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Mardi, 25 Nov. 2025

L’Europe contre Washington : deux plans de paix, une alliance divisée

Auteur : Elena Fritz | Editeur : Walt | Mardi, 25 Nov. 2025 - 12h26

Le fait que l’UE élabore désormais sa propre proposition pour un éventuel règlement en Ukraine en dit plus long sur l’état de l’Occident que sur une quelconque avancée diplomatique. Selon le Wall Street Journal, de nombreux dirigeants européens sont mécontents du plan de Washington. Un contre-projet est désormais en cours d’élaboration à Bruxelles, non pas par nécessité de marquer ses propres «priorités» tant que la ligne stratégique des États-Unis reste floue.

Kiev fait preuve d’une retenue notable.

L’Ukraine ne s’est pas encore ralliée au projet européen. Le fait qu’un État dépendant jongle entre deux propositions occidentales montre avant tout le manque d’unité de la politique occidentale. La cohésion transatlantique, tant vantée, existe avant tout comme un discours politique.

Politico parle d’un «très mauvais plan».

Certains fonctionnaires de l’UE critiquent la proposition de Trump, la qualifiant de «très mauvaise» et présentant certains points comme «favorables à Poutine». Ce type d’argumentation fait partie depuis des années du répertoire de base des fonctionnaires européens, surtout lorsqu’ils veulent marquer leur distance avec Washington sans avoir à aborder la question de leur propre dépendance.

Moscou n’a pas été informée. Le Kremlin déclare n’avoir reçu aucune indication de la part de Zelensky quant à sa volonté de négocier le plan américain.

Cela souligne le fait que le débat diplomatique actuel se déroule principalement au sein de l’Occident.

Classification analytique

Les États-Unis poursuivent un plan qui sert avant tout les intérêts américains : limitation des coûts, arrêt des dommages géopolitiques, priorisation en année électorale.

L’UE lutte pour donner l’impression d’être capable d’agir, mais reste structurellement dans l’ombre de Washington.

L’Ukraine exploite tactiquement les conflits au sein de l’Occident et évite de s’engager clairement tant que l’on ne sait pas quel projet l’emportera.

Le problème central demeure :

Il n’y a pas «l’Occident», mais une communauté d’intérêts informelle dont les membres poursuivent des objectifs stratégiques de plus en plus divergents. Les plans de paix parallèles rendent ces différences visibles, plus clairement que n’importe quelle déclaration émise lors d’un sommet.

Conclusion

Il ne s’agit pas d’une avancée diplomatique, mais d’une lutte de pouvoir entre Washington et Bruxelles. La question de savoir si l’un des deux projets servira un jour de base à de véritables négociations ne se décidera pas dans les salles de conférence européennes…

Traduction: Euro-Synergies

***

Ouchakov : les propositions européennes pour la paix en Ukraine sont jugées non constructives et inadaptées aux intérêts russes

Alors que plusieurs initiatives circulent autour du règlement du conflit ukrainien, la Russie rejette catégoriquement le projet européen, qualifié de «non constructif» et d’«inacceptable». En revanche, les autorités russes se montrent plus ouvertes face aux propositions américaines, jugées en partie recevables, sous réserve de discussions directes.

Le conseiller du président russe, Iouri Ouchakov, a confirmé le 24 novembre, que Moscou avait pris connaissance du projet de plan de paix proposé par les États-Unis dans le cadre du règlement du conflit en Ukraine. Ce document, issu des échanges entre Washington et Kiev à Genève la veille, comprend 28 points, dont plusieurs sont considérés par la Russie comme «tout à fait acceptables», bien qu’ils nécessitent, selon ses mots, «une discussion et une étude très détaillées».

Ouchakov a toutefois précisé qu’aucune négociation directe n’avait encore été engagée avec la partie américaine : «Cette question n’a pas encore été discutée avec nous», a-t-il déclaré. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a qualifié la rencontre de Genève de la «plus productive depuis le début du conflit». Il a évoqué des ajustements possibles, évoquant tour à tour 26 ou 28 dispositions à discuter.

Le plan américain comprendrait notamment le renoncement de l’Ukraine à son ambition d’adhésion à l’OTAN, la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée et le Donbass et des territoires devenus russes, un statut de langue nationale pour le russe, ainsi que des engagements de démilitarisation progressive de l’armée ukrainienne. La levée des sanctions antirusses ferait également partie des mesures envisagées. Le président Vladimir Poutine a souligné que ce texte, qui fait suite aux accords discutés en Alaska, pourrait servir de «base pour un règlement définitif».

Le plan européen, un projet jugé inacceptable par Moscou

À l’opposé, les propositions européennes, révélées le même jour par plusieurs médias occidentaux, ont été fermement rejetées par la Russie. Dès leur prise de connaissance, Ouchakov a qualifié ce projet de l’Union européenne de «totalement non constructif» et «inadéquat pour la Russie». Moscou estime que ces propositions ignorent les réalités sur le terrain et ne tiennent pas compte des intérêts russes.

Ce contre-projet, soutenu par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, prévoit l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, le stationnement de troupes de l’Alliance sur son territoire, et une armée ukrainienne forte de 800 000 hommes «en temps de paix». En échange, il est simplement proposé à la Russie de «reprendre les discussions sur la sécurité». Pour le Kremlin, ces suggestions ne peuvent en aucun cas servir de base sérieuse à un processus de paix et sont perçues comme provocatrices.

Moscou attend un contact direct avec Washington

Dans ce contexte marqué par de nombreuses spéculations, Iouri Ouchakov a appelé à la prudence. «Nous croyons uniquement ce que nous voyons et ce qui nous est transmis par les canaux appropriés», a-t-il déclaré, rappelant la nécessité d’une communication claire et officielle.

Moscou n’a pas encore reçu de version définitive du plan américain, y compris celle évoquée à Genève. Malgré cela, la Russie ne ferme pas la porte : Ouchakov a souligné que «la majorité des propositions sont acceptables» si elles sont clarifiées et ajustées dans le cadre d’un dialogue sérieux. Le Kremlin estime que le projet américain pourrait évoluer, en tenant compte des positions de Moscou, de Washington, de Kiev et, dans une moindre mesure, de certaines capitales européennes.

Ouchakov a réaffirmé la disponibilité de la Russie à entamer des pourparlers directs avec les États-Unis. Pour Moscou, l’avenir des négociations dépendra de la capacité des Occidentaux à présenter un plan de paix réaliste, équilibré et respectueux des intérêts stratégiques russes.

source : RT France


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