900 000 euros de « conseil » : Rachida Dati et Carlos Ghosn renvoyés en procès pour corruption

Rachida Dati, figure incontournable du gouvernement Macron et ministre de la Culture, se trouve aujourd’hui au cœur d’une tempête judiciaire qui menace de faire vaciller ses ambitions politiques. Accusée de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire Carlos Ghosn, l’ancienne garde des Sceaux est renvoyée devant le tribunal correctionnel, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan. Ce scandale, qui éclabousse le sommet de l’État, met de nouveau en lumière les dérives d’un système où les puissants s’affranchissent des règles.
Un contrat douteux avec Renault-Nissan
Au centre de l’affaire, un contrat juteux signé en 2009 avec RNBV, une filiale de l’alliance Renault-Nissan, alors dirigée par Carlos Ghosn. Entre 2010 et 2012, Rachida Dati, alors eurodéputée, aurait perçu la somme faramineuse de 900 000 euros pour des prestations de conseil. Selon les accusations portées par le Parquet national financier (PNF), ces honoraires mirobolants n’auraient été qu’une façade pour dissimuler une activité de lobbying au Parlement européen, une pratique strictement interdite pour les élus. Une telle révélation, si elle était confirmée, jetterait une ombre indélébile sur la probité de la ministre.
Quand #Macron promettait une République irréprochable ... 26 ministres ou collaborateurs d’Emmanuel Macron sont impliqués dans des affaires politico-financières depuis 2017.
— Dolto (@Fils2Psy) July 22, 2025
La dernière casserole en date, Rachida Dati renvoyée en correctionnelle mais maintenue au gouvernement ! pic.twitter.com/Qq7eMrpTdQ
Une défense acharnée, mais vaine
Depuis sa mise en examen en juillet 2021, Rachida Dati n’a eu de cesse de clamer son innocence, dénonçant un réquisitoire « infamant » et une procédure qu’elle juge biaisée. Ses avocats, Olivier Baratelli et Olivier Pardo, ont multiplié les recours, arguant notamment que les faits seraient prescrits. Leur dernier assaut, déposé début juillet auprès de la Cour de cassation pour annuler le réquisitoire du PNF, a été rejeté le 26 juin 2025. Malgré ces efforts, les juges d’instruction Pierre Grinsnir et Marie-Catherine Idiart ont tranché : Rachida Dati sera jugée pour recel d’abus de pouvoir, abus de confiance, et corruption passive. Un verdict qui pourrait sceller son destin politique.
Carlos Ghosn, l’ombre du fugitif
Carlos Ghosn, l’ancien magnat de l’automobile, n’est pas en reste. Réfugié au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en 2019, il fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux depuis avril 2023. Accusé d’abus de pouvoir, d’abus de confiance et de corruption active, il conteste lui aussi les accusations, dénonçant un détournement de procédure et une violation de ses droits de défense. L’entreprise Renault, partie civile dans ce dossier, semble déterminée à faire la lumière sur les agissements de son ancien dirigeant.
Un enjeu politique explosif
Ce procès, dont la date sera fixée lors d’une audience prévue le 29 septembre 2025, pourrait avoir des répercussions majeures, notamment sur les ambitions de Rachida Dati pour la mairie de Paris en 2026. Alors que l’Élysée, fidèle à sa ligne, minimise l’affaire en soulignant qu’un renvoi en justice n’est pas une condamnation, les critiques fusent. Sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent pour exiger la démission de la ministre, arguant qu’une personnalité mise en examen n’a plus la légitimité nécessaire pour assurer ses fonctions. Cette affaire, loin d’être anodine, révèle une fois de plus les failles d’un système politique où l’impunité semble être la règle pour les puissants.
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Zapping : Rachida Dati, une ministre au-dessus des lois (et des micros)
Rachida Dati, ministre de la Culture, sera renvoyée en procès pour corruption et trafic d’influence. Preuve, selon elle, que la justice « dysfonctionne » – un comble pour une ex-garde des Sceaux.
Rachida Dati ne quitte pas un plateau sans y revenir en force – dommage qu’elle n’applique pas la même rigueur à ses contrats.
Sur le plateau de LCI, la concernée a botté en touche avec son habituel panache, invoquant un « parquet défaillant ». L’affaire est sérieuse – 900 000 euros perçus sans travail avéré –, mais le spectacle, lui, confine au burlesque : Rachida Dati quitte le plateau… avant d’y faire un retour improvisé, exigeant de répondre aux critiques.
La ministre a surtout de nouveau démontré une chose : son talent pour occuper l’espace médiatique, sinon les dossiers qu’on lui paye.
- Source : Le Média en 4-4-2