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Vendredi, 13 Juin 2025

Spectaculaire opération d’espionnage de l’Iran sur les actifs nucléaires stratégiques d’Israël

Auteur : Alfredo Jalife-Rahme | Editeur : Walt | Mercredi, 11 Juin 2025 - 17h18

Le ministère iranien du Renseignement a révélé s’être fourni des documents essentiels sur le programme nucléaire secret d’Israël. Cette arme permet à Tel-Aviv de dominer l’ensemble du Moyen-Orient depuis un demi-siècle, tout en accusant l’Iran —qui ne l’a pas— de vouloir le concurrencer. Même si Israël n’est pas signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ces documents sont susceptibles de modifier considérablement l’attitude des États nucléaires que sont la Chine, les États-Unis, la France, l’Inde, le Pakistan, la Russie et le Royaume-Uni vis-à-vis d’Israël.

Cette annonce intervient à la veille d’un nouveau round de négociation entre les États-Unis et l’Iran.

Les négociations entre les États-Unis et l’Iran, avec la médiation inestimable d’Oman, ont atteint un point décisif où chaque partie expose ses principales cartes dans ce jeu stratégique serré qui aura de profondes répercussions au Moyen-Orient et aux frontières de la Russie, de la Chine et de l’Inde.

Lors du récent échange téléphonique entre Trump et Poutine, il est à noter que les deux tiers de l’heure et quart de dialogue [1] ont été consacrés au dossier nucléaire iranien – seul un quart a été consacré à l’Ukraine, où Trump a entériné les représailles contrôlées de Moscou – lorsque le président russe a accepté d’être un médiateur important [2].

Fidèle à son style personnel consistant à utiliser au maximum la carotte et le bâton – un véritable piège propagandiste –, Trump a menacé de bombarder l’Iran, comme si c’était aussi simple que cela, en cas d’échec des négociations – ce qui a été dénoncé comme irresponsable par Moscou.

Tucker Carlson (TC), qui bénéficie de la plus forte audience dans les médias états-uniens et qui est très proche de Trump, a publié un message indiquant que le véritable objectif d’une attaque contre l’Iran ne porte pas sur des armes nucléaires inexistantes, mais serait d’imposer un changement de régime [3]. L’appréciation correcte de TC faisait allusion à la visite à la Maison Blanche du talmudique et scatologique Mark Levin [4] pour faire pression en faveur de sa guerre contre l’Iran. TC souligne qu’une attaque contre l’Iran pourrait facilement se transformer en une guerre mondiale, alors que la République islamique chiite fait aujourd’hui partie des BRICS, qui représentent la majorité de la masse territoriale, de la population, de l’économie et de la puissance militaire (sic) du monde.

Au milieu de cet écosystème délicat, le journal libanais Al-Mayadeen, très proche du Hezbollah aujourd’hui décimé, a publié en exclusivité (sic) que l’Iran avait acquis des milliers de documents sensibles d’Israël mettant en évidence ses installations, notamment ses sites nucléaires [5]. L’opération d’espionnage a été menée il y a longtemps, mais en raison du volume énorme de documents et de la nécessité de les transporter en toute sécurité (sic) vers l’Iran, il a fallu garder le secret.

Seul le Jerusalem Post en Israël a rapporté cette percée historique dans la muraille de l’espionnage autrefois imprenable d’Israël [6].

Selon l’agence de presse Tasnim, le gouvernement iranien examine à la loupe l’abondance d’images et de vidéos qui vont faire sensation à mesure qu’elles seront exhumées – ce qui, à mon avis, fait partie du bazar de la guerre de propagande que mènent aujourd’hui les États-Unis et Israël contre la République islamique chiite.

Selon Middle East Spectator et Al-Mayadeen, les prochaines semaines seront pleines de surprises, alors que la communauté de l’espionnage israélien est en pleine crise catatonique [7], et que se trouve maintenant exposé de manière inquiétante l’emplacement de certains des actifs nucléaires stratégiques (mégasic !) d’Israël, en particulier son programme d’armes nucléaires à Dimona.

