Quenelle sur toile : Dieudonné transforme les arrêtés d’interdiction en œuvres d’art
Dieudonné M’bala M’bala persiste et signe. Son exposition « Quenelle en Peinture », présentée ce week-end, constitue une riposte élaborée. L’humoriste convertit ses arrêtés d’interdiction en supports picturaux, infligeant une torsion savante à la notion de censure. Ces pièces uniques, nées des signatures préfectorales et ministérielles, ne sont point de simples collages. Dieudo les anoblit, les érige en artefacts d’une époque où le délit d’opinion s’administre par circulaire. La frontière entre répression et création s’en trouve superbement brouillée.
Un succès qui défie les interdits
L’affluence a répondu présent, contredisant par les faits l’ostracisme officiel. Plus d’un millier de visiteurs ont convergé, et la moitié des œuvres furent acquises dans la foulée. Le geste artistique, teinté de satire corrosive, trouve ainsi son marché. L’intéressé résume d’une formule : « Le censeur et l’artiste ne font qu’un. » Preuve que l’obstacle administratif, une fois transfiguré, acquiert une valeur inattendue. La vindicte étatique se mue en capital symbolique – et monnayable.
Quenelle en peinture ! Alors, il s’est passé quoi ce week-end durant l’expo ? Plus d’un millier de visiteurs et les toiles unique ont eu un franc succès. Dieudonné revient en live jeudi pour faire le point. pic.twitter.com/bd9uXkxjH9
— Dieudonné Officiel (@MbalaDieudo) December 16, 2025
Le fond derrière la forme
Au-delà de la transaction, « Quenelle en Peinture » interroge. Que devient la liberté d’expression lorsqu’elle est contrainte de se faire muette, puis peinture ? Dieudonné, habitué des tempêtes, utilise ici la toile pour retourner l’étau bureaucratique. Chaque œuvre est un pied de nez méthodique, une façon de demander : l’art peut-il vaincre un arrêté ? La réponse, peut-être, est dans la file d’attente et les chèques signés.
Suite au programme
Dieudonné livrera son bilan exhaustif ce jeudi en direct. Les toiles restantes pourraient entamer une tournée, prolongeant la vie de ces interdits devenus nomades. L’histoire retiendra-t-elle cette exposition comme un tournant ? Elle démontre en tout cas que le dernier mot n’appartient jamais tout à fait au censeur.
- Source : Le Média en 4-4-2















