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Mardi, 22 Juill. 2025

Une ingénieure agronome pulvérise les mensonges d'Attal sur la loi Duplomb : 4 affirmations fausses exposées

Auteur : France-Soir | Editeur : Walt | Lundi, 21 Juill. 2025 - 15h10

Dans une vidéo taquine et quelque peu acerbe, Elise Bordet, ingénieure agronome et ancienne directrice de stratégie et innovation chez Sequens, un leader mondial des molécules actives pharmaceutiques, utilise son expertise pour contester les justifications d'Attal sur Instagram, où il affirmait ne jamais voter une loi qu'il considérerait dangereuse pour les Français. Elise Bordet démonte l'argumentaire de Gabriel Attal sur la loi Duplomb, point par point, avec des faits scientifiques et des rapports de l'ANSES.

Attal avait indiqué qu'il "ne voterait jamais une loi dangereuse pour les Français", Elise Bordet le remet à sa place gentiment, mais fermement, et cite des études qui prouvent la génotoxicité, la neurotoxicité et l'hépatotoxicité de l'acétamipride, un pesticide réautorisé par la loi. Elle évoque une étude suisse de l'ANSES qui a trouvé ce poison dans le liquide céphalo-rachidien de 13 enfants sur 14, corrélant ceci à l'épidémie de cancers pédiatriques en France.

Attal signale que tous les agriculteurs européens ont la possibilité d'utiliser l'acétamipride sauf les Français. Elise Bordet lui rétorque que la France pourrait à ce titre jouer le rôle de lanceur d'alerte et qu'on devrait se féliciter d'avoir l'ANSES et l'écouter davantage, pour prendre des décisions qui protègent les français. 

Quand Attal prétend que l'acétamipride restera interdit sur 99 % du territoire, Bordet explose l'argument en expliquant que l'acétamipride est hydrosoluble, donc il contamine tout, même les zones non pulvérisées, via le cycle de l'eau. Une étude japonaise a même montré qu'on le retrouve dans les nuages, contaminant alors d'autres zones. Le 99 % d'Attal, c'est du pipeau.

Enfin, il ose prétendre que ce sont les scientifiques qui décident, mais Elise Bordet lui rappelle qu'un décret du 8 juillet 2025 a mis l'ANSES sous tutelle, l'empêchant de protéger les Français comme elle a tenté de le faire avec Nestlé. Ce décret utilise un terme bidon, "produit phytopharmaceutique", pour contourner les règles. Elise Bordet insiste sur l'éthique, refusant d'accepter un nivellement par le bas pour s'aligner sur d'autres pays européens au détriment de la santé publique.

Les affirmations d'Attal sont du greenwashing pur et simple, et cette ingénieure les démonte en moins de 30 secondes.

***

Plus de 1 290 000 de signatures pour la pétition contre la loi Duplomb

La pétition contre la loi Duplomb franchit la barre du million de signatures sur le site de l'Assemblée nationale, atteignant 1 293 000 signatures ravivant les querelles autour de ce texte très contesté qui pourrait être au cœur d'un débat inédit devant le Parlement.

Lancée par une étudiante le 10 juillet, la pétition franchit la barre fatidique du million de signatures, rappelant l'importance pour les français de ce sujet épineux des pesticides de la famille des néonicotinoïdes, tueurs d'abeilles, que la loi Duplomb aimerait remettre en piste, sans trop de débats, à un moment où la France est déjà en vacances.

À partir du seuil des 500.000 signatures, atteint samedi, et à condition qu'elles soient issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer, la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut décider d'organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins éventuellement abrogée, réaffirmait encore hier Y. Braun-Pivet.

La présidente de l'Assemblée nationale s'est dite sur franceinfo "favorable" à l'organisation d'un tel débat. Mais il "ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée" qui va, selon elle, grande spécialiste du monde rurale, "sauver un certain nombre de nos agriculteurs". Une fois encore la question se pose, lesquels ?

L'auteur de la loi, le sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, estime aussi que ce débat inédit va avoir lieu. Mais il s'inquiète d'"une concurrence déloyale" pour les agriculteurs si le texte, qui permet la réintroduction d'un pesticide interdit en France mais autorisé en Europe, n'était pas mis en œuvre.

Aucune pétition n'a jamais été débattue dans l'hémicycle dans l'histoire de la Vᵉ République.

Le texte de l'étudiante de 23 ans, Eléonore Pattery, suscite un engouement inédit, abondamment relayé sur les réseaux sociaux par des personnalités comme Pierre Niney et des députés de gauche. Le rythme des signatures s'est accéléré ce week-end.

"Renoncer à la promulguer"

Le président et le Premier ministre "doivent entendre la colère populaire contre cette loi passée en force. Ils doivent renoncer à la promulguer", a écrit dimanche sur X le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.

Opposants et partisans de la loi, qui s'étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont de nouveau exprimé leurs désaccords.

L'ensemble des partis de gauche ont appelé samedi à la tenue de ce débat. "Face aux lobbies, nous sommes des millions.

À l'inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, proche de l'Élysée et ne représentant en aucun cas les petit paysants, lui est très favorable à la loi Duplomb, et estime que l'agriculture française "disparaîtra" si on lui impose "des normes supérieures" à celles de ses voisins européens.

Cette loi "est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire", écrit dans sa pétition l'étudiante.

Adoptée le 8 juillet au Parlement, elle prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France, mais autorisé en Europe.

Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n'avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale.

Mais, les apiculteurs mettent en garde contre "un tueur d'abeilles", et à juste titre. Outre le fait qu'elles produisent du miel, les abeilles sont avant tout des pollinisatrices indispensables, dont il faut prendre soin.

De plus, les effets sur l'humain de ses néonicotinoïdes sont source de préoccupations, et les premiers à en souffrir sont les agriculteurs et leurs familles.

La pétition réclame également "la révision démocratique des conditions dans lesquelles la loi Duplomb a été adoptée".

Au Parlement, elle avait en effet connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son propre rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l'avait justifié en dénonçant l'"obstruction" de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d'amendements.

L'absence de réel débat dans l'hémicycle est l'un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure, ce qui pourrait empêcher sa promulgation.

Cette possibilité de pétitions sur le site de l'Assemblée, qui date de 2019, est un exemple de "démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes", estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, qui évoque la possibilité, pour le président de la République, de retarder la promulgation de la loi en demandant une seconde délibération au Parlement.

En attendant, la pétition "met une pression politique" sur les députés, souligne son collègue Benjamin Morel.


- Source : France-Soir

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