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Dimanche, 19 Mai 2024

Le sexe à l’école, parlons-en

Auteur : Maria Poumier | Editeur : Walt | Samedi, 12 Janv. 2019 - 18h31

Je me suis investie dans l’éducation populaire en 1992, lorsque j’ai fondé avec une jeune aide-soignante marocaine, l’association locale Femmes 2000 pour aider les mères de famille étrangères à reprendre le contrôle et l’autorité sur leurs enfants adolescents, au Val Fourré, à Mantes la Jolie, une ville qui venait de connaître des troubles graves, un jeune homme ayant trouvé la mort lors d’une course poursuite avec la police, ainsi qu’une policière. La tension était à son comble, et nous avons contribué à pacifier ce vaste quartier en mettant en place un réseau de médiation entre les familles et les administrations, ainsi que des cours d’alphabétisation et de français pour les mamans. Le député maire de Mantes la Jolie, Pierre Bédier, avait soutenu notre initiative, nous venions combler un manque, les services sociaux existants n’étaient pas fonctionnels. Nous avons permis à des mères de famille de culture et d’origine variée de se rencontrer, de se concerter, et d’adopter des attitudes communes de respect et de confiance envers l’institution scolaire et les enseignants. Les enseignants aussi, de leur côté, et les assistantes sociales, ont commencé à mieux comprendre les enfants déboussolés et tumultueux, dont les parents étaient des immigrants de fraîche date bien souvent en situation de réelle détresse.

Farida Belghoul

Vingt ans plus tard, j’ai cherché à faire la connaissance de Farida Belghoul quand elle a commencé à faire parler d’elle dans le cadre de la contestation du projet « mariage pour tous ». Son éloquence était puissante, ses références étaient le bon sens traditionnel, la morale naturelle, qui est universelle, et que chaque société vivante sait transmettre. Son point de vue, celui d’une mère de famille soucieuse de protéger les enfants de facteurs de déstructuration morale. Farida est l’enseignante qui a fait le plus pour permettre à la conscience populaire de se faire entendre, elle a tout sacrifié pour transmettre les valeurs fondamentales qu’on apprend dans sa famille, qui sont maintenant mises en danger par des idéologies douteuses, nées, comme des champignons empoisonnés, de la dernière pluie.

Des millions de citoyens descendirent dans la rue à l’appel d’une autre femme de combat, « Frigide Barjot », elle aussi dotée d’une imagination et d’un sens du terrain peu communs. Instinctivement, nous les parents normaux, nous avons rejoint le mouvement, pour faire respecter la sensibilité majoritaire, en France, en 2013, et refuser l’imposition législative d’une parodie de mariage, revendication d’une infime minorité, ne se rattachant à aucune tradition française, mais simplement propulsée par des instances supranationales jamais élues, elles-mêmes soumises à des chantages financiers par ce qui est maintenant parfaitement identifié comme le « lobby LGBT »: un groupe de pression cynique, sans la moindre légitimité pour représenter la volonté ou les intérêts de la population, totalement indifférent au bien commun, ne se souciant que d’instaurer des privilèges de caste à son profit.

La Manif pour tous n’obtint rien, la loi nous fut assénée comme une sorte de punition collective (bravo les députés, qui ne se dérangèrent pas le jour du vote…) mais le gouvernement du président Hollande perdit définitivement sa popularité en imposant l’innovation, inédite dans toute l’histoire de l’humanité, dans toutes les configurations sociales, des plus rudimentaires aux plus complexes, du mariage entre personnes du même sexe, en contradiction avec les lois de la nature et l’équilibre de chaque société.

Deux ministres s’étaient distinguées pour imposer cette loi en 2013, l’une d’entre elles avait été parachutée ministre de l’Education, et n’avait pas hésité à promouvoir dans les faits la propagande homosexuelle dans les établissements scolaires, outre la banalisation de toute activité sexuelle, dans le cadre des cours d’éducation sexuelle, dans les infirmeries, dans les incitations à fréquenter des sites internet incroyablement explicites et choquants. Ce faisant, l’industrie des contraceptifs et des produits abortifs recevait un coup de pouce certain, avec une règle: que les parents ne sachent rien des expériences de leurs ados qui les amenaient fatalement, un jour ou l’autre, à sombrer dans la confusion identitaire, la honte, et la dépression, parce que la nature humaine exige que la transgression destructrice puisse être surmontée par le sevrage, avec le soutien inflexible des plus âgés, afin de  dépasser l’abrutissement par les plaisirs toxiques, pour donner un sens à la vie, et tout particulièrement dans le cas des adolescents, sujets à tomber dans le gouffre de toutes les addictions fatales.

