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Jeudi, 04 Déc. 2025

En attaquant des navires civils, l’Ukraine a ouvert la boîte de Pandore et pourrait perdre Odessa

Auteur : Christelle Néant | Editeur : Walt | Jeudi, 04 Déc. 2025 - 12h52

Le 28 novembre 2025, deux tankers en route vers Novorossiysk ont été attaqués près de la côte noire de la Turquie par des drones navals ukrainiens. Le 2 décembre 2025, c’est le navire russe Midvolga 2 qui a été attaqué par un drone kamikaze ukrainien dans la mer Noire. Vladimir Poutine a qualifié les actions des forces ukrainiennes de piraterie, et annoncé que la Russie pourrait isoler l’Ukraine de la mer (en clair prendre toute la côte jusqu’à Odessa), si Kiev continue les attaques contre les navires civils.

Les pétroliers Kairos et Virat, qui feraient partie de ce que l’Occident appelle «la flotte fantôme russe», sont dans la zone économique exclusive turque ce 28 novembre 2025, lorsqu’ils sont attaqués par des drones navals ukrainiens. Les navires prennent feu, faisant craindre une catastrophe écologique. L’incendie est à peine éteint, que le lendemain, le Virat subit une deuxième attaque de drones navals ukrainiens. L’incendie sur le Kairos, quant à lui, mettra deux jours à être éteint.

Enfin, le 2 décembre 2025, des drones navals ukrainiens attaquent le navire Midvolga 2 en route depuis la Russie vers la Géorgie avec une cargaison d’huile de tournesol, à 80 miles des côtes de la Turquie.

Dès le 30 novembre 2025, le ministère turc des Affaires étrangères a exprimé son inquiétude face à ces attaques par l’Ukraine de navires civils en mer Noire.

«Ces incidents dans notre zone économique exclusive ont créé de sérieux risques pour la sécurité de la navigation, la vie des personnes, les biens et l’environnement dans la région», a écrit le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Öncü Keçeli, sur le réseau social X.

Si l’auteur n’est pas mentionné par la Turquie, il est néanmoins clairement indiqué dans tous les articles et reportages des médias du monde entier. Il faut dire que l’Ukraine ne cache même pas sa responsabilité dans ces attaques de navires civils. Les médias ukrainiens, puis les agences d’information internationales comme Associated Press, publient la vidéo de l’attaque et des articles disant explicitement que c’est la marine ukrainienne et le SBU qui ont attaqué ces navires avec des drones Sea Baby produits par ces mêmes services de renseignement ukrainiens. La vidéo de l’attaque est même fournie par ces derniers.

Les médias comme AP essayent de justifier ces attaques en disant que le but est de limiter la possibilité de la Russie de vendre son pétrole à l’étranger et donc de financer l’opération militaire spéciale, et qu’en prime ces navires feraient partie de la «flotte fantôme russe» sous sanctions européennes. Sauf que rien de tout cela ne peut justifier légalement de telles attaques, comme le souligne Arnaud Develay, juriste international et analyste politique.

«Le raisonnement me semble défectueux dès lors que les sanctions européennes (et américaines) sont illégales puisque unilatérales (non-adoptées par une résolution du Conseil de Sécurité). Mais même en assumant qu’elles aient été votées par le Conseil de Sécurité de l’ONU, leur «mise en œuvre» relève du Jus Cogens (normes impératives du droit international). En clair, cela veut dire qu’il faudrait arraisonner les navires, confisquer leur cargaison et offrit aux équipages des garanties de droits processuels élémentaires (AA 14 du Pacte des droits politiques et sociaux et AA 6 de la CEDH)», explique l’analyste politique.

Or ce qui s’est passé ne correspond en rien à cette procédure. Cette attaque par l’Ukraine de navires civils, dans la zone économique exclusive de la Turquie, n’est ni plus ni moins qu’une attaque terroriste, comme le souligne Arnaud Develay.

«Ce qui s’est passé relève de la convention contre le terrorisme, car les membres de l’équipage et la cargaison ne sont pas assimilable à la marine russe», rappelle le juriste international.

