À la fin, c’est Nicolas qui paye

Les rédactions (mainstream) sont dévastées. Un président de la république, peut-être plus en activité depuis 2012 mais encore alerte, vient de franchir les portes de la prison (de la Santé), comme un vulgaire malfrat, un vulgaire malfaiteur, une vulgaire racaille. De ces racailles qu’il voulait karcheriser dans les années 2000, avant de déclencher les émeutes d’octobre 2005 et de préparer son tremplin pour la présidentielle 2007...
Pour ensuite nous asséner le Traité de Lisbonne, cette négation du vote du 29 mai 2005, cette trahison de la démocratie, ce coup de poignard dans le dos du peuple français, cette infâmie qui est à l’origine de la défiance dans les gouvernants et les présidents depuis 20 ans.
Sarkozy l’Américain, c’est celui qui a préparé le terrain à Macron le bankster, avec toujours, en filigrane, ce bon vieux Jacquadit, Attali pour les intimes, qui voulait libérer la croissance, les énergies, et qui a déglingué le pays. Il a libéré les démons, oui.
Deux mille prisonniers palestiniens sortent des geôles israéliennes, la plupart exténués, beaucoup torturés, certains ne retrouvant plus leur famille, éparpillée sous les gravats, mélangée à la terre de Palestine et aux éclats de bombes israélo-américaines...
Et il faudrait verser sa larme pour l’homme qui a détruit la Libye avec BHL, ce pays phare du Maghreb, une guerre qui a ouvert la porte à une invasion migratoire jamais vue dans l’histoire de l’Union européenne.
Que son fils, qui entre en politique, mène la révolte contre « l’injustice » qui jette son père en prison, ça peut se comprendre, et on n’a pas à se moquer.
Tous au parloir !
Mais que les rédactions pleurent le grand homme, dénoncent la ou l’injustice, alors que les juges ont été cool depuis 10 ans avec toute la bande à Sarko, la fameuse association de malfaiteurs... Les médias ont moins versé de larmes quand Dieudo et Soral ont été menacés et condamnés à des années de prison pour leurs sketchs et leurs analyses politiques. On marche sur la tête, il faut retrouver la raison, dans ce fatras de mensonges, d’arnaques et de désinformations.
Emmanuel Macron et Gérald Darmanin au chevet du condamné, les groupes Accor et Lagardère en soutien, des télévisions qui occultent largement la gravité des faits : l’incarcération de Nicolas Sarkozy révèle, comme jamais, la panique d’un petit monde puissant qui désire ni plus ni moins que le retour des privilèges.
L’incarcération de Nicolas Sarkozy offre à la France une expérience politique, médiatique et sociale fascinante. Alors que l’ancien président de la République, condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire libyenne, doit passer sa première nuit en détention mardi 21 octobre, une partie du pays semble se fracturer sur le sens à donner à cet événement historique. (Medipart)
Les télés se bousculent, les micros se tendent, Carla est devenue la femme d’un boss, on est dans les Sopranos, ces héros du néolibéralisme, mafieux sympas, humains, qu’on préfère aux austères, aux bosseurs, aux honnêtes... À peine Nico entré chez les rabzas, que Le Figaro annonce une première demande de mise en liberté. Le Monde nous apprend que le taulard « garde la confiance du monde des affaires » (tu m’étonnes), on a même droit à la journée-type du nouvel entrant avec la première nuit, le petit déjeuner. Heureusement, le Balkany, l’homme qui l’a formé, a dû l’affranchir, sans jeu de mots.
Fabuleux, un escroc qui donne des conseils à un autre escroc pour occuper son temps en prison, le tout, au journal télévisé. pic.twitter.com/vIybcYMsvo
— Jason Burne (@Monty_Brogan69) October 18, 2025
Pour Nicolas Sarkozy, après une première nuit durant laquelle trouver le sommeil sera peut-être difficile, son quotidien ordinaire de détenu commencera au petit déjeuner. À cet instant de la journée, nul plateau-repas. Le pain et la confiture, qu’il faut mettre de côté, sont habituellement livrés la veille, à 18h30 avec le repas du soir. D’emblée s’impose la nécessité d’user de la petite plaque chauffante mise à sa disposition dans sa cellule et de cantiner, c’est-à-dire acheter des denrées proposées à la vente par l’établissement. Car il est interdit d’introduire de la nourriture depuis l’extérieur en détention. On se souvient pourtant qu’Isabelle Balkany ne s’en était pas privée quand son mari était à la Santé. (Le Figaro)
Aura-t-il de quoi cantiner ? On pense que que oui, il donne depuis 2012 des conférences d’une heure et demie à 200 000 euros, donc ça va, même s’il faut payer les liftings successifs de Carla. Mais quand on a une jolie femme, on passe à la caisse. Nous on a pris une moche, pour ça. Elle reste moche, pas besoin de lifting, de crèmes, de machins de beauté. Des produits de laideur, à la limite...
Voilà, c’était une journée historique, pour les électeurs de droite, qui sont en colère, et pour les électeurs de gauche, qui débouchent le cidre (le champagne, c’est trop cher), et surtout pour la presse, qui pleure son ancien boss. La Camorra, c’est une grande famille.
- Source : E&R