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Chronique Covid – « On nous emmerde encore pour une épidémie salutaire de vaguelettes infra-épidémiques, qui pourrait mettre fin à la pandémie en France »

Auteur : François Pesty | Editeur : Walt | Samedi, 19 Sept. 2020 - 09h02

L’absurde principe de précaution a conduit notre Premier Ministre, la préfète de Gironde et d’autres préfectures, à prendre à contre-temps des mesures tant liberticides, que contre-productives.

Le 27 août 2020, lors d’une conférence de presse de Jean Castex, le Premier Ministre plaçait 19 nouveaux départements en « zone de circulation active du virus ». La France comptait alors 21 départements classés en « rouge », puisque les Bouches-du-Rhône et le Rhône l’étaient déjà.

Nous allons voir ce qu’il est advenu de tous ces départements.

Une bonne surprise vous attend. Mais avant, reprenons le fil de l’actualité

Le mercredi 9 septembre, après la réunion du Conseil scientifique qu’il préside, le Pr Jean-François Delfraissy estimait que le gouvernement allait « devoir prendre des décisions difficiles dans les 8 à 10 jours maximum » qualifiant « d’inquiétant » le niveau de l’épidémie de covid-19 en France.

S’en suivent 48h de stress généralisé où les françaises et les français se demandaient s’ils n’allaient pas être reconfinés…

Finalement ce n’était pas Macron qui allait s’exprimer, mais Castex, le Premier Ministre, chargé de faire les annonces le vendredi 11 septembre après un nouveau conseil de défense qui dura toute la matinée.

Avant son intervention, il n’était question dans les médias que de propos alarmants de type : « Alors que l’épidémie progresse », « Ça repart », « Le regain d’épidémie », « Avancée rapide de l’épidémie », « Le gouvernement pourrait resserrer la vis », etc.

Jean Castex dans les 8 minutes de son intervention (A réécouter intégralement » sur France Info (ici) déclarera :

« Une dégradation manifeste de la situation épidémiologique…, le virus circule de plus en plus en France, le taux d’incidence est monté à 72 cas pour 100.000 personnes contre 57, il y a une semaine [1], …, le pourcentage des cas positifs ne cesse d’augmenter. Un élément suscite particulièrement notre inquiétude, pour la première fois depuis de longues semaines, nous constatons une augmentation sensible de personnes hospitalisées [2]. Or, les personnes qui arrivent en réanimation, sont les mêmes qu’au mois de mars [3]. Tout confirme que le virus n’a pas baissé en intensité avec une proportion toujours aussi élevée de personnes âgées »

[1] Franchement cette augmentation n’a rien de « boulversifiant ». On peut même se demander si cette différence est statistiquement significative.

[2] Nous sommes le 11 septembre, par conséquent le dernier point épidémiologique hebdomadaire national disponible est celui daté du 10 septembre 2020, avec les données du 8 septembre. Alors voici l’évolution de cet indicateur depuis le 15 mars :

Il faut une loupe pour voir l’augmentation sur une semaine. Avec 4.915 patients covid-19 hospitalisés, nous restons inférieurs aux 4.962 observés le 18 août.

[3] Faux, le Premier Ministre se trompe peut-être de bonne foi, mais alors c’est qu’il serait très mal conseillé, ou bien nous ment-il effrontément ? En effet, le graphique ci-dessous reprend fidèlement les données de Santé Publique France publiées dans ses 26 « points épidémiologiques hebdomadaires nationaux » entre le 15 mars et le 8 septembre 2020. En effet, le 15 mars, les 75 ans et plus, représentaient 20,3% des hospitalisations, tous services confondus (courbe continue en violet), et 36,8% des patients en réanimation (courbe en pointillés violets). Or, au 8 septembre, cette classe d’âges totalisait 45,9% des hospitalisations (après avoir culminé à 56% le 12 mai) et occupait 24,2% des lits de réanimations.

Plus embêtant, voire choquant, une nouvelle exclusion massive des plus de 75 ans se profile. Le taux d’occupation des lits de réanimation par les 75 ans et plus, a chuté fortement par rapport à la semaine précédente, passant de 27,9% à 24,2%. Certes, il ne s’agit pas du plongeon auquel nous avions tristement assisté entre l’annonce du confinement général (15 mars, 37%) et le pic de mortalité à l’hôpital (6 avril, 14%), mais il va falloir suivre à nouveau cet indicateur… Cette exclusion des 75 ans et plus, comme au mois de mars, a profité aux deux classes plus jeunes, les 45-64 ans surtout (courbe en pointillés jaunes), et dans une moindre mesure les 65-74 ans (courbe en pointillés rouges).

