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Des aides de la Banque mondiale pour les pays pauvres seraient détournées vers… des paradis fiscaux

Auteur : Anaïs Grand | Editeur : Walt | Mardi, 25 Févr. 2020 - 07h09

Les aides de la Banque mondiale aux pays les plus pauvres profiteraient finalement aux plus riches. Dans une étude publiée ce mardi 18 février, la Banque mondiale estime un "taux de fuite moyen" vers des comptes off-shore à hauteur de 7,5%.

C'est une des raisons pour lesquelles Pinelopi "Penny" Koujianou Golberg, économiste en chef de la Banque mondiale, a démissionné le 5 février dernier. Dans une étude publiée ce mardi 18 février, l'institution estime qu'une partie des aides données aux pays pauvres partiraient vers des paradis fiscaux. L'étude intitulée "L'aide financière accaparée par les élites" suggère également que 5% des financements se retrouveraient dans des comptes offshore. Le taux attendrait même 15% pour 7 pays les plus dépendants des aides de la Banque mondiale, comme le Burundi, la Guinée-Bissau ou encore la Sierra Leone.

"L'aide financière accaparée par les élites"

L'institution s'est penchée sur 22 des pays qui ont le plus besoin de contributions. Pour une subvention égale à 1% du PIB, les dépôts dans les paradis fiscaux augmentent de 3,4%, tout en étant égal à zéro dans les pays qui n'en sont pas.L'étude diffusée montre que "les versements d'aides coïncident avec une augmentation importante de transferts vers des centres financiers offshore connus pour leur opacité fiscale comme la Suisse, le Luxembourg, les îles Caïman et Singapour". "Si d’autres interprétations sont possibles, relèvent ses auteurs, cela suggère une évasion sur des comptes bancaires privés dans ces paradis fiscaux."

Dix-neuf de ces pays sont en Afrique, avec des dépôts annuels représentant dans certains Etats des sommes très importantes : 103 millions de dollars pour le Burundi, 145 pour la Tanzanie, ou encore 193 millions de dollars pour Madagascar. Les auteurs estiment également que le détournement de fonds par les "élites" des pays est l'explication la plus plausible, même s'il en existe d'autres. "L'aide détournée par les politiques au pouvoir, les bureaucrates et leurs acolytes est cohérente avec la totalité des schémas observés". Le rapport précise également que les effets sont plus importants pour les pays "les plus corrompus".

Les auteurs estiment également que le détournement de fonds par les "élites" des pays est l'explication la plus plausible, même s'il en existe d'autres.

Dans tous les cas, les économistes de l'étude insistent sur l'importance des sommes captées : "Ces taux représentent une estimation à minima car l'étude ne prend en compte que les transferts vers des comptes offshore, sans intégrer les possibles dépenses en immobilier ou en biens de luxe".


- Source : Marianne

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