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Des chercheurs alertent sur les dangers pour l'homme de certains fongicides

Auteur : Claude Fouquet | Editeur : Walt | Vendredi, 08 Nov. 2019 - 22h50

Des chercheurs français montrent que les SDHI (Inhibiteurs de la Succinate Deshydrogénase), ne sont pas uniquement toxiques pour les moisissures contre lesquelles ils sont censés agir. Ils sont largement utilisés en agriculture mais aussi sur des terrains de sport.

Trop efficaces ? Une étude de chercheurs français du CNRS mais aussi de l'Inra et de l'Inserm, alerte une nouvelle fois sur les dangers pour l'homme de certains pesticides censés avoir une action ciblée. Dans la ligne de mire de ces chercheurs, les SDHI (Inhibiteurs de la Succinate Deshydrogénase), une famille de fongicides de plus en plus utilisés qui s'attaquent à une enzyme clé qui permet aux cellules de respirer.

Ces produits, conçus dans les années 1980 afin de combattre les moisissures et les champignons sont omniprésents dans l'agriculture (céréales, raisins, fraises, pommes de terre…) mais pas seulement. Or, selon cette étude parue dans la revue « Plos one » , huit molécules SDHI commercialisées en France inhibent parfaitement l'activité de l'enzyme SDH (Succinate Deshydrogénase) des champignons, mais pas seulement. Ces fongicides auraient aussi les mêmes effets sur les cellules du ver de terre, de l'abeille et… sur celles de l'espèce humaine.

Une première alerte en 2018

Et selon le généticien Pierre Rustin, l'un des chercheurs qui a participé à cette étude, ces substances augmentent plus précisément le risque de maladies neurologiques « telles que Parkinson ou Alzheimer », en particulier pour les agriculteurs utilisateurs de ces produits.

Ces résultats sont une demi-surprise pour les auteurs. En 2018, un collectif de huit scientifiques, emmenés par le généticien Pierre Rustin, publiait déjà une alerte dans le journal « Libération ». Mais comme c'est souvent le cas en matière scientifique, leur prise de position n'avait pas fait l'unanimité.

Et il y a quelques mois, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), mise en cause par le journaliste et militant anti-pesticides Fabrice Nicolino, cofondateur du mouvement « Nous voulons des coquelicots », avait conclu qu'il n'y avait pas d'éléments pour justifier une alerte sanitaire.

Une loi pour les interdire dans les stades

En tout état de cause, les résultats de cette étude vont apporter de l'eau au moulin des nombreuses villes qui viennent d'interdire les pesticides sur leur territoire , mais aussi à Joël Labbé. Le sénateur du Morbihan a annoncé qu'il compte faire une proposition de loi dès 2020 pour les interdire sur les stades sportifs.

Actuellement en effet, si les produits phytosanitaires sont autorisés dans l'agriculture, ils sont interdits d'utilisation dans l'entretien des espaces verts, des forêts, des promenades et voiries dans les communes et seuls les cimetières et les stades échappent à cette interdiction.


- Source : Les Echos

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