. Legrand, lui, proteste : vidéo « tronquée », paroles « volées », et une formule « maladroite » sur Dati. « Je combats ses mensonges, pas sa politique », jure-t-il, tout en assumant de « s’occuper » d’elle pour contrer le « trumpisme ».

Et Patrick Cohen ? Le maestro des éditos matinaux, celui qui dresse des listes de « cerveaux malades » pour fustiger les adversaires ? Il sera bien à l’antenne ce lundi matin, comme si de rien n’était. Un salarié de la station glisse : « Ce n’est pas pareil, il est plus en posture d’écoute et d’analyse. » Écoute, vraiment ? Dans les vidéos, il débriefe l’interview de Mélenchon, doute des scores de Glucksmann, et renchérit sur l’écologie contre le RN. Mais bon, quand on est Patrick Cohen, on analyse, on n’agit pas. Droit dans ses bottes, il dénonce un « vol de conversation privée » et promet une plainte contre L’Incorrect – et peut-être contre tous ceux qui ont relayé la vidéo.

Soutiens à géométrie variable : La gauche en bouclier, la droite en embuscade

La polémique fait des vagues. Jérémie Patrier-Leitus (Horizons) saisit l’Arcom : « Les journalistes du service public doivent être exemplaires et neutres. » LR crie au scandale, le RN surfe : « Partialité en faveur de la gauche, privatisons l’audiovisuel public ! » Même Bruno Retailleau et Jordan Bardella s’y mettent. Mais du côté gauche, c’est le mur du silence solidaire. À Libération, des confrères défendent Legrand : « Des déjeuners avec des politiques ? Tout le monde en fait. » Nathalie Loiseau (Horizons, quand même) ironise : « À quel titre Dati exige-t-elle la suspension d’un journaliste ? Du trumpisme ? » Et L’Humanité y voit une capitulation devant Dati, la « Grand Méchant Loup ».

Cohen et Legrand crient au complot de l’extrême droite, avec L’Incorrect en tête de gondole. Méthodes « illégales et déloyales », enregistrements « manipulatoires »… La direction de France Inter condamne aussi, mais protège son antenne en sacrifiant Legrand. Quant à Cohen, intouchable, il reprend le micro lundi. Après tout, pourquoi perturber la grille quand on peut faire le dos rond et laisser l’autre prendre les éclats ?

L’addition pour le contribuable : Quand le service public joue les stratèges

Cette affaire pue la connivence à plein nez. France Inter, financée par nos impôts, devient-elle le QG du PS pour booster Glucksmann et flinguer Dati ? Legrand assume ses « maladresses », Cohen analyse en sage, mais les vidéos parlent d’elles-mêmes. La plainte en vue contre L’Incorrect ? Sympa, mais ça n’efface pas les soupçons. L’Arcom saisie, la droite en liesse, la gauche en mode défense : l’affaire va couver. Et pendant ce temps, Cohen micro en main, comme si le Coucou n’avait été qu’un mauvais rêve. L’impartialité du service public ? Un concept bien relatif, surtout quand on s’appelle Patrick Cohen.

Rassurez-vous, chers contribuables, c’est vous qui réglez l’addition – éditos compris ! Et pendant ce temps, Léa Salamé, épouse du futur messie du PS, Raphaël Glucksmann, trône au 20h de France 2, portée par vos impôts, avec une impartialité… exemplaire, évidemment !

par Le Média en 4-4-2


- Source : E&R

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