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Lundi, 02 Juin 2025

Les batteries au lithium : du rêve à la réalité

Auteur : Anne Philippe | Editeur : Walt | Samedi, 31 Mai 2025 - 13h42

Surnommé « le pétrole du 21ᵉ siècle » au même titre que le cobalt, le lithium est, entre autres, la base des technologies des batteries pour les véhicules électriques. Cependant, l’exploitation de ces ressources ne sont pas sans provoquer des dégâts environnementaux et sociaux. Quant aux réserves, elles sont inégalement réparties géographiquement et sont limitées ce qui ravive des tensions géopolitiques comme on l’a vu par le passé pour les hydrocarbures. Avec pour but affiché de vouloir sauver la planète, le développement des batteries au lithium implique une extraction énergivore et consommatrice de grandes quantités d’eau. En outre, cette extraction engendre souvent le travail de jeunes enfants, source de revenus pour la famille dans les pays défavorisés.  Inflammable et même explosif lorsqu’il est exposé à l’air et à l’eau, le lithium est également une source d’inquiétude quant à son utilisation et son stockage au jour le jour dans les batteries. La question du recyclage de ces batteries a également attiré l’attention de certaines autorités. 

Le lithium, dégâts environnementaux et sociaux

Pour extraire le lithium des roches (pegmatite,…), il est nécessaire dans un premier temps de les broyer. De l’eau est ensuite ajoutée pour former une pâte qui sera placée dans un réservoir où de l’air insufflé permet de séparer le lithium de la roche. Après filtration, la poudre de lithium obtenue est encore raffinée. Pour cela, elle est chauffée à une température pouvant atteindre jusqu’à 1 000 degrés, dégageant des gaz à effet de serre significatifs. Des produits chimiques et de l’eau sont ensuite ajoutés avant filtrage. Le processus, qui prend entre un et deux mois, est coûteux du fait de sa forte consommation énergétique. En outre, l’utilisation d’eau et de produits chimiques (acide sulfurique, cyanure, acide chlorhydrique, …) la rend peu respectueuse de l’environnement (pollution des nappes phréatiques, infiltration des résidus dans les sols, …).

Le lithium est, d’autre part, généralement extrait de mines à ciel ouvert en dépit de la mise en danger de la biodiversité et des écosystèmes locaux (déforestation, mise en danger des espèces animales,…).

On trouve également le lithium dans des marais salants qui sont des écosystèmes extrêmement fragiles et dans des sédiments argileux.

Des tensions géopolitiques croissantes

De la Bolivie possédant la plus grande richesse en lithium au monde (région de Potosi) au Donbass, à la région de Zaporojie où se trouvent les plus vastes réserves d’Europe, ou de la découverte d’un immense gisement de lithium en Iran (province de Hamedan) et des réserves afghanes (distric de Reg, province d’Helmand,…), les appétits se sont aiguisés au fil du développement des énergies alternatives aux énergies fossiles traditionnelles. En effet, selon de nombreux experts, les minéraux critiques sont essentiels pour la transition vers un monde à faibles émissions de carbone et la demande mondiale est immense face aux engagements internationaux pris (conférence des Nations Unies sur le changement climatique, COP26, …).

Le lithium, un métal inflammable et explosif

Comme mentionné précédemment, le lithium est inflammable et explosif lorsqu’il est exposé à l’air et à l’eau. Or, les batteries au lithium en cas d’incendie ne peuvent pas être traitées de manière totalement conventionnelle par les sapeurs-pompiers. La solution proposée, à ce jour, est de déverser des mètres cubes d’eau en continu du réseau d’eau potable sur lequel sont raccordés les hydrants des pompiers ou encore d’immerger, quand c’est encore possible, le véhicule dans un container rempli d’eau. 

Les fumées sont également beaucoup plus toxiques que celles d’un feu de voiture diesel ou à essence, ce qui complique les efforts des « combattants du feu » et renchérit le risque pour les populations. 

Face à la mode du « greenwashing », le lithium pose certaines questions écartées à ce jour par les pouvoirs publiques et notamment dans les pays promulguant les énergies « vertes ». Peu de responsables pointent, entre autres, les risques d’installation de batteries au lithium dans des véhicules stationnés dans des endroits confinés face aux risques d’incendie, d’explosion et aux difficultés de les maîtriser. Des efforts de recherche et développement sont encore à fournir dans cette technologie tant au niveau de l’extraction, du stockage que du recyclage pour rendre celle-ci vraiment viable et écologique mais, dans un monde où règne le pouvoir de l’argent, il n’est pas sûr, face à une opinion publique parfois mal informée, que ces efforts voient le jour. 


- Source : France-Soir

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