Le Premier Ministre poursuit son discours « Oui le virus est encore-là pour quelques mois encore [4] et nous devons réussir à vivre avec lui, sans nous laisser entraîner à nouveau dans une logique de confinement généralisé [5] ».

[4] Il s’avance peut-être un peu. Nous verrons pourquoi un peu plus loin dans ma chronique…

[5] N’a-t-il toujours pas compris que le confinement généralisé était une erreur monumentale non seulement sur le plan social et économique, mais aussi sur le plan médical ?

Ecoutons encore le Premier Ministre « La solution la plus simple et la moins contraignante, on la connait, c’est appliquer scrupuleusement les gestes barrières, cela dépend fondamentalement de nous [6] ».

[6] Il n’y a que la foi qui sauve. Heureusement, qu’il n’ose pas parler d’efficacité.

Après avoir annoncé l’élargissement à 42 départements classés en zone rouge, soient 14 de plus (nous étions passés à 28 départements le 6 septembre), et donc la possibilité pour les préfectures de décider de restrictions supplémentaires, il demande alors à 3 préfets de plancher tout le Week-end pour concocter un ensemble de mesures visant à serrer la vis à leurs administrés coupables d’un « certain relâchement, cet été » :

« Dans deux métropoles, Marseille et Bordeaux, ainsi qu’en Guadeloupe, nous constatons à ce jour une évolution préoccupante des contaminations, notamment chez les plus âgés, ainsi qu’un taux déjà élevé d’hospitalisations. Compte-tenu des prévisions que nous pouvons faire à 3 semaines, sur l’occupation des lits de réanimation, j’ai demandé aux préfets concernés de me proposer d’ici lundi, et après avoir mené les concertations locales nécessaires, un ensemble de nouvelles mesures complémentaires ».

Les désirs d’un Premier Ministre sont des ordres. Gare à celles et à ceux qui s’en déroberaient…

Nous retrouvons donc le lundi 14 mars, Fabienne Buccio, préfète de la Gironde et de la région Nouvelle Aquitaine, DUT de gestion des entreprises et des administrations, Maîtrise de droit public (Quelle compétence médicale a-t-elle ?), devant un mur de microphones pour égrainer, la voix chevrotante, une liste à la Prévert :

« Réponse sanitaire des pouvoirs publics :

- Territorialisation de la prise en charge par les établissements publics et privés de toute l’agglomération (la bouillie bordelaise ?), voire au-delà où l’offre de soins est beaucoup moins sollicitée (ARS/CHU)

- Réunion(s) de coordination,

- Capacité de 180 lits de réanimation au CHU, pouvant être augmentée à 300 ce qui devrait permettre d’absorber une aggravation de la situation si elle a lieu

- Repérer les malades du covid : renforcer et réguler l’offre de tests, « doctrine tester, tracer, isoler », réserver l’accès immédiat des tests aux personnes prioritaires (malades, cas suspects symptomatiques, cas contacts à risque, professionnels de santé), ouverture à Bordeaux de nouveaux centres de dépistage dédiés, dès cette semaine ; mobiliser les laboratoires les moins sollicités, former les infirmières scolaires…,

- Protéger les plus vulnérable d’entre-nous : portages de repas et de médicaments (maires et CCAS) ; Concentration en EHPAD des personnels multisites sur un seul site pour éviter la circulation entre établissements, isolement de tous les résidents suspects [7], dépistage de tout le personnel et de tous les résidents en cas de suspicion ; Limitation des visites à deux personnes par semaine et par résident

- Agir sur les causes de la circulation du virus : Fermeté à l’encontre des comportements à risques ; Contrôler l’effectivité des mesures de protection existantes : verbalisation accrue pour absence du port du masque aux abords des établissements scolaires et dans l’hypercentre de Bordeaux, appui des polices municipales des 28 communes de la métropole ; Détachement par le gouvernement de « gendarmes mobiles » et d’une CRS [8]