Ces attaques sont aussi clairement des crimes de guerre, puisque l’Ukraine a attaqué des navires civils, immatriculés dans d’autres pays que la Russie. Si ces attaques ne sont pas les premières, elles marquent clairement une escalade, et étaient un résultat prévisible de la façon dont l’Ukraine mène le conflit (voir l’analyse conjointe de Xavier Moreau et Egountchi Behanzin publiée sur notre site il y a un mois).

Le 2 décembre 2025, après l’attaque contre le navire Midvolga 2, le président turc, Recep Tayyip Erdogan a fait une déclaration publique, condamnant fermement ces attaques «qui menacent la sécurité de navigation, l’environnement et la vie dans notre zone économique exclusive».

«Les attaques contre des navires commerciaux dans la mer Noire sont inacceptables, et j’ai averti toutes les parties concernées», a-t-il dit.

Le président turc a ajouté que «le conflit entre la Russie et l’Ukraine a clairement atteint une dimension où il menace la sécurité de la navigation en mer Noire».

Entre temps, le 1er décembre, certains en Ukraine ont commencé à prendre conscience des conséquences potentielles de ses actes. Et si au départ Kiev se vantait d’être responsable de ces attaques, la marine ukrainienne a depuis fait un spectaculaire rétropédalage express, mettant tout sur le dos du SBU, qui a déjà tellement de crimes et d’attentats terroristes à son actif qu’un de plus ou de moins ne changera plus grand-chose… Par contre le porte-parole de la marine ukrainienne a bien compris que l’implication de l’armée ukrainienne dans cette affaire pourrait lui porter un grand préjudice, surtout si la Turquie décide de réagir autrement qu’avec des déclarations choc.

Or, il n’y a pas que la Turquie que ces attaques vont faire réagir. Il semble qu’à Kiev, les dirigeants aient la vue tellement courte, qu’ils n’ont pas compris que ces attaques (menées pour détourner l’attention de la perte de Koupiansk et Krasnoarmeïsk, ainsi que des scandales internes de corruption) offrent à la Russie le droit «de retirer les gants». Une position ouvertement annoncée par Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse au Kremlin en marge de sa rencontre avec la délégation américaine.

«Les forces armées ukrainiennes ont franchi les limites de la piraterie. Quelles mesures de réponse sont disponibles pour nous ? Nous étendrons la portée de nos attaques contre les installations portuaires et contre les navires et bateaux entrant dans les ports ukrainiens. Si cela continue, nous considérerons – je ne dis pas que nous le ferons, mais nous considérerons – prendre des mesures de représailles contre les navires des pays qui assistent l’Ukraine dans la réalisation de ces attaques de piraterieLa mesure la plus radicale est de couper l’Ukraine de la mer entièrement. Cela rendrait la piraterie impossible en principe. Mais tout cela serait escalatoire. J’espère que la direction militaire et politique ukrainienne, ainsi que ceux qui les soutiennent, réfléchiront à savoir si il est utile de continuer cette pratique», a déclaré le président russe.

Ce que Vladimir Poutine appelle la mesure la plus radicale, à savoir couper l’Ukraine de la mer Noire, signifie prendre le contrôle de toute la côte jusqu’à Odessa. Une mesure que beaucoup d’analystes militaires russes appellent à prendre depuis longtemps pour faire cesser les attaques contre les navires civils et les ports russes de la mer Noire, mais qui jusqu’ici n’avait jamais été évoquée par le président russe. L’Ukraine a donc désormais le choix : cesser immédiatement ses attaques terroristes contre des navires civils ou continuer et risquer de perdre ainsi Nikolaïev et Odessa.

***

Erdogan est furieux, Tokaïev sous le choc : Londres et Bruxelles ont accordé à Zelensky leur feu vert pour une guerre maritime

Pour qui a quelques familiarités avec l’histoire et la manière dont L’Angleterre et accessoirement la France avaient joué avec ou contre la Russie dans le dépeçage de l’empire Ottoman, on a l’impression de revivre quelques épisodes qui ont présidé aux guerres mondiales. À la différence près que si la Russie conserve une grande mémoire historique et la Turquie d’Erdogan rêve d’empire Ottoman, les soutiens des «puissances» (sic) européennes témoignent de leur incapacité à entrer dans le jeu autrement que par le biais du terrorisme et les obstacles mis à la paix. L’ennui c’est quand il n’existe pas la moindre politique capable de faire jouer un autre jeu à la France y compris celui pourtant des «monopoles» et de l’anticommunisme gaullien.