Selon la télévision d’État iranienne IRIB, l’opération a été menée avec succès par le ministère du Renseignement et l’organisation de renseignement de l’IRGC (Gardiens de la révolution islamique), qui ont utilisé des espions directement à l’intérieur du territoire israélien, ce qui constituerait la plus grande faille de renseignement de l’histoire d’Israël [8].

De manière synchronisée, deux citoyens israéliens, Roi Mizrahi et Almog Attias, tous deux âgés de 24 ans, ont été arrêtés le 20 mai [9] pour espionnage au profit de l’Iran, où vit d’ailleurs une communauté de 10 000 à 20 000 juifs, selon les statistiques, principalement dans la région d’Ispahan/Chiraz. S’agissait-il d’une opération autonome de l’Iran au cœur d’Israël ? Ou d’une fuite de l’opposition à Netanyahu, et/ou des secteurs anti-guerre de l’administration Trump ?

Le plus important, si cette infiltration s’avère vraie, c’est qu’elle met à nu la dissuasion nucléaire d’Israël, qui dispose, selon des estimations sous-évaluées, de 90 [10] à 500 bombes nucléaires talmudiques (selon Jimmy Carter).

Traduction: Maria Poumier

Notes:

[1] « Donald Trump », Truth Social, June 4, 2025.

[2] « Iran lauds Russia for taking aim at US bombing threat », Russia Today, June 6, 2025.

[3] « Tucker Carlson », X, June 5, 2025.

[4] « Tucker Carlson Is Begging Trump to Ignore His Old Fox News Ally », Tom Sanders, Daily Beast, June 5, 2025.

[7] « Middle East Spectator », Telegram, June 7, 2025.

[8] « Middle East Spectator », Telegram, June 7, 2025.

[10] « The US hypocrisy about Israel’s nuclear weapons must stop », Victor Gilinsky & Leonard Weiss, Bulletin of the Atomic Scientists, March 21, 2025.

***

Comment les services de renseignement iraniens ont percé la forteresse nucléaire d’Israël – et pourquoi c’est important

par Ivan Kesic

Le ministre du Renseignement, Esmail Khatib, a confirmé dimanche que l’Iran avait obtenu une mine de documents concernant les installations nucléaires du régime israélien, ce qui, selon lui, renforcera les capacités offensives de l’Iran.

Khatib a déclaré que cette opération «complète et complexe» avait été menée dans les territoires occupés afin de transférer des «informations stratégiques, opérationnelles et scientifiques» à la République islamique.

«Les documents que nous avons obtenus concernent des informations sur les installations nucléaires du régime sioniste», a déclaré Khatib à la Radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB), un jour après leur révélation.

«Ces documents et d’autres archives stratégiques du régime renforceront les capacités offensives du pays».

Il a également déclaré que les méthodes de transmission restaient protégées et ne seraient pas divulguées de sitôt, mais a ajouté que certains documents seraient bientôt rendus publics.

Les documents ont été obtenus grâce à des informateurs sur le terrain et transmis à l’Iran dans le plus grand secret. Selon certaines informations, une partie des dossiers sera rendue publique dans les prochains jours.

Comment les documents secrets ont-ils été obtenus ?

Des sources proches de l’opération ont déclaré samedi à l’IRIB que cette faille de sécurité constituait l’un des coups les plus graves portés au régime d’occupation israélien.

Bien que l’opération visant à obtenir les documents ait été menée il y a un certain temps, les sources ont expliqué que le volume considérable de documents et la nécessité de les transporter en toute sécurité en Iran ont nécessité un silence médiatique pour garantir leur arrivée en toute sécurité dans des lieux protégés.

Elles ont également souligné que l’importante quantité de documents, ainsi que les images et vidéos qui les accompagnaient, a nécessité un temps considérable pour leur examen.

Des sources bien informées ont également révélé à l’IRIB que l’arrestation des colons israéliens accusés de fournir des services à l’Iran n’a eu lieu qu’après que les documents aient été transportés en toute sécurité hors des territoires palestiniens occupés.