- Ralentir très fortement la circulation du virus : Vie sociale : Pour toute la Gironde, abaissement de la jauge de 5.000 à 1.000 personnes pour les événements ou réunions sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public ; Fêtes foraines, brocantes, fêtes des voisins interdites, les manifestations revendicatives seront interdites si elles ne respectent pas un protocole sanitaire strict ; Pour Bordeaux et la métropole, les journées européennes du patrimoine des 16, 17 et 20 septembre, sont annulées ; Fermeture administrative des bars et restaurants qui contreviennent aux règles sanitaires (déjà 8 fermés…), contrôle la veille, arrêté préfectoral de fermeture dès le lendemain… ; Interdiction de la consommation debout dans les bars et les restaurants de la métropole ; Interdiction pour les bars de la métropole de la diffusion extérieure de musique sur la voie publique ; Interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans les parcs, jardins, plages et quais de la ville de Bordeaux ; Interdiction sur Bordeaux de la consommation d’alcool sur la voie publique, les soirées dansantes dans les ERP [9] sont interdites (bars, salles des fêtes, tous les mariages ou fêtes d’anniversaire)

Vie professionnelle : Cadençage (mot absent du dictionnaire Larousse 2020), des bus et tramways aux heures de pointes renforcé, les contrôles de l’inspection du travail seront accrus afin d’assurer le respect des gestes barrière en entreprise, recommandation aux entreprises et administrations de recourir chaque fois que possible au télétravail et de supprimer les événements festifs ou conviviaux en milieu professionnel. Milieu scolaire, universitaire et sportif : Obligation de port du masque devant école, collège, lycée ; obligation du port du masque étendu dans un périmètre de 50 mètres autour des établissements artistiques, culturels et sportifs ; Annulation ou empêchement des fêtes étudiantes ; Les lieux dédiés ou salles polyvalentes ne seront plus mis à disposition ; Dans les événements sportifs, les vestiaires, hors piscine et hors usage scolaire et SCAPS (Service Commun des Activités Physiques et Sportives) seront fermés. Les sorties scolaires seront suspendues dans l’enseignement primaire et secondaire. La vie privée : Limiter les rassemblement familiaux et festifs à 10 personnes maximum, en particulier pour les mariages. Il ne s’agit pas de ne plus se marier, mais de reporter les grandes fêtes liées au mariage

Réécouter l’intégralité de la retransmission sur France Info de la prise de parole de Fabienne Buccio (ici)

[7] Elle ne dit pas comment, est-ce le retour au calamiteux regroupement des résidents malades dans un secteur covid+ ? Ce qui fonctionne dans les infections respiratoires sévères c’est l’isolement individuel strict…

[8] Sera-ce suffisant ?

[9] ERP = établissements recevant du public

Le Dr Benjamin Clouzeau, Réanimateur, CHU Bordeaux, était interviewé le même jour sur France Info, en marge des annonces de la préfète Fabienne Buccio :

La journaliste « La préfète disait que tout est fait pour augmenter la capacité du CHU de Bordeaux en lits de réanimation, s’est envisageable, c’est possible, tout est prêt ? »

Dr Benjamin Clouzeau « C’est une possibilité, on peut monter jusqu’à 300 lits de réanimation, bien sûr cela se ferait au détriment des soins courants, en fermant les activités chirurgicales. Pour l’instant ce n’est pas une nécessité, mais une possibilité. Tous les lits sont occupés comme ils le sont d’habitude, on a des taux de remplissage des lits de réanimation de l’ordre de 90%, ils le sont pour partie par des patients covid, mais essentiellement également par des patients non-covid, car ces patients sont toujours présents et non pas disparus à l’inverse de ce qui s’était passé lors de la première vague ».

Journaliste « Est-ce que ces nouvelles mesures sont à même de contrer l’avancée de l’épidémie ? »

Dr BC « Les mesures que vient d’annoncer madame Buccio sont des décisions difficiles qui peuvent être perçues comme réduisant nos libertés individuelles, mais sont des décisions qui sont absolument nécessaires, par ce que cette deuxième vague devient une réalité, en tous cas dans notre région et il faut, comme elle l’a précisé, immédiatement traiter la cause. La cause, c’est la circulation parmi les plus jeunes, il faut responsabiliser et éduquer les plus jeunes et au sein de la sphère privée qui est le véritable « trou dans la raquette ». A l’heure actuelle, les mesures barrières sont à peu près respectées dans les lieux publics, sur les lieux de travail, mais la sphère privée est le trou de la diffusion entre ces jeunes malades et les patients potentiellement atteints plus tard. C’est donc chacun d’entre-nous qui doit faire des efforts de réduire nos interactions sociales et de prendre conscience que sans cela, on va courir à une catastrophe, la diffusion du virus étant extrêmement importante [10] »