Danielle Bleitrach

*

par Dmitri Rodionov

Dimanche après-midi, le journal turc Karar a rapporté que le pétrolier Kairos, qui avait été attaqué par des drones ukrainiens dans la zone économique exclusive de la Turquie en mer Noire, avait commencé à perdre du mazout.

Après l’attaque, de nombreux systèmes de contrôle du navire ont été mis hors service. Incapable de jeter l’ancre, le pétrolier a été emporté à quatre milles du lieu de l’incident par le vent et les courants. Ce mouvement n’a pas permis au navire de créer une barrière de protection contre les fuites.

Les Turcs sont indignés. «Pourquoi l’Ukraine a-t-elle commis un acte de sabotage à 30 milles des eaux territoriales turques ? Un deuxième navire (le pétrolier Virat – «SP») a également été attaqué au large de nos côtes, alors que la mer Noire est immense…

L’Ukraine doit être soumise à de lourdes amendes et avertissements pour avoir pollué nos mers. Les livraisons d’armes et d’autres aides qu’elle pourrait utiliser contre la Russie doivent être immédiatement interrompues», écrivent les lecteurs du journal dans leurs commentaires.

À Ankara, on dit qu’Erdogan était furieux lorsqu’il a appris l’attaque contre les pétroliers.

L’attaque au large des côtes turques contre les pétroliers Kairos et Virat, qui naviguaient sous pavillon gambien à destination du port de Novorossiysk, ainsi que l’attaque contre les infrastructures pétrolières du port de Novorossiysk (qui assurent le fonctionnement du consortium international du pipeline de la Caspienne, chargé du transport du pétrole du Kazakhstan – «SP» ) – constituent une tentative «d’entraver les efforts internationaux actuels visant à instaurer une paix durable», a déclaré la porte-parole officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Elle a qualifié ces attaques d’«actes terroristes».

«Nous condamnons fermement les attentats terroristes perpétrés et les actions de toutes les parties qui ont contribué à leur planification et à leur mise en œuvre. (…) Nous appelons tous les milieux sensés à condamner les attentats terroristes perpétrés les 28 et 29 novembre en mer Noire, qui menacent la liberté de navigation dans cette zone», indique le communiqué.

Le ministère turc des Affaires étrangères a également réagi : «Ces incidents dans notre zone économique exclusive ont créé de graves risques pour la sécurité de la navigation, la vie des personnes, les biens et l’environnement dans la région».

Le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan s’est exprimé dans le même sens. Astana recherche d’urgence des itinéraires alternatifs pour acheminer son pétrole, car les dommages causés au CPC pourraient faire perdre des centaines de millions de dollars au budget de la république.

Dimanche soir, une information est parvenue d’Afrique : un pétrolier appartenant à la société turque Beşiktaş Denizcilik est en train de couler au large des côtes du Sénégal.

Le navire a été attaqué par des drones maritimes. Selon les médias, le pétrolier avait fait escale dans le port russe de Taman en août.

Il n’y a pas de commentaires officiels à ce sujet, mais de nombreux éléments indiquent une implication ukrainienne : le drone pourrait facilement avoir été lancé depuis n’importe quel porte-conteneurs passant à proximité et dirigé vers sa cible. Des opérations similaires ont déjà été menées. Si tel est le cas, ce n’est plus seulement la navigation en mer Noire qui est menacée, mais aussi celle dans l’océan mondial.

Zelensky a-t-il définitivement «perdu la tête» ? Ou s’agit-il d’une opération bien planifiée par les services secrets de différents pays, et pas seulement de l’Ukraine ? Mais pourquoi le régime de Kiev a-t-il commencé à nuire aux intérêts des États qui entretenaient avec lui des relations tout à fait amicales, à savoir la Turquie et le Kazakhstan ?

