Le sexe à l’école, parlons-en
Vingt ans plus tard, j’ai cherché à faire la connaissance de Farida Belghoul quand elle a commencé à faire parler d’elle dans le cadre de la contestation du projet « mariage pour tous ». Son éloquence était puissante, ses références étaient le bon sens traditionnel, la morale naturelle, qui est universelle, et que chaque société vivante sait transmettre. Son point de vue, celui d’une mère de famille soucieuse de protéger les enfants de facteurs de déstructuration morale. Farida est l’enseignante qui a fait le plus pour permettre à la conscience populaire de se faire entendre, elle a tout sacrifié pour transmettre les valeurs fondamentales qu’on apprend dans sa famille, qui sont maintenant mises en danger par des idéologies douteuses, nées, comme des champignons empoisonnés, de la dernière pluie.
Des millions de citoyens descendirent dans la rue à l’appel d’une autre femme de combat, « Frigide Barjot », elle aussi dotée d’une imagination et d’un sens du terrain peu communs. Instinctivement, nous les parents normaux, nous avons rejoint le mouvement, pour faire respecter la sensibilité majoritaire, en France, en 2013, et refuser l’imposition législative d’une parodie de mariage, revendication d’une infime minorité, ne se rattachant à aucune tradition française, mais simplement propulsée par des instances supranationales jamais élues, elles-mêmes soumises à des chantages financiers par ce qui est maintenant parfaitement identifié comme le « lobby LGBT »: un groupe de pression cynique, sans la moindre légitimité pour représenter la volonté ou les intérêts de la population, totalement indifférent au bien commun, ne se souciant que d’instaurer des privilèges de caste à son profit.
La Manif pour tous n’obtint rien, la loi nous fut assénée comme une sorte de punition collective (bravo les députés, qui ne se dérangèrent pas le jour du vote…) mais le gouvernement du président Hollande perdit définitivement sa popularité en imposant l’innovation, inédite dans toute l’histoire de l’humanité, dans toutes les configurations sociales, des plus rudimentaires aux plus complexes, du mariage entre personnes du même sexe, en contradiction avec les lois de la nature et l’équilibre de chaque société.
Deux ministres s’étaient distinguées pour imposer cette loi en 2013, l’une d’entre elles avait été parachutée ministre de l’Education, et n’avait pas hésité à promouvoir dans les faits la propagande homosexuelle dans les établissements scolaires, outre la banalisation de toute activité sexuelle, dans le cadre des cours d’éducation sexuelle, dans les infirmeries, dans les incitations à fréquenter des sites internet incroyablement explicites et choquants. Ce faisant, l’industrie des contraceptifs et des produits abortifs recevait un coup de pouce certain, avec une règle: que les parents ne sachent rien des expériences de leurs ados qui les amenaient fatalement, un jour ou l’autre, à sombrer dans la confusion identitaire, la honte, et la dépression, parce que la nature humaine exige que la transgression destructrice puisse être surmontée par le sevrage, avec le soutien inflexible des plus âgés, afin de dépasser l’abrutissement par les plaisirs toxiques, pour donner un sens à la vie, et tout particulièrement dans le cas des adolescents, sujets à tomber dans le gouffre de toutes les addictions fatales.
Cinq ans plus tard, l’étourdie qui s’était prêtée aux expérimentations sociétales a été remerciée, comme le président Hollande, mais le projet officiel s’est aggravé, puisqu’il s’agit maintenant d’avancer encore l’âge de l’initiation au sexe, seul, ou avec n’importe qui ayant quelque orifice à exploiter, jusqu’à l’école primaire, voire maternelle, si personne n’y met le holà. Seule une société en pleine déliquescence peut se soumettre sans réagir à la tyrannie du modèle pornographique imposé par des intérêts marchands jusque sur les enfants, aboutissant à la rupture complète entre les parents et l’institution scolaire.