[10] Encore un qui n’est pas à jour de la réalité épidémiologique dans son département (voir plus loin…)

Journaliste « Si j’ai bien suivi la préfète de Gironde, le port du masque n’est pas obligatoire dans toute l’agglomération ? »

Dr BC « Alors je n’ai pas entendu ça dans sa bouche, il faut bien être conscient que le port du masque est fondamental pour réduire la diffusion du virus qui n’a de sens que dans les lieux fermés [11], et dans les lieux densément publics, densément peuplés. Il parait un peu idiot d’avoir son masque dans une rue, si on ne croise personne. En revanche, ce port du masque jusqu’à présent, les gens avaient tendance à l’enlever à partir du moment où ils étaient dans une sphère privée, et à mettre de côté les mesures barrières. Or, c’est clairement-là que le risque de diffusion est important [12].

[11] Cher Dr Clouzeau, Plutôt que de croire religieusement en l’efficacité du masque, vous devriez jeter un œil sur les 2 revues méthodiques et méta-analyses de l’indépendante Collaboration Cochrane sur le sujet. Y compris pour les soignants, la réduction des contaminations n’est pas démontrée. Références et liens de téléchargement dans ma chronique N°11 (ici)

[12] Mais, Dr Clouzeau, si vous étiez juste un peu moins hospitalo-centré, vous comprendriez qu’à un moment ou un autre, et le plus tôt sera le mieux, on a que trop traîné avec le confinement, puis en se cachant encore derrière nos masques, il faut bien que les bien portants qui ne sont pas à risque, se « refile » le virus entre-eux, de manière à atteindre l’immunité collective qui seule nous débarrassera de ce virus ? C’est très exactement ce qui vraisemblablement est en train de se produire (en vacances j’ai pu le constater dans votre belle région), notre exécutif et nos administratifs voudraient le réprimer ? Quelle bêtise !

Les conflits d’intérêts déclarés par les entreprises dans la base Transparence santé pour le Dr Clouzeau :

Réécouter l’intégralité de l’interview du Dr Clouzeau sur France Info, il est interrogé aussi sur les autres mesures de la préfète et sur le dépistage (ici)

« Le trou dans la raquette » ne se situe sans-doute pas là où le pense le Dr Clouzeau (relâchement du port du masque et des gestes barrières dans la sphère privée), mais plutôt dans notre incapacité à identifier et isoler 80% des cas contacts. Une meilleure piste à laquelle croit beaucoup l’épidémiologiste Catherine Hill, également interviewée sur France Info le même jour peut avant l’intervention de Jean Castex :

Nicolas Teillard « Faire passer la quarantaine de 14 à 7 jours est-ce une bonne idée ? »

Dr Catherine Hill « Je pensais que ce n’était pas une très bonne idée, mais en fait, j’ai regardé de près et ce n’est pas très grave parce que l’isolement des contacts est associé à un test ? Donc, dans la mesure où l’on teste les gens, ça va. Mais de toute façon, on est en train de se poser une question qui est une toute petite partie de la question, parce qu’il y a énormément de cas que l’on ne trouve pas. On ne trouve probablement qu’un cas sur 5 en ce moment, donc qu’est-ce qu’on fait avec le cas qu’on trouve ? Est-ce qu’on l’isole 14 jours ou 7 jours, ce n’est pas une question très importante. La question c’est plutôt comment faire pour trouver les 4 autres cas qui échappent complètement à la détection ? Ce qu’il faut faire, c’est trouver les cas qui sont contagieux et les isoler le plus vite possible ».

Victor Matet, Journaliste « Cela veut dire quoi concrètement, qu’est-ce que doit annoncer Jean Castex tout à l’heure sur les tests ? »

Dr CH « Mais, il ne va pas l’annoncer, parce que les autres bureaucraties sont en train de se demander si des tests salivaires, si des tets antigéniques, sont très très bien ou seulement très bien, mais en fait, il y a une urgence, et il faudrait commencer à tester tout de suite massivement la population. Pas du tout ce qu’on fait. Il va annoncer dieu seul sait quoi, mais… »

Journaliste « Il y a la question justement de notre vie sociale, là aussi, il faut des règles claires, quel type de rassemblement autoriser avec combien de personnes, là aussi, vous attendez des éclaircissements ? »

