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Le régime communiste chinois tue des prisonniers de conscience pour vendre leurs organes

Auteur : | Editeur : Admin | Jeudi, 21 Févr. 2013 - 14h27

Des députés fédéraux se penchent sur un commerce horrible

Avec l’accumulation des preuves que le régime communiste chinois tue des prisonniers de conscience pour vendre leurs organes, une enquête doit être lancée. C’est ce qu’ont affirmé des députés fédéraux dernièrement.

Les allégations bouleversantes selon lesquelles le régime chinois a tué plus de 40 000 pratiquants de Falun Gong entre 2000 et 2005 pour prélever leurs organes et les vendre à profit ont fait surface en 2006. Deux enquêteurs canadiens, l’avocat spécialiste des droits de la personne David Matas et l’ex-député David Kilgour, avaient alors publié un rapport sur la question.

MM. Matas et Kilgour ont fait le point sur certains développements survenus depuis la publication du premier rapport lors d’une audience du Sous-comité des droits internationaux de la personne le 5 février.

David Matas a mentionné qu’il était difficile de mettre la main sur des preuves concrètes. Néanmoins, les faits appuyant le cas ne cessent de s’accumuler depuis la publication du rapport initial.

Entre-temps, le régime n’a pas fait d’effort sérieux pour réfuter les allégations, bien qu’il aurait pu le faire en fournissant des informations détaillées au sujet des exécutions de criminels et du nombre de transplantations d’organes.

 

La procédure du Xinjiang

Le journaliste d’enquête Ethan Gutmann, qui n’était pas présent à l’audience, a découvert que les prélèvements d’organes sur des prisonniers politiques avaient en fait débuté une décennie plus tôt au Xinjiang (nord-ouest de la Chine), où les prisonniers politiques de l’ethnie ouïghoure étaient exécutés et leurs organes prélevés.

M. Gutmann s’est entretenu avec le garde de prison Nijat Abdureyimu, qui était impliqué dans les exécutions, et le chirurgien Enver Tohti, qui prélevait les organes sur des prisonniers encore vivants.

Il s’est également entretenu avec ceux qui ont acheté les organes prélevés sur les prisonniers politiques ouïghours et avec un autre médecin dont la tâche était d’identifier les groupes sanguins des prisonniers politiques du Xinjiang qui allaient être exécutés.

Ce médecin a indiqué à M. Gutmann qu’il avait cessé d’entendre parler de prélèvements d’organes sur des prisonniers politiques ouïghours en 1999. Par coïncidence, c’est également l’année où le Falun Gong a été interdit et que les prisons se sont remplies d’adeptes.

L’enquête de M. Gutmann a révélé une constance : la compatibilité des groupes sanguins était établie, les prisonniers étaient exécutés et les organes étaient prélevés rapidement pour être transplantés immédiatement.

Ethan Gutmann a appelé ce modèle «la procédure du Xinjiang».

«La procédure du Xinjiang s’est répandue. À la fin de 1999, la répression contre les Ouïghours a été éclipsée par la plus grande opération de sécurité depuis Mao : l’élimination du Falun Gong», a-t-il écrit dans le Weekly Standard en 2011.

M. Gutmann estime que 3 millions de pratiquants de Falun Gong sont passés par le système carcéral chinois.

Human Rights Watch et le département d’État américain ont cité des sources suggérant que les pratiquants de Falun Gong composent la moitié de la population de détenus dans les camps de travail. Le nombre de détenus dans ces camps est inconnu, mais la plupart des évaluations portent le nombre à plus de 200 000.

Ces camps sont «d’immenses banques de donneurs d’organes vivants», a expliqué David Matas au sous-comité.

 

Court temps d’attente pour un organe

Les prisonniers de conscience du Falun Gong, qui sont victimes de torture systématique aux mains des gardes ou des prisonniers encouragés par les gardes, sont aussi spécialement assujettis à des tests sanguins et à des examens d’organes, a ajouté M. Matas.

Tandis que le régime chinois a cessé de nier que les prisonniers exécutés sont la source principale des organes pour les transplantations, il n’admet pas que les pratiquants de Falun Gong et les prisonniers politiques sont exécutés pour leurs organes.

Pékin ne s’est jamais donné la peine d’expliquer comment le nombre de transplantations dépasse largement le nombre d’exécutions de criminels. Elle ne peut non plus expliquer comment les hôpitaux sont en mesure d’offrir des transplantations en l’espace d’une semaine.

«Une courte période de temps d’attente pour un organe indique la présence d’une vaste banque de sources vivantes d’organes prêtes à être tuées pour garantir un temps d’attente aussi court», a expliqué M. Matas.

Ce court temps d’attente était autrefois une source de fierté pour les hôpitaux chinois. Avant la publication du rapport de MM. Kilgour et Matas, les hôpitaux chinois avaient l’habitude de publiciser les courtes périodes d’attente sur leurs sites web.

Le Centre de transplantations d’organes de l’Hôpital général de la police armée à Pékin a souligné la rentabilité du système.

«Notre Centre de transplantations d’organes est notre département principal pour faire de l’argent», proclamait son site web en 2006.

Dans leur enquête en 2006, MM. Kilgour et Matas ont trouvé 14 hôpitaux qui ont admis obtenir leurs organes de donneurs toujours en vie. En faisant des appels téléphoniques aux hôpitaux, des enquêteurs prétendant être des patients potentiels ont trouvé plusieurs médecins et autres employés qui ont admis que les pratiquants de Falun Gong étaient la source des organes.

