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Opioïdes : Le cartel du médicament et les complots pharmaceutiques meurtriers

Auteur : Julie Lévesque | Editeur : Walt | Lundi, 30 Mai 2022 - 13h37

Les complots de trafic de drogue et de blanchiment d’argent n’impliquent pas uniquement les Pablo Escobar de ce monde, mais aussi ceux qui se présentent depuis quelque temps comme les représentants des « sciences de la vie ».

Malgré son nom vertueux, « l’industrie des sciences de la vie » tue.

450 000 morts.

C’est le bilan estimé de la crise des opioïdes aux États-Unis.

Vous connaissez probablement Purdue, la société pharmaceutique connue pour avoir exacerbé cette crise, suivant les conseils de la tristement célèbre firme McKinsey, qui, incidemment, a également conseillé notre gouvernement sur les injections covid?

Purdue a plaidé coupable à des accusations criminelles : 8,3 milliards d’amende.

McKinsey a réglé hors cour pour 573 millions de dollars. (Plus de détails ici : La CAQ, McKinsey et la transparence.)

On apprenait toutefois avec étonnement le 10 mai dernier dans le Washington Post que Purdue n’était pas le « kingpin du cartel du médicament ».

Selon la Drug Enforcement Administration (DEA), ce titre revenait à la pharmaceutique Mallinckrodt qui « possédait 27% du marché des opioïdes entre 2006 et 2014, comparativement à 18% pour Purdue ».

Capture d’écran de l’article du « WaPo ».

Un ancien agent de la DEA qui travaille désormais comme consultant pour les villes qui poursuivent l’industrie des opioïdes affirme :

« Ils étaient dans l’oxycodone jusqu’au cou et ils savaient exactement ce qu’ils faisaient. Leur médicament était devenu le plus populaire sur le marché noir et ils ont sauté dedans à pieds joints ».

Mais le plus inquiétant dans cette histoire, c’est le rôle des médecins qui entretenaient des liens étroits avec la pharma. Ils étaient des centaines à faire partie de « l’écurie » Mallinckrodt, se distinguant par leur penchant morbide pour la prescription d’opioïdes, au point de devenir de véritables « moulins à pilules ».

Soixante-cinq d’entre eux ont été « condamnés pour mauvaises pratiques médicales, ont vu leur licence suspendue ou retirée, ou ont dû payer des amendes pour méfait ».

« L’un d’eux a quitté les États-Unis pour le Pakistan des mois avant d’être accusé de complot en matière de drogue et de blanchiment d’argent. Un autre s’est vu interdire l’exercice de la médecine après que plusieurs de ses patients sont morts d’une surdose de médicaments. Un autre a tenté de quitter le pays en raison d’accusations selon lesquelles il menait des opérations illégales de distribution de comprimés, ou de fabrication de comprimés, dans deux États. Il a été arrêté et emprisonné pendant huit ans ».

Avez-vous entendu parler de ces macabres professionnels de la « santé » dans le Journal de Montréal, qui pourtant raffole des scandales sanitaires impliquant des soi-disant complotistes?

On ne trouve qu’un seul article daté de 2017 dans ce journal au sujet de Mallinckrodt. Pas un mot sur les professionnels de la santé dont les prescriptions excessives ont une énorme part de responsabilité dans la crise.

Un style de vie somptueux en échange de propagande pour un médicament addictif et mortel

Les meilleurs prescripteurs de Mallinckrodt recevaient « des milliers de dollars pour vanter les vertus des médicaments de l’entreprise à leurs collègues médecins dans le cadre de “programmes de conférenciers” organisés dans de chics restaurants et de magnifiques centres de villégiature ».

La société Mallinckrodt a par ailleurs mis énormément d’efforts pour convaincre les soignants que la dépendance aux opioïdes était rare.

Le racket a fonctionné assez longtemps pour tuer 9673 personnes au Massachussetts seulement, selon le procureur général de l’État.

Les problèmes légaux dont les médecins de l’écurie se sont mis à faire l’objet ont inquiété Mallinckrodt, mais pas de la façon à laquelle on s’attendrait d’une industrie qui prétend « sauver des vies » :

« Les documents internes montrent que les directeurs des ventes de l’entreprise s’inquiétaient grandement de la baisse des ventes lorsque leurs principaux prescripteurs perdaient leur permis d’exercice de la médecine ou se retrouvaient en prison.