— De telles actions doivent être considérées comme une manifestation d’hystérie de la part de Bankova. Et l’hystérie est un signe de faiblesse.

Zelensky et ses acolytes montrent qu’ils sont prêts à tout pour paralyser les routes commerciales de la mer Noire, la rendant impraticable, et détruire l’infrastructure énergétique du consortium pipelinier de la Caspienne (CPC), qui appartient également à des sociétés américaines et britanniques. Il s’agit d’un chantage exercé sur les acteurs mondiaux, y compris sur la main américaine qui les nourrit, estime le leader du Mouvement socialiste du Kazakhstan, Ainour Kurmanov.

SVPressa : Pensez-vous qu’il s’agit d’une «initiative personnelle» de Zelensky ? Ou bien a-t-il clairement coordonné ses actions avec Londres et Bruxelles ? Quel est l’objectif, à part celui de nuire à la Russie ?

Ainour Kurmanov : Il s’agit de tenter de détourner les routes énergétiques de la Russie via la route transcaspienne, c’est-à-dire via l’Azerbaïdjan.

Mais l’Azerbaïdjan n’est pas encore adapté sur le plan logistique, son infrastructure n’est pas en mesure d’assurer le transport de millions de tonnes de pétrole par an à travers la Caspienne en raison de l’absence de ports en eau profonde, d’une flotte de pétroliers suffisante, de stations de déchargement de pétrole, de terminaux, etc. L’UE et la Grande-Bretagne doivent investir encore plusieurs dizaines, voire centaines de milliards de dollars pour mettre tout cela en place.

De plus, l’expédition par des itinéraires alternatifs coûte trois fois plus cher, à savoir 15 dollars le baril, alors que le CPC ne coûte que 5 dollars. C’est pourquoi la direction russe via Novorossiysk reste la plus avantageuse.

Dans ce cas, il est logique de supposer que le problème ne réside pas seulement dans la concentration de l’attention d’Astana sur l’acheminement du pétrole via Bakou, mais aussi dans la volonté de Kiev de présenter à Washington une image claire de l’effondrement énergétique impliquant un grand nombre de pays et portant atteinte aux bénéfices des sociétés américaines Chevron et ExxonMobil, qui détiennent en fait les plus grands gisements de pétrole du Kazakhstan.

Rappelez-vous qu’à l’époque, Bankova a fait chanter la Russie en menaçant de frapper la centrale nucléaire de Zaporijia et d’autres installations nucléaires sur le territoire russe, et qu’elle a périodiquement mis ses menaces à exécution.

Avant cela, il y avait eu un attentat terroriste et des frappes de drones maritimes sur le pont de Crimée. Cela s’est produit pendant les négociations d’Istanbul ou juste après. Et dimanche dernier, des négociations entre les États-Unis et l’Ukraine sur le «plan Trump» étaient prévues.

Ce qui s’est passé le 29 novembre doit être considéré dans le même ordre d’idées, mais les enjeux sont désormais beaucoup plus importants.

Par l’intermédiaire de Zelensky, Londres et Bruxelles menacent Trump de faire grimper les prix mondiaux du pétrole, car la disparition de quelques pour cent de l’or noir sur le marché international, dans une situation où le Venezuela refuse de capituler, pourrait porter un coup aux efforts de Washington pour établir son contrôle dans ce domaine.

De plus, les dirigeants actuels à Kiev, perdant leur pouvoir, tentent de confirmer leur image de terroristes internationaux téméraires, capables de tout pour rester à flot.

SVPressa : Les Turcs expriment également leur inquiétude, leur réputation ayant été sérieusement mise à mal. Ne vont-ils pas plus loin que la «préoccupation» ? Ou Zelensky a-t-il obtenu de ses alliés une indulgence totale ?