Farida porte la résistance spirituelle instinctive du peuple à cette dérive institutionnelle sournoise, puisque l’apprentissage du sexe tous azimuts comme activité ludique, légitime à tout âge, et sans conséquences dommageables, se farde d’une rhétorique égalitaire, alors qu’il s’agit de trois abus de pouvoir étatique conjugués, sous couvert de formation de la jeunesse: délégitimation des structures familiales, de leur logique et de leurs principes moraux, viol mental des enfants, et violation de la laïcité républicaine, qui est un principe de respect envers chaque religion, ce respect relevant de la prudence élémentaire.
Par ses qualités pédagogiques, Farida nous aide tous à surmonter nos défiances envers les religions qui ne sont pas les nôtres, et à retrouver le ciment moral commun, indispensable à la construction d’une société solide. Pour se faire entendre, Farida use dans ses vidéos de figures de rhétorique qui ont fait leurs preuves: l’apostrophe, l’hyperbole, l’invective. Là où la politesse amère des milieux cathos, et la timidité distante des milieux musulmans, sont des freins, n’arrivent pas à faire passer le message auprès du gouvernement, Farida contourne les obstacles, et obtient la confiance des familles. Son action constitue donc au minimum un contre-poids indispensable dans l’équilibre des forces qui s’affrontent sur le terrain de l’école.
La révolte des Gilets Jaunes fait découvrir que sous acquiescement apparent de la société à l’éradication des traditions et à la pornification officiellement encouragée, le retour du réel jaillit avec la force dévastatrice d’un boomerang sur nos élites déracinées. Le président Macron, surpris, est le premier à s’être laissé ébranler par la force tellurique qui vient de ressurgir, celle qui soulève régulièrement le peuple, quand une tyrannie se croit solidement implantée. C’est lui-même qui appelle craintivement à un dialogue national, pour prévenir le pire. Mais cela ne suffira pas: imposons d’abord le Referendum d’Initiative Citoyenne, et que le peuple dise enfin s’il a envie de subir encore longtemps les oukases vicieux des marchands de cul. Farida est une pionnière du vrai débat frontal.
Où va la France, se demande-t-on anxieusement dans les hautes sphères? Et nous répondons en chantant dans les rues: « Allons enfants de la patrie… » Notre patrie, ce n’est pas le paradis des marchands du temple (oui, l’école doit rester un temple pour tous), c’est ce qui mérite qu’à chaque génération, on se sacrifie pour elle, pour qu’elle soit vivante, c’est notre capacité d’idéal incarné dans des lieux, en accord avec les gens qui y sont intimement attachés.
Farida est une force hors du commun qui retient la France d’aller dans le mur, dans l’éclatement, l’éviscération, l’insignifiance définitive.
Il est temps que d’autres reprennent le flambeau, au cœur même de l’institution scolaire, là où elle excelle. Mais peu de personnalités peuvent comme elle interpréter et dynamiser le sentiment des nouvelles couches populaires, sans sombrer dans la violence ou un quelconque communautarisme, et peu de gens sont capables comme elle de se faire entendre bien au-delà, à la jonction des autres secteurs de la société.
Les enseignants, comme les fonctionnaires en général, ont un sens aigu de leur responsabilité. Il nous revient, à nous autres enseignants, de protéger Farida, qui, comme tant de Gilets Jaunes, nous protège, nous, nos enfants, et notre patrie. C’est pour nous tous, parents et grand-parents, qu’elle monte et remonte inlassablement au feu. Nous ne laisserons pas l’Education nationale se laisser dévorer par un consumérisme sans foi ni loi, sans repères, sans barrières de sécurité, chaque fois plus cannibale, décevant cruellement l’idéalisme des enfants et des parents, relevant de la pédocriminalité.
Voir plusieurs nouvelles vidéos sur le site Justice et respect pour l’enfance, dont celle de Maître Laurent Marcinace: https://youtu.be/PVzjMx8K0Bc et « Maria Poumier soutient Farida Belghoul », https://youtu.be/-h1CsCLygvQ
- Source : Entre La Plume et l'Enclume