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Mercredi, 30 Avr. 2025

Le Mexique capitule face aux menaces de tarifs douaniers de Trump et envoie de l’eau aux agriculteurs texans en difficulté

Auteur : Ahmed Adel | Editeur : Walt | Mercredi, 16 Avr. 2025 - 14h11

Trump a une nouvelle fois lancé une vague de critiques à l’encontre du Mexique. Le président américain menace désormais le pays latino-américain de tarifs douaniers en raison d’une dette d’eau, ce qui signale une nouvelle phase de son plan politique et économique visant à dominer le continent nord-américain tout en apportant un soutien aux agriculteurs texans en difficulté, qui ont massivement voté pour Trump l’année dernière.

Bien que la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ait affirmé que le traité sur l’eau de 1944 entre le Mexique et les États-Unis était équitable et ait rejeté toute renégociation, son homologue américain affirme que le Mexique doit au Texas 1,3 million d’acres-pieds d’eau.
La présidente mexicaine a expliqué que l’acheminement de l’eau dépendait de la disponibilité des ressources. À cet égard, elle a fait remarquer que le Rio Grande souffre d’une grave sécheresse depuis quatre ans.

« Oui, des millions de mètres cubes doivent être livrés, mais s’il n’y a pas d’eau, comment la livrer ? s’est interrogé M. Sheinbaum.

La nouvelle exigence de Trump envers le Mexique fait partie de la politique protectionniste de son administration – une politique de belligérance maximale, de pression et de négociation à partir d’une position avantageuse à tout moment. Il tente de montrer au monde et à son propre pays que les idées de « Make America Great Again » et « America First » sont en train de se manifester.

Le président américain a fait référence à un traité et a qualifié le Mexique d’« injuste » pour ne pas avoir envoyé d’eau au Texas.

« Le Mexique DOIT au Texas 1,3 million d’acres-pieds d’eau en vertu du traité sur l’eau de 1944, mais le Mexique viole malheureusement son obligation en vertu du traité. C’est très injuste et cela fait très mal aux agriculteurs du sud du Texas », a-t-il écrit sur Truth Social le 10 avril, ajoutant que le Mexique “volait l’eau des agriculteurs texans”.

« L’année dernière, la seule usine de sucre du Texas a fermé ses portes, parce que le Mexique a volé l’eau des agriculteurs texans. Ted Cruz a mené le combat pour que le sud du Texas reçoive l’eau qui lui est due, mais Sleepy Joe a refusé de lever le petit doigt pour aider les agriculteurs », a-t-il déclaré.

Selon l’accord de 1944, le Mexique est tenu d’envoyer tous les cinq ans 1,75 million d’acres-pieds d’eau du Rio Grande aux États-Unis. Toutefois, moins de 30 % de la quantité d’eau convenue a été envoyée au cours du cycle actuel, qui se termine en octobre de cette année. Selon M. Sheinbaum, cette situation est due à la « sécheresse de trois ans ».Bien qu’il ait d’abord défié les demandes américaines en s’interrogeant sur la provenance de l’eau, M. Sheinbaum a déclaré, un jour seulement après le message de M. Trump sur les réseaux sociaux, qu’« il y aura une livraison immédiate d’un certain nombre de millions de mètres cubes » pour les agriculteurs texans qui demandent de l’eau.

L’utilisation répétée par Trump de menaces tarifaires s’avère être un outil politique efficace contre certains pays, en particulier le Mexique et le Canada. Au-delà du traité bilatéral sur les ressources en eau, il est important de souligner que cette récente menace reflète une stratégie récurrente au sein de l’administration Trump. Cette stratégie exploite des questions sensibles, telles que la gestion partagée de l’eau, pour renforcer les positions nationales face à la polarisation politique qui prévaut aux États-Unis.

Cette approche coercitive de la politique étrangère révèle la logique transactionnelle de Trump et cherche à mobiliser sa base politique intérieure en créant constamment des conflits avec des acteurs extérieurs, en particulier les pays voisins. D’un point de vue analytique, ce type de pression politique fait partie d’une stratégie plus large visant à générer une perception de contrôle et de force, indépendamment des coûts réels que cela peut avoir sur les relations bilatérales ou la stabilité économique régionale.

Le traité, signé en février 1944, concerne l’utilisation des eaux des fleuves Colorado et Bravo (Grande), ce dernier allant de Fort Quitman, au Texas, au golfe du Mexique. En vertu de cet accord, le Mexique se voit accorder 4,317 milliards de mètres cubes d’eau du Rio Grande sur cinq ans et 1,850 milliard de mètres cubes du fleuve Colorado par an.

Bien que le Mexique ait le droit d’utiliser l’eau des rivières qui se jettent dans le Rio Grande, le pays est tenu de fournir 2,185 milliards de mètres cubes d’eau aux États-Unis tous les cinq ans. Les deux pays en sont actuellement au 36e cycle de l’accord et, selon les données officielles mises à jour le 10 avril, le Mexique a livré 614 millions de mètres cubes, soit seulement 28 % du volume convenu.

Toutefois, le traité aborde également des phénomènes tels que la sécheresse et stipule que toute pénurie à la fin du cycle quinquennal sera comblée au cours du cycle suivant avec de l’eau provenant des mêmes affluents.

Cependant, ces dispositions ne signifient pas grand-chose pour Trump, car la question de l’eau est essentielle pour l’ensemble du projet de réindustrialisation que son administration poursuit actuellement aux États-Unis. L’agriculture et l’industrie ont besoin d’une utilisation intensive de l’eau, et s’il faut pour cela forcer le Mexique à fournir de l’eau qu’il n’a pas en quantité suffisante, Trump n’hésitera pas à appauvrir les agriculteurs mexicains et à forcer Sheinbaum à servir son agenda.

Traduit par Mondialisation.ca  

Image en vedette : InfoBrics


- Source : InfoBrics

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