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Sarkozy veut qu’on lui cite une seule promesse qu’il n’ait pas tenue… Chiche !

Auteur : François Teutsch | Editeur : Walt | Vendredi, 06 Nov. 2015 - 14h38

« Citez-moi une seule promesse de 2007 que je n’ai pas tenue ! » Sur RTL, Nicolas Sarkozy s’est montré bien imprudent. Parce qu’il a fait tant de promesses lors de sa magistrale campagne de 2007 qu’il fallait bien que certaines fussent oubliées. C’est la loi du genre, mais oser proclamer que toutes ses promesses ont été tenues relève au mieux de l’inconscience, au pire du mépris pour ces gogos d’électeurs si prompts à oublier… À moins qu’il ne s’agisse de l’application cynique du célèbre adage selon lequel les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.

Libération s’est amusé à en dresser une courte liste : du gouvernement de 15 membres au contrat de travail unique, du statut du beau-parent aux allocations familiales dès le premier enfant, du service civique obligatoire aux plafonds annuels d’immigration, ce ne sont que quelques exemples d’engagements non tenus. Certains, d’ailleurs, sont heureusement passés à la trappe.

La lecture de son programme présidentiel pour 2007-2012 mettrait sans doute en évidence d’autres réformes essentielles jamais mises en œuvre. Là n’est pas l’essentiel, car Sarkozy a surtout trahi le principal : restaurer l’autorité de l’État.

Chacun connaît la phrase du général de Gaulle à propos d’Albert Lebrun : « Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un État. » Nicolas Sarkozy s’est montré le digne successeur d’Albert Lebrun. Il faut lire l’excellent dossier consacré par la revue Éléments d’Alain de Benoist à la droite face au poison libéral, pour comprendre à quel point nos hommes politiques, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy, ont abandonné toute idée de souveraineté de l’État, de nation, d’identité nationale, au profit d’un nouveau modèle de civilisation individualiste, fondée sur le primat de l’économie et de la finance.

Ces hommes qui nous gouvernent ne sont plus des chefs d’État car ils ont détruit l’État. Considérant que le cadre national est un obstacle à l’atomisation de la société, ils y ont substitué une gigantesque technocratie dont l’essence est de transférer le pouvoir aux puissances économiques. À cet égard, il faut se souvenir que Nicolas Sarkozy est un atlantiste convaincu, qui a replacé la France sous la dépendance militaire des États-Unis. Qu’il est un européiste forcené, qui a ignoré l’expression de la souveraineté populaire en faisant adopter par voie parlementaire le traité constitutionnel européen sous le nom de traité de Lisbonne. Qu’il a mis en place le mécanisme, parachevé par son successeur, de tutelle budgétaire de notre pays par la Commission européenne. Qu’il a refusé, comme l’y invitait Patrick Buisson, de soumettre à référendum les questions centrales liées à l’identité nationale et à l’immigration.

Que le président Sarkozy ait oublié les promesses du candidat ne représente finalement que l’écume des choses. Le principal est ailleurs : dans la décomposition assumée d’institutions qui, quels que soient leurs défauts, avaient pour objet d’assurer l’indépendance de la France et sa souveraineté dans le concert des nations. Pour notre malheur, nombreux sont les électeurs de droite qui n’en ont pas conscience et qui, parce que tout vaut mieux que Hollande et sa clique, s’apprêtent à voter de nouveau pour un homme que le mot France ne fait pas tressaillir.

À moins qu’à la faveur d’imprévisibles événements, la France se réveille et se donne un chef.


- Source : François Teutsch

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