La Macronie transforme l’État en ferme à trolls : hypocrisie et manipulation d’État
Enfin. La presse française, avec la lourdeur d'un paquebot changeant de cap, consacre des colonnes aux "trolls" et à la "guerre hybride". L'Express semble révéler une nouveauté sidérante. Pourtant ces manipulations sont dénoncées depuis des années. L'article d'Alexandra Saviana a toutefois le mérite de pointer une sinistre évolution : sous Emmanuel Macron, la prétendue "riposte" s'est muée en une officine de propagande d'État. Les ministères, nouveaux soviets numériques, instrumentalisent des influenceurs pour harceler et formater un public jugé trop éloigné du dogme officiel.
Le Quai d’Orsay en recruteur clandestin
L’opération est rodée. Dès juillet 2025, une dizaine d’influenceurs sont conviés dans le saint des saints de la diplomatie française. Marie-Doha Besancenot, éminence grise de la com’ de Jean-Noël Barrot, y distribue de précieux « éléments de langage » à des relais triés sur le volet. Des noms comme Louis Duclos ou « Le Zelenkyste » deviennent, sous couvert de « collaboration non rémunérée », les haut-parleurs bénévoles d’une narrative gouvernementale. Cette externalisation permet à l’État de feindre l’objectivité tout en pourrissant le débat public.
L’Express révèle quelque chose de fondamental : des comptes sur X qui harcèlent, diffament et insultent des opposants politiques, voire demandent leur incarcération, sont en fait missionnés directement par le ministère des Affaires étrangères et le ministère des Armées, qui leur… pic.twitter.com/wXg1dWkWh2
— Florian Philippot (@f_philippot) December 4, 2025
Miroir, mon beau miroir : la France à l’école de l’URSS
L’ironie est cruelle. L’article de L’Express, parti pour dénoncer les manœuvres russes, finit par décrire leur parfait miroir hexagonal. Tags infâmes à Paris, étoiles de David… autant de prétextes pour justifier une militarisation de la parole d’État. L’armée et ses influenceurs affiliés ne se contentent plus de contrer Moscou ; ils retournent leurs armes contre la société française. Stéphane Bouillon, ancien patron du SGDSN, définissait ces attaques comme visant à « ruiner le moral ». La Macronie a visiblement pris des notes, appliquant la recette à ses propres concitoyens.
L’usine à gaz sécuritaire de la « task force Honfleur »
Traumatisé par les Macronleaks de 2017, Emmanuel Macron a fait pondre une bureaucratie kafkaïenne dédiée à l’influence. La « task force Honfleur », cercle confidentiel, carbure aux feuilles Excel. Viginum, son bras armé de 60 agents, aligne des chiffres (43 manœuvres détectées) servant surtout à menacer judiciairement les opposants. Au Quai d’Orsay, une sous-direction « Veille et stratégie » inonde les rédactions de rapports visant à « objectiver » – euphémisme pour « imposer » – la vision étatique. La boucle est bouclée.
L’Armée française entre dans la danse (et la danse est macabre)
Le ministère des Armées n’est pas en reste. Sa stratégie L2i, validée en 2021, pratique le « blanchiment » d’informations. L’affaire du charnier de Gossi au Mali en est un cas d’école. Des figures comme Xavier Tytelman, avec ses centaines de milliers d’abonnés, deviennent les chevaliers servants de cette nouvelle armée de l’ombre. Le compte « French Response », avec son vernis d’humour, n’est que la façade présentable d’une riposte d’une agressivité assumée. La guerre de com’ est déclarée, et les civils sont en première ligne.
Ca y est les médias découvrent ENFIN du concept de trolls et de campagne d'influence sur le net.
— Momotchi (@mmtchi) December 4, 2025
Mais le plus drôle?➡️Ils expliquent qu'ils utilisent des influenceurs collaborant avec l'Armée "pour toucher un public hors d'atteinte" & "réagir sur des "fake news".
Ca a un nom, ça… pic.twitter.com/5S8B45qfpJ
Une machine à propagande qui tousse déjà
Malgré des réunions hebdomadaires pour tenter d’éviter la cacophonie, les ministères se tirent dans les pattes, arc-boutés sur leurs prérogatives. Le refus d’une agence centrale, brandissant l’épouvantail d’un « ministère de la Vérité », est un aveu : chacun préfère sa petite fabrique à trolls. Le résultat est un monstre inefficace mais dangereux, qui instrumentalise le droit pour mieux le violer.
- Source : Le Média en 4-4-2















