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Netanyahou : Bibi fricoteur

Auteur : Dominique Jamet | Editeur : Walt | Jeudi, 05 Mars 2015 - 19h32

Une précision – qui n’est pas une précaution – liminaire : je ne suis pas antisémite.

Pas plus, en tout cas, que l’ancien président Shimon Peres, que Mme Tzipi Livni, que M. Isaac Herzog, que l’écrivain Amos Oz, que les millions de citoyens israéliens qui aspirent à vivre en paix dans un Proche-Orient où, les pompiers remplaçant les pyromanes, on mettrait plutôt de l’eau que de l’huile sur le feu.

Notre temps, en expiation d’un crime, a offert une terre, une nation, un État au peuple épars, dispersé depuis deux mille ans, à qui l’on avait non seulement refusé tout cela mais que la barbarie avait tenté d’exterminer. Israël est une réalité, inscrite dans l’Histoire et dans le sol, qui ne doit pas se voir dénier le droit de vivre à l’intérieur des frontières sûres et précises que lui a reconnues l’ONU en 1967. Mais je ne confonds pas, dans le même respect et le même statut, les juifs qui ont choisi d’être les libres citoyens des États dont ils ont la nationalité, Israël, qui est un État comme les autres, sans plus ni moins de légitimité, le Likoud et son chef, le Premier ministre israélien, M. Benyamin Netanyahou.

Les deux mandats de Premier ministre qu’a exercés M. Netanyahou, entre 1996 et 1999, et depuis 2009, ont été des périodes de montée des tensions, des haines et de régression des chances de la paix entre Israël, ses voisins, les pays arabes, le monde musulman.

M. Netanyahou, au nom d’une mission historique de défense et d’extension d’Israël qu’il s’est arrogée, a patiemment et sournoisement défait tout ce qu’avaient tenté, contre une partie de leur opinion, aux dépens de leur popularité, au risque et pour l’un au prix de leur vie trois Premiers ministres qui n’étaient ni moins patriotes ni moins courageux mais qui étaient plus estimables que lui, Menahem Begin, Ariel Sharon lui-même malgré Sabra et Chatila, et bien sûr Yitzhak Rabin, cible et victime des fanatiques comme, de l’autre côté de la frontière, Anouar el-Sadate.

M. Netanyahou, qui se plaît à exploiter la peur et les catastrophes, s’est invité en janvier dernier à Paris, officiellement pour rendre hommage aux victimes du terrorisme djihadiste, mais surtout pour y faire de la retape auprès des Français juifs qu’il a invités à quitter leur pays pour rejoindre le sien.

M. Netanyahou, en pleine campagne électorale, s’est précipité à Washington, au mépris de toute convenance diplomatique, pour y conjurer le risque d’un accord entre l’indéfectible allié dont la protection est depuis près de soixante-dix ans la plus sûre garantie d’Israël, et l’Iran, qui pourrait à cette occasion réintégrer le concert des nations. Comme le Parti socialiste d’un Front national diabolisé, M. Netanyahou a besoin d’agiter l’épouvantail qu’est Ali Khamenei. M. Netanyahou ne craint rien tant qu’un Iran où les réformateurs auraient pris le pas sur les mollahs.

Par son attitude dans la bande de Gaza et sa politique d’extension indéfinie des « colonies » juives sur un territoire qui n’appartient pas plus à Israël que l’Alsace au IIIe Reich, M. Netanyahou est le meilleur sergent recruteur du Hamas et, au-delà d’Israël, des brigades internationales du djihadisme.

M. Netanyahou prétend que sa personne, son poste, sa politique et sa carrière sont indissolublement liés au destin d’Israël. Aux yeux du monde, avant d’être celui d’Israël, le visage de M. Netanyahou est celui de la guerre. Accessoirement celui de l’affairisme et de la corruption.

Ce n’est pas être antisémite que de souhaiter la défaite électorale de ce personnage malfaisant. Israël mérite mieux que M. Netanyahou.


- Source : Dominique Jamet

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