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Dimanche, 28 Sept. 2025

L’Espagne se joint à l’Italie avec un navire d’assistance à la Global Sumud Flotilla, initiative à même d’impliquer l’OTAN

Auteur : Juan Cole | Editeur : Walt | Samedi, 27 Sept. 2025 - 14h23

Ann Arbor – Mercredi, le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez en Espagne a annoncé dépêcher un navire de sauvetage à proximité de la flottille Sumud, composée de 50 navires, dont la mission est de fournir une aide humanitaire à la bande de Gaza. Il rejoint ainsi l’Italie sur cette initiative, selon Carlos E. Cué et Miguel González dans El País.

La Global Sumud a été la cible de tirs répétés de drones israéliens. Mercredi, ces drones ont largué des explosifs à proximité des navires amarrés au large de l’île de la Crète, sans toutefois causer de dégâts ni faire de blessés.

Le Premier ministre Sánchez a déclaré lors de l’Assemblée générale des Nations unies à New York :

“Le gouvernement espagnol exige le respect du droit international et de nos citoyens à naviguer en toute sécurité en Méditerranée. C’est la raison pour laquelle, demain, un navire des forces maritimes quittera la base de Carthagène avec tous les équipements nécessaires pour assister la flottille ou effectuer une opération de sauvetage, si nécessaire”.

Israël a régulièrement violé le droit de la mer en attaquant des navires dans les eaux internationales. Des citoyens espagnols participent à la flottille Sumud et l’Espagne soutient leur droit ainsi que leur liberté de navigation.

Quelque 82 % des Espagnols qualifient les actions d’Israël à Gaza de génocide, témoignant ainsi d’une condamnation massive de ces actions, tant à gauche qu’à droite. Notons toutefois que 85 % des centristes et 97 % des Espagnols de gauche qualifient la campagne de Gaza de génocide.

Le navire de l’organisation Maritime Action n’a pas pour objectif d’abattre les drones israéliens qui attaquent ou de défendre les navires Sumud contre une éventuelle attaque de l’armée israélienne. Il sauvera toutefois tous les passagers éventuellement éjectés en mer par les actions israéliennes.

Le navire espagnol peut toutefois être pris pour cible par les tirs israéliens, risquant de provoquer une crise diplomatique et militaire majeure.

L’Espagne et l’Italie sont toutes deux membres de l’OTAN et l’article 5 de son traité stipule qu’”une attaque contre l’un est une attaque contre tous”. L’OTAN a invoqué ce principe après les attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par Al-Qaïda à New York et à Washington, qui ont entraîné le déploiement de troupes de l’OTAN en Afghanistan, mais pas en Irak que le reste de l’OTAN ne considérait pas comme un belligérant.

Si Israël devait attaquer le navire d’escorte espagnol, la réaction européenne pourrait s’avérer vive et l’administration Trump s’exposer à une situation délicate, Trump se rangeant du côté d’Israël contre l’OTAN.

Longs de 70 mètres, les navires de la marine espagnole peuvent accueillir 80 passagers. Ils sont également équipés d’un canon de 76 mm, de deux mitrailleuses et d’un drone de surveillance. L’équipage sera composé de 50 personnes et de 8 membres du personnel médical.

Le gouvernement Sanchez a contacté l’Italie pour coordonner l’opération et cherche à impliquer d’autres pays, comme l’Irlande, dans l’escorte.

De son côté, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, issue d’un parti d’extrême droite, a été confrontée lundi à une grève nationale touchant 500 000 personnes, en raison de son refus de reconnaître la création d’un État palestinien, à l’inverse de la France et de la Grande-Bretagne. Mardi, elle a déclaréqu’elle ne reconnaîtra la Palestine que si le Hamas s’engage à libérer les otages israéliens et à ne pas participer à un futur gouvernement palestinien. C’était aussi la ligne adoptée par le Premier ministre britannique Keir Starmer jusqu’à dimanche, jour où il a cédé sous la pression de ses députés.

Traduit par Spirit of Free Speech

Image en vedette : “Soutien maritime”, Digital, Dream / Dreamland v3, 2025.

*

Juan Cole est le fondateur et rédacteur en chef d’Informed Comment. Il est professeur d’histoire à l’université du Michigan, où il occupe la chaire Richard P. Mitchell.


- Source : Informed Comment

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