Aucun détail précis sur le contenu des documents n’a été divulgué publiquement.

L’opération a impliqué le recrutement de plusieurs colons israéliens et a permis l’acquisition de milliers de documents, d’images et de vidéos concernant des projets et installations nucléaires israéliens, notamment le Centre de recherche nucléaire du Néguev (Dimona) et d’autres sites critiques.

Cette révélation intervient moins de trois semaines après l’annonce par les autorités du régime israélien de l’arrestation de deux hommes soupçonnés d’avoir commis des «crimes sécuritaires» pour le compte de l’Iran.

Selon un communiqué conjoint publié le 20 mai par la police israélienne et le Shin Bet, Roy Mizrahi et Almog Atias, deux hommes de 25 ans originaires de Nesher, ont été arrêtés fin avril, soupçonnés d’avoir mené des missions de renseignement pour le compte de l’Iran.

On ignore encore quelles actions spécifiques ils ont menées ni s’ils ont été directement impliqués dans la récente opération de transfert de documents, le régime israélien refusant de divulguer les détails de l’affaire, notamment ses objectifs et ses méthodes, invoquant des raisons de sécurité. Un article de Yossi Melman paru en février dans The Economist, intitulé «Pourquoi tant de juifs israéliens espionnent-ils pour le compte de l’Iran ?», permet de mieux comprendre l’implication des colons israéliens dans les activités d’espionnage au profit de l’Iran.

Cet article souligne une augmentation sans précédent du nombre de colons israéliens espionnant pour le compte de Téhéran.

Citant le Shin Bet, l’article indique que 39 Israéliens ont été arrêtés en 2024, soupçonnés d’espionnage pour le compte de l’Iran – ce qui n’est que la partie émergée de l’iceberg comparé aux centaines de personnes qui auraient été recrutées depuis fin 2022, selon un responsable de la sécurité intérieure israélienne.

Ces individus auraient été recrutés via les réseaux sociaux ou lors de voyages, et sont issus d’horizons divers : juifs et arabes, religieux et laïcs, jeunes et vieux, hommes et femmes.

L’article souligne que le régime israélien s’est longtemps enorgueilli de ses solides capacités de contre-espionnage et de sa cohésion, ce qui a historiquement limité le succès des États arabes dans le recrutement de colons israéliens en temps de guerre. Cependant, la situation semble évoluer. Nombreux sont ceux qui interprètent cette recrudescence des opérations anti-régime comme le symptôme d’une implosion accélérée au sein de la société coloniale israélienne, d’une fragmentation de l’identité coloniale et d’une défiance croissante envers le régime d’occupation, dans le contexte de la guerre génocidaire en cours à Gaza.

«Nous devons dissuader les autres de collaborer avec nos pires ennemis, avant que cela ne se transforme en pandémie nationale», a déclaré Melman, citant un ancien responsable du Shin Bet.

Que contiennent probablement ces documents ?

Bien que leur contenu soit encore inédit et entouré de secret, certains éléments peuvent être déduits des déclarations faites jusqu’à présent par des responsables iraniens.

Le ministre iranien du Renseignement, Khatib, a souligné qu’ils étaient liés aux installations nucléaires israéliennes, ce qui implique certainement la centrale de Dimona, officiellement connue sous le nom de centrale nucléaire du Néguev, une installation nucléaire située dans le désert du Néguev, près de la ville de Dimona.

On pense généralement qu’elle est le cœur du programme d’armement nucléaire israélien, bien que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’y ait pas accès, le régime n’étant pas signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et n’ayant jamais officiellement reconnu l’objectif de Dimona.

L’Iran et d’autres pays de la région, tous signataires du TNP, font pression depuis des années sur l’ONU et la communauté internationale pour contraindre le régime israélien à adhérer au traité.

L’installation de Dimona abriterait un réacteur nucléaire produisant du plutonium, fourni par la France à la fin des années 1950, et serait probablement impliquée dans la production de matières de qualité militaire nucléaire.