Dr CH « Non, pas vraiment, parce que, ces histoires, est-ce que 5.000 personnes, 1.000 personnes, 30 personnes, de toutes façons, quand vous êtes dans une foule, vous ne rencontrez pas, vous ne croisez pas 5.000 personnes, vous en rencontrez 10 ou 20, ou 30 au maximum, donc ça change rien, toutes ces histoires de jauge, … »

Journaliste « Ça c’est sur les grands rassemblements. Mais, sur les rassemblements familiaux ou amicaux, est-ce qu’on pourrait être amené à les limiter justement dans notre sphère privée ? »

Dr CH « Tant qu’on n’a pas une stratégie de tests efficace pour dépister les gens qui sont contagieux, le virus continue à circuler, et la circulation du virus, le risque que vous avez de tomber sur le virus dépend du nombre de gens que vous croisez chaque jour, et du nombre de gens nouveaux, parce que si vous croisez toujours exactement les mêmes 3 personnes… »

Journaliste « C’est pour ça que je vous parle de cette éventuelle limitation du nombre de personnes que nous serions autorisés à voir ? »

Dr CH « Oui, mais tout ça, c’est des mesurettes, c’est palliatif, par rapport à la solution qui est de trouver les gens qui sont contagieux très vite et les isoler très vite. Qui est exactement ce qu’on ne fait pas ».

Retrouvez l’interview de Catherine Hill dans son intégralité (ici)

Nous en arrivons à cette excellente nouvelle, même si elle reste à confirmer dans les toutes prochaines semaines.

Après l’expérience pionnière de la vaguelette épidémique en Mayenne, dont le taux d’incidence était monté le 24 juillet jusqu’à 154 cas pour 100.000 habitants (ici), puis redescendu aussi vite (courbe actualisée ci-dessous au 11 septembre).

Après avoir constaté sur les plages et dans les rues des grandes villes du Sud-Ouest une promiscuité très propice à la transmission virale, essentiellement chez des jeunes et des bien portants (ici), je réalisais que probablement l’immunité collective était à portée. D’autant plus que nous serions nombreux (50 à 60%) à posséder une immunité cellulaire (non testée aujourd’hui), croisée avec les coronavirus banaux responsables des rhumes, ce qui abaisserait le seuil pour obtenir le « Graal » à quelques 10 ou 20%... En sachant que les 15 à 44 ans représentent 35,7% de la population française estimée au 1er janvier 2020 (Données INSEE).

Au fond, je me disais que de nombreux départements pourraient sans doute reproduire la courbe de la Mayenne. Mais il me fallait être patient, attendre que cela monte pour que cela puisse redescendre.

Afin de dessiner les courbes d’incidence des 21 départements classés « rouges » le 27 août, j’ai donc téléchargé le 15 septembre les nombres quotidiens de nouveaux cas dans la base de données SI-DEP, « Système d’information de dépistage » (ici).

Voici donc ces fameuses courbes porteuses d’espoir, que vous ne trouverez pas dans les « points épidémiologiques hebdomadaires nationaux » de Santé Publique France, mais seulement en exclusivité sur FranceSoir ! 

En zoomant, on voit quand même beaucoup mieux

Au total, pour la Gironde, le pic d’incidence se situe quelque part entre le 4 septembre, 174 cas pour 100.000 habitants et le 7 septembre (175 cas pour 100.000 habitants), le 11 septembre alors que Jean Castex pointait du doigt Bordeaux et pressait la préfète de la Gironde, le taux d’incidence était déjà redescendu à 138 !

Pour les Bouches-du-Rhône, pic d’incidence le 4 septembre à 215, 188 le 11 septembre. La Guadeloupe a eu son pic d’incidence le 8 septembre à 241, retombé à 213 le 11 septembre.

Les autres pics d’incidence : Paris 172 le 5 septembre (145 le 11 septembre), Val-de-Marne, pic le 2 septembre 148 (99 le 11 septembre), Hauts-de-Seine, 134 le 4 septembre (110 le 11 septembre), ...