Ainour Kurmanov : La Turquie se retrouve dans une situation délicate, comme une écharde qui vole quand on coupe du bois. L’UE et la Grande-Bretagne considèrent cela uniquement dans le contexte des dommages collatéraux inévitables, d’autant plus qu’elles n’ont aucune pitié pour Ankara. L’essentiel est que le pétrolier Kairos faisait l’objet de sanctions européennes et britanniques, c’est-à-dire qu’il appartenait, selon eux, à la «flotte fantôme» de la Russie, et qu’il constituait donc une cible légitime pour les forces armées ukrainiennes. De plus, cela permet également de faire comprendre aux Turcs que leurs services de transit fournis à la Russie peuvent se retourner contre eux.

Dans cette situation, l’«audace» de Zelensky est directement liée au soutien des services secrets européens et britanniques et des «faucons», qui s’engagent dans une escalade, craignant de reconnaître leur défaite.

Ils estiment que l’aggravation de la situation, son transfert en mer, apporteront des corrections en leur faveur à l’accord proposé par Trump. C’est une réponse brutale de l’Europe occidentale aux États-Unis. Et en ce sens, le président ukrainien «au mandat expiré» bénéficie effectivement d’une indulgence de la part de Bruxelles et de Londres.

SVPressa : Quelles seront les mesures de rétorsion ? Ne risquent-elles pas de provoquer une escalade encore plus importante ?

Ainour Kurmanov : Je pense que Washington et Moscou prendront des mesures de rétorsion, mais elles seront certainement asymétriques.

Le Maison-Blanche pourrait, par exemple, accélérer la publication de documents compromettants sur Zelensky et Cie ou refuser de fournir des renseignements sur le front, ce qui entraînerait l’effondrement des forces armées ukrainiennes. En fin de compte, un coup d’État parlementaire rapide n’est pas à exclure si l’actuel chef de la faction du parti au pouvoir, David Arakhamia, fait signe aux Yankees au bon moment.

Bruxelles et Londres peuvent continuer à escalader la situation par l’intermédiaire de Kiev, mais le temps imparti pour ces manœuvres touche clairement à sa fin et les conséquences pourraient ne pas être en faveur des commanditaires.

Le conseiller du président de l’Association russe d’études baltiques, Vsevolod Shimov, estime qu’en essayant de compliquer le commerce maritime de la Russie, l’Ukraine exécute une «commande» bien précise. Quant aux attaques contre Novorossiysk, elles semblent, là encore, être une tentative de renforcer une route de transit alternative contournant la Russie via la Caspienne et le Caucase du Sud.

— Sur le plan politique, c’est pour les Britanniques un moyen de démontrer le caractère peu fiable et dangereux de la route russe et de faire pression sur le Kazakhstan pour qu’il coopère plus activement avec les États du Caucase du Sud au développement du corridor transcaspien. Je n’exclurais donc pas leur participation à cette attaque.

SVPressa : La Turquie tolérera-t-elle une telle insolence ?

Ainour Kurmanov : La Turquie restera en tout cas une plaque tournante du transit. De plus, la Turquie est également intéressée par le développement d’itinéraires contournant la Russie, ce qui lui permet de renforcer sa position dans le Caucase du Sud et de lier encore plus fortement cette région à elle.

La Turquie a besoin de l’Ukraine pour contrebalancer la Russie. D’autre part, la Turquie tire ses propres avantages du conflit russo-ukrainien en fournissant à la Russie certains services permettant de contourner les sanctions. Je ne pense donc pas qu’il faille s’attendre à des réactions sévères de la part d’Ankara.

SVPressa : S’il n’y a pas de représailles (et même s’il y en a), faut-il s’attendre à un durcissement des attaques ? Zelensky n’a-t-il rien à perdre ?

Ainour Kurmanov : Les attaques et les provocations vont se poursuivre. Il est important pour Zelensky de gagner du temps, car toute paix signifierait des élections où il serait accusé de tous les maux par le nouveau pouvoir. Zelensky s’est piégé lui-même en refusant d’organiser les élections à temps, alors qu’il disposait de toutes les ressources nécessaires pour être réélu. C’est pourquoi ce régime a tout intérêt à faire traîner les négociations.

source : SVPressa via Histoire et société

traduction de Marianne Dunlop


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