Une fuite de 1986 par Mordechai Vanunu, ancien technicien de l’installation, a fourni des preuves abondantes et irréfutables du programme secret d’armement nucléaire israélien, notamment des photos de composants de bombes.

Les documents obtenus par l’Iran pourraient fournir des informations plus approfondies sur ce site secret, d’éventuelles améliorations souterraines, les caractéristiques structurelles et les spécifications des dispositifs, ainsi que des milliers d’autres détails techniques utiles.

Ces informations, qu’elles concernent uniquement l’installation de Dimona ou d’autres installations encore non révélées, pourraient être utiles à l’Iran, aux différents gouvernements régionaux, ainsi qu’à l’AIEA et à d’autres organisations internationales.

Khatib a souligné que ces documents renforceront les capacités offensives de l’Iran, ce qui signifie qu’ils contiennent également des données utiles pour les forces armées iraniennes, notamment sur les cibles potentielles des missiles et drones iraniens en cas d’escalade du conflit régional.

En outre, ils pourraient révéler des détails sur les capacités offensives d’Israël, et éventuellement faire la lumière sur l’incident dit de Vela dans l’océan Indien en 1979, que de nombreux analystes soupçonnent d’être un essai nucléaire israélien non déclaré. Les conclusions de ces documents pourraient invalider la politique israélienne d’ambiguïté nucléaire (également appelée «opacité nucléaire») – consistant à ne ni confirmer ni nier ses capacités nucléaires – appliquée par le régime depuis les années 1960.

Comment Israël a-t-il construit son programme nucléaire clandestin ?

Israël a lancé secrètement son programme nucléaire en 1952, avec le soutien technologique crucial de la France et des États-Unis – ironiquement, les deux pays qui ont le plus critiqué les activités nucléaires pacifiques de l’Iran.

Des rapports suggèrent que Tel-Aviv a développé ses premières armes nucléaires vers 1967-1968. À partir de ce moment, la production s’est accélérée rapidement, le tout dans le secret quasi absolu et sans surveillance internationale.

Le premier lanceur d’alerte à révéler l’arsenal secret du régime fut Mordechai Vanunu en 1986. Deux ans plus tard, il fut reconnu coupable de trahison et condamné à 18 ans de prison – un avertissement sévère pour quiconque osait lever le voile sur le nucléaire israélien. En décembre 2013, l’ancien député Avraham Burg a lui aussi rompu le silence, admettant ouvertement qu’Israël possédait des armes nucléaires et chimiques.

Il a qualifié la prétendue «ambiguïté nucléaire» du régime de désuète et d’infantile – une position audacieuse qui lui a valu de vives critiques et des ennuis judiciaires.

La France et les États-Unis ont été les architectes du programme nucléaire israélien. Les stocks de matières fissiles de qualité militaire du régime provenaient de France dans les années 1960 et des États-Unis à la fin des années 1960.

Le soutien américain a efficacement protégé Israël de toute responsabilité. En 1968, le directeur de la CIA, Richard Helms, a informé le président Lyndon Johnson qu’Israël avait réussi à fabriquer des armes nucléaires.

L’année suivante, lors d’une rencontre entre le président Richard Nixon et la Première ministre israélienne Golda Meir, il a été convenu qu’Israël serait exempté de la signature du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ouvert à la signature quelques mois plus tôt.

Israël n’a toujours pas signé le TNP, rejetant à plusieurs reprises les appels à rejoindre le régime international de contrôle des armements et refusant les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Ces derniers mois, Israël a considérablement intensifié son discours, menaçant de cibler les sites nucléaires iraniens – des installations pacifiques par nature et soumises à la stricte surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Maintenant, avec l’acquisition par l’Iran de documents secrets relatifs au programme clandestin d’armement nucléaire d’Israël, le régime sioniste se retrouve exposé et vulnérable : ses secrets longtemps gardés sont dévoilés et son avenir est incertain.

source : PressTV via La Cause du Peuple


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