Cinq ans plus tard, l’étourdie qui s’était prêtée aux expérimentations sociétales a été remerciée, comme le président Hollande, mais le projet officiel s’est aggravé, puisqu’il s’agit maintenant d’avancer encore l’âge de l’initiation au sexe, seul, ou avec n’importe qui ayant quelque orifice à exploiter, jusqu’à l’école primaire, voire maternelle, si personne n’y met le holà. Seule une société en pleine déliquescence peut se soumettre sans réagir à la tyrannie du modèle pornographique imposé par des intérêts marchands jusque sur les enfants, aboutissant à la rupture complète entre les parents et l’institution scolaire.

Farida porte la résistance spirituelle instinctive du peuple à cette dérive institutionnelle sournoise, puisque l’apprentissage du sexe tous azimuts comme activité ludique, légitime à tout âge, et sans conséquences dommageables, se farde d’une rhétorique égalitaire, alors qu’il s’agit de trois abus de pouvoir  étatique conjugués, sous couvert de formation de la jeunesse: délégitimation des structures familiales, de leur logique et de leurs principes moraux, viol mental des enfants, et violation de la laïcité républicaine, qui est un principe de respect envers chaque religion, ce respect relevant de la prudence élémentaire.

Par ses qualités pédagogiques, Farida nous aide tous à surmonter nos défiances envers les religions qui ne sont pas les nôtres, et à retrouver le ciment moral commun, indispensable à la construction d’une société solide. Pour se faire entendre, Farida use dans ses vidéos de figures de rhétorique qui ont fait leurs preuves: l’apostrophe, l’hyperbole, l’invective. Là où la politesse amère des milieux cathos, et la timidité distante des milieux musulmans, sont des freins, n’arrivent pas à faire passer le message auprès du gouvernement, Farida contourne les obstacles, et obtient la confiance des familles. Son action constitue donc au minimum un contre-poids indispensable dans l’équilibre des forces qui s’affrontent sur le terrain de l’école.

La révolte des Gilets Jaunes fait découvrir que sous acquiescement apparent de la société à l’éradication des traditions et à la pornification officiellement encouragée, le retour du réel jaillit avec la force dévastatrice d’un boomerang sur nos élites déracinées. Le président Macron, surpris, est le premier à s’être laissé ébranler par la force tellurique qui vient de ressurgir, celle qui soulève  régulièrement le peuple, quand une tyrannie se croit solidement implantée. C’est lui-même qui appelle craintivement à un dialogue national, pour prévenir le pire. Mais cela ne suffira pas: imposons d’abord le Referendum d’Initiative Citoyenne, et que le peuple dise enfin s’il a envie de subir encore longtemps les oukases vicieux des marchands de cul. Farida est une pionnière du vrai débat frontal.

Où va la France, se demande-t-on anxieusement dans les hautes sphères? Et nous répondons en chantant dans les rues: « Allons enfants de la patrie… » Notre patrie, ce n’est pas le paradis des marchands du temple (oui, l’école doit rester un temple pour tous), c’est ce qui mérite qu’à chaque génération, on se sacrifie pour elle, pour qu’elle soit vivante, c’est notre capacité d’idéal incarné dans des lieux, en accord avec les gens qui y sont intimement attachés.

Farida est une force hors du commun qui retient la France d’aller dans le mur, dans l’éclatement, l’éviscération, l’insignifiance définitive.

Il est temps que d’autres reprennent le flambeau, au cœur même de l’institution scolaire, là où elle excelle. Mais peu de personnalités peuvent comme elle interpréter et dynamiser le sentiment  des nouvelles couches populaires, sans sombrer dans la violence ou un quelconque communautarisme, et peu de gens sont capables comme elle de se faire entendre bien au-delà, à la jonction des autres secteurs de la société.

Les enseignants, comme les fonctionnaires en général, ont un sens aigu de leur responsabilité. Il nous revient, à nous autres enseignants, de protéger Farida, qui, comme tant de Gilets Jaunes, nous protège, nous, nos enfants, et notre patrie. C’est pour nous tous, parents et grand-parents, qu’elle monte et remonte inlassablement au feu. Nous ne laisserons pas l’Education nationale se laisser dévorer par un consumérisme sans foi ni loi, sans repères, sans barrières de sécurité, chaque fois plus cannibale, décevant cruellement l’idéalisme des enfants et des parents, relevant de la pédocriminalité.

Voir plusieurs nouvelles vidéos sur le site Justice et respect pour l’enfance, dont celle de Maître Laurent Marcinace: https://youtu.be/PVzjMx8K0Bc et « Maria Poumier soutient Farida Belghoul », https://youtu.be/-h1CsCLygvQ


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