La Guyane, quant à elle, a touché un pic à 474 le 3 juillet. Un niveau comparable à celui observé en France métropolitaine entre le 16 et le 29 mars. Elle a donc, mais c’est la seule, dépassé un véritable seuil épidémique ;

Seules les Alpes-Maritimes, où Christian Estrosi a imposé très tôt, le 3 août, le port du masque obligatoire en extérieur à Nice (ici), n’a peut-être pas encore atteint le pic d’incidence, ce qui ne semble pas aller dans le sens d’une quelconque efficacité du masque à ralentir les contaminations…

Nota : Il est très dommageable et ce n’est pas vraiment un signe de transparence, que les jeux de données de la base SI-DEP mis en ligne chaque jour à 19h15, manquent autant de fraicheur, puisqu’ils accusent un retard de 4 jours (Ex : le 15 septembre les données les plus récentes remontaient aux 11 septembre. Je subodore que seules Santé Publique France, la DGS, le Ministre Véran et quelques autres « pistonnés » peuvent accéder aux données en temps réel…

Alors, pourquoi parler de « vaguelettes », pour la plupart des départements, pourtant classés en zone rouge par le Premier Ministre ?

Tout d’abord, parmi ces 21 départements, peu finalement ont présenté des taux d’incidence se situant à des niveaux habituels de seuils épidémiques constatés los d’épidémies d’infections respiratoires aiguës virales, c’est-à-dire compris entre 150 et 200 nouveaux cas sur 7 jours pour 100.000 habitants.

Quels sont ces départements et quelle est la hauteur de leurs pics épidémiques ?

Alpes-Maritimes (151 le 11 septembre), Bouches-du-Rhône (215 le 4 septembre), Gironde (175 le 7 septembre), Guadeloupe (234 le 5 septembre), Guyane (457 le 20 juin), Paris (172 le 5 septembre), Rhône (168 le 9 septembre),

Au total donc 7 départements, soit seulement un tiers des 21 placés en zone de circulation active, ont touché un niveau de seuil épidémique.

En second lieu, jusqu’à 50% des cas positifs pourraient être en réalité des « faux positifs ». C’est en tous cas ce qu’a affirmé Martin Blachier, qui se fait présenter sur les plateaux TV ou à la radio comme épidémiologiste et médecin de santé publique, l’est-il vraiment ?

Martin Blachier dans l’émission « Bonjour Dr Milhau » sur C-News, le 5 septembre :

Dr Brigitte Milhau « On estime qu’il y aurait 3% de faux positifs. Sur un grand nombre, ça fait énormément de personnes »

Dr Martin Blachier « Non, mais c’est beaucoup plus que ça. En fait, la spécificité est de 99%, qu’est-ce que ça veut dire. Ça veut dire que si vous testez 100% de gens vous êtes sûr qu’ils ont pas le virus, il y en a 1% vous allez dire qui sont positifs. Et comme le taux de positifs réels dans la population française il est bien plus bas qu’un pour cent, parce que c’est 3% des tests qui sont faits. Mais sur les 66 millions de français, je fais le calcul, c’est 0,0004 % des gens qui sont positifs. Donc, vous avez quasiment la moitié des tests qui sont rendus qui sont des faux positifs. Et ça, c’est une réalité. Il y a la moitié des gens aujourd’hui qui pensent qu’ils ont le coronavirus alors qu’ils l’ont pas ! C’est dû au fait que la prévalence est trop faible par rapport à la spécificité du test. Donc c’est un petit peu compliqué. Donc, il y a effectivement 30 à 40% de faux négatifs et il y a quasiment la moitié de faux positifs. C’est la réalité sur les tests ».

Autre explication, les laboratoires d’analyses médicales auraient augmenté drastiquement le nombre de cycle d’amplification des PCR à 40, voire 50 cycles. Or, à partir de 35 cycles d’amplification on considère en cas de positivité qu’il s’agit de faux positifs (Il ne peut pas y avoir de virus vivant dans l’isolat, il est impossible de cultiver le virus, et il ne peut s’agir que de fragments ou de débris de virus, qui peuvent le cas échéant témoigner d’une infection passée, mais pas d’une infection active)

Ainsi, la hauteur des pics obtenus en exploitant les données de la base SI-DEP est très certainement surestimée.

Bref, pour conclure, l’exécutif, chef de l’Etat, Premier Ministre, Ministre de le Santé, et les préfets qui jouent tous à se faire peur, prennent des décisions à contre-temps, donc parfaitement inutiles, et en plus, ce ne sont pas les bonnes décisions. En effets les mesures restrictives, liberticides risquent de contrarier et de repousser encore l’atteinte de notre immunité collective, notre meilleure arme pour stopper la pandémie chez nous.


- Source : FranceSoir

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