Les gestionnaires ont fréquemment communiqué avec leurs représentants commerciaux régionaux pour leur demander quels prescripteurs avaient déménagé, étaient décédés, avaient perdu leur permis ou été arrêtés. L’équipe des ventes déplorait également la perte de médecins qui faisaient l’objet d’enquêtes et essayait de trouver un moyen de compenser ces ventes en recrutant des médecins qui pouvaient rédiger des ordonnances ».

Fathalla Mashali à sa sortie du tribunal le 15 mars 2017.

L’un de ces pushers était Fathalla Mashali. La compagnie le décrivait comme une « cible » productive. Il s’était engagé à faire des prescriptions d’Exalgo, un opioïde de Mallinckrodt.

Le médecin était déjà sous enquête en raison de plaintes pour manque de professionnalisme, manque d’éthique et comportement illégal, un comportement lui permettant d’avoir un style de vie « somptueux ».

« Mashali a été arrêté en 2014 alors qu’il tentait de monter à bord d’un avion à destination de l’Égypte. Il a par la suite plaidé coupable à des accusations de fraude dans le domaine des soins de santé, de complot en vue de commettre une fraude postale et de blanchiment d’argent ».

Ça rappelle le documentaire de 2007 de Paul Arcand, Québec sur ordonnance. Une critique du Devoir en vantait « le mérite de soulever plusieurs questions fondamentales, au premier chef la relation ambiguë qu’entretiennent les médecins et les représentants d’une industrie pharmaceutique aux mains manifestement très longues… »

D’ailleurs, dans la description du documentaire sur IMDB, on pose la question suivante :

« Jusqu’à quel point l’industrie pharmaceutique influe-t-elle sur le travail des médecins ? »

S’il y a un moment dans l’histoire des soins de santé où cette question a été la plus pertinente de toutes, c’est bien aujourd’hui.

Il est inacceptable de constater que malgré tout ce que l’on sait de « l’industrie de sciences de la vie », avec ses complots et ses victimes bien réels, nos médias non seulement évitent de poser cette question d’influences indues en lien avec la covid, mais ils qualifient en plus de complotistes et d’antiscience ceux qui osent aborder le sujet en posant des questions tout à fait légitimes et en faisant des constats fondés sur des faits établis et nombreux.

La corruption de la science des deux dernières années, dénoncée par le rédacteur en chef du BMJ et des milliers de soignants, de scientifiques et d’experts du milieu, ainsi que le nouveau traité pandémique de l’Organisation mondiale de la Santé, blâmée pour ses conflits d’intérêts lors de la fausse pandémie de H1N1, montrent indéniablement que les « mains manifestement très longues » de l’industrie sont visiblement devenues des tentacules qui font désormais le tour du globe en imposant des « consensus scientifiques ».

Cette citation de 2003 de l’auteur et médecin Michael Crichton explique bien le phénomène malsain que nous vivons actuellement, phénomène alimenté quotidiennement par cette idée reçue de « consensus scientifique » :

Michael Crichton, auteur de Jurassic Park.

« Soyons clairs : le travail scientifique n’a rien à voir avec le consensus. Le consensus est l’affaire du politique. La science, au contraire, nécessite qu’une seule personne ait raison, c’est-à-dire que ses résultats soient vérifiables par rapport au monde réel. Dans le domaine scientifique, le consensus n’est pas pertinent. Ce qui est pertinent, ce sont les résultats reproductibles. Les plus grands scientifiques de l’histoire sont grands justement parce qu’ils ont rompu avec le consensus. Il n’existe pas de science consensuelle. S’il s’agit d’un consensus, ce n’est pas de la science. S’il s’agit de la science, ce n’est pas un consensus […]

Le consensus n’est invoqué que dans les situations où la science n’est pas assez solide.

Je considère la science du consensus comme un développement extrêmement pernicieux qui devrait être stoppé. Historiquement, la prétention du consensus a été le premier refuge des fripouilles; c’est une façon d’éviter le débat en prétendant que la question est déjà réglée. » (Soulignements ajoutés)

Avec son absence quasi totale de débats scientifiques depuis deux ans, le Québec est sûrement le paradis des fripouilles.


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