Un de ces médecins, Lu Guoping de l’Hôpital Minzu de la ville de Nanning, a plus tard déclaré dans un documentaire de la chaîne Phoenix TV de Hong Kong que MM. Matas et Kilgour avaient fabriqué l’appel. Le documentaire n’a pas mentionné que l’appel avait été enregistré. M. Matas a indiqué que le documentaire n’a fait que confirmer l’identité de Lu Guoping.

Chen Rongshan, l’ex-directeur d’urologie au 205e Hôpital de l’Armée populaire de libération à Jinzhou, a admis lors d’un appel téléphonique en 2012 que les pratiquants de Falun Gong étaient la source des organes, mais il a spécifié que cela avait été autorisé par les tribunaux.

L’individu ayant téléphoné, un enquêteur avec la World Organization to Investigate the Persecution of Falun Gong (WOIPFG), s’est fait passer pour un membre d’une équipe d’enquête spéciale se penchant sur l’incident Wang Lijun.

 

Méthode d’injection létale

Wang Lijun a fait les manchettes internationales en 2012 lorsqu’il a fui son poste de chef de police à Chongqing pour tenter de faire défection au consulat américain à Chengdu. Wang et son ancien patron, le secrétaire du Parti communiste à Chongqing Bo Xilai, étaient parmi les plus ardents persécuteurs du Falun Gong en Chine. Tous deux sont actuellement en prison pour des questions reliées à la sécurité de l’État.

Wang Lijun, un policier, a gagné un prix pour sa recherche sur les prélèvements d’organes en 2006. Sa recherche a porté sur une méthode d’exécution par injection qui permet le prélèvement des organes pour la transplantation avant que la victime ne décède.

«Dans son discours d’acceptation du prix, il a parlé de “milliers” de transplantations d’organes sur place [dont la source était des prisonniers] auxquelles lui et son personnel ont participé», a affirmé M. Matas.

«Il a dit : “De voir quelqu’un être tué et de voir que les organes de cette personne sont transplantés dans les corps de plusieurs autres personnes est profondément émouvant”, une remarque digne de Josef Mengele [médecin nazi du camp d’Auschwitz].»

Une des premières sources d'information rencontrées par MM. Kilgour et Matas était l’ex-épouse d’un chirurgien de la ville de Shenyang, province du Liaoning. Elle a dit aux enquêteurs que son mari lui avait confié qu’il avait retiré les cornées d’environ 2000 pratiquants de Falun Gong sur une période de deux ans, avant de refuser de poursuivre cette tâche.

«Le chirurgien a bien indiqué à son épouse que personne ne survivait à l’expérience, puisque d’autres chirurgiens enlevaient les organes vitaux et les dépouilles étaient incinérées», a indiqué M. Matas au sous-comité.

Dans une confession parallèle, Dr Wang Guoqi a dit au Congrès américain en 2001 qu’il avait prélevé la peau et les cornées de 100 criminels exécutés, dont un était toujours en vie.

«La seule différence substantielle entre les deux histoires est la différence dans le type de prisonnier», a fait remarquer David Matas.

 

Opérations secrètes

M. Matas a expliqué que les transplantations «sont effectuées dans le plus grand secret».

Les familles de receveurs d’organes ont affirmé à MM. Kilgour et Matas qu’ils n’avaient pu obtenir aucune information sur le donneur, les médecins ou le personnel de soutien. Les enquêteurs internationaux ne peuvent aussi accéder aux camps de travail en Chine.

«Ils ne permettent pas à la Croix-Rouge d’entrer dans ces camps, ou à quiconque de l’extérieur. Il n’y a pas d’information, pas d’ONG. Ils ne disent pas où sont situés les camps et ne disent pas combien il y a de détenus», souligne M. Matas.

«Nous apprenons sur les camps en parlant aux gens qui en sont sortis et qui sont sortis de Chine.»

Des milliers de pratiquants de Falun Gong sont disparus en Chine, dont la sœur de Michelle Zhang. Cette dernière, qui habite maintenant à Toronto, affirme que sa sœur, Yunhe, est disparue dans le système carcéral après son arrestation en 2002. Les autorités disent n’avoir jamais détenu Yunhe.

Le député libéral Irwin Cotler affirme que la quantité de preuves au sujet des prélèvements d’organes en Chine exige que les autorités chinoises reconnaissent et réfutent les allégations.

«Le fardeau de la preuve à ce stade repose sur les autorités chinoises», a-t-il commenté.

Le député conservateur Scott Reid, qui préside le comité, s’inquiète que la rentabilité des prélèvements d’organes soit un obstacle à sa disparition.

«Persécuter des citoyens productifs n’est pas rentable économiquement, mais si vous pouvez en faire de l’autofinancement […] il n’y a pas de limite à ce qu’on peut en faire», remarque-t-il.

Tous les députés sur le comité ont exprimé leurs préoccupations au sujet des prélèvements en Chine.

La députée libérale Judy Sgro a dit espérer que l’audience allait sensibiliser les gens sur le problème.

«Les gens peuvent s’en tirer avec certaines choses quand les autres ne sont pas au courant. Mais quand assez de gens sont au courant, ils vont être consternés comme je le suis si on permet que ça continue.»


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