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Dimanche, 28 Avr. 2024

Les mensonges fondateurs d’Israël (Deuxième partie)

Auteur : Youssef Hindi | Editeur : Walt | Vendredi, 15 Mars 2024 - 12h05

Sommaire

- Les Arabes sont arrivés tardivement en Palestine (VIIe siècle)

- L’expansion territoriale n’est pas un projet mais le résultat de guerres défensives

- Les Israéliens ont décolonisé Gaza par gentillesse

- Israël protège les chrétiens

*

Le mois dernier nous avons déconstruit plusieurs des mensonges fondateurs d’Israël. Autant de mensonges qui servent à la propagande sioniste et qui ne rencontrent que rarement le mur de la réalité historique et des faits. Nous poursuivons donc ici la démystification.

Les Arabes sont arrivés tardivement en Palestine (VIIe siècle)

D’après les sionistes, les Arabes ne sont arrivés en Palestine qu’au VIIe siècle, durant l’expansion musulmane. Leur présence serait donc le résultat d’une histoire impériale, ce qui leur retirerait toute légitimité à demeurer en Terre sainte, contrairement aux juifs qui se seraient absentés pendant 2 000 ans ; période de temps où la terre de Palestine serait restée quasiment vide, attendant que ses propriétaires reviennent d’exil…

Or, la présence d’Arabes de Palestine remonte à l’époque romaine, comme l’explique l’historienne A.-M. Goichon. « Toute une frange de population arabe était établie aux confins des empires perse et romain. Les princes arabes alliés de Rome sur tout le pourtour du désert ont joué un rôle avant l’ère chrétienne. Il n’en fut pas de même en Palestine qui était gouvernée plus directement, mais la population était fortement arabe, d’où les chrétiens arabes d’avant l’islam, qui étaient présents dès la fondation de l’Église ». [1]

L’expansion territoriale n’est pas un projet mais le résultat de guerres défensives

D’après la propagande israélienne, l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, du Sud-Liban, du Golan et du Sinaï sont les conséquences de guerres défensives et non pas l’application d’un projet expansionniste hégémonique. Pourtant…

Dès 1918, dans un livre coécrit en yiddish, David Ben Gourion inclut dans les frontières du futur État hébreu le territoire de Palestine, le sud du Liban jusqu’au fleuve Litani, une partie du sud de la Syrie, une grande partie de la Jordanie et la péninsule du Sinaï [2].

En 1937, Ben Gourion déclara : « Après la formation d’une grande armée suite à la création de l’État, nous abolirons le partage et nous occuperons toute la Palestine. » La même année, il dit à son fils : « Érigeons un État juif sur-le-champ, même si ce n’est pas sur tout le territoire. Le reste nous reviendra avec le temps. Il le faut ». [3]

Le 13 mai 1947, un an avant la création de l’État d’Israël, Ben Gourion déclara devant l’Agence juive aux États-Unis : « Nous voulons la terre d’Israël dans sa totalité. C’était l’intention de départ ».

Une semaine plus tard, devant l’Assemblée élue à Jérusalem, il dit : « Y a-t-il une personne parmi nous qui ne soit pas d’accord avec le fait que l’intention première de la déclaration Balfour et du mandat sur la Palestine, et l’intention première des espoirs nourris par des générations de Juifs, était de créer un État juif sur la totalité de la terre d’Israël ? » [4]

Après la guerre des Six Jours en juin 1967, déclenchée par Israël et qui s’est soldée par l’occupation du Sinaï égyptien et du Golan syrien, les dirigeants israéliens ont considéré que les pays arabes devaient non seulement reconnaître Israël mais aussi signer une paix avec lui alors que l’État hébreu occupait leur territoire. Le Premier ministre israélien de l’époque, Levi Eshkol, déclara le 6 septembre 1967 :

« Puisque les Arabes ne veulent pas la paix, il n’y a pas d’autre solution pour Israël que de viser à des frontières naturelles, et il n’y en a pas de plus naturelle que celle du canal de Suez ». [5]

Le 22 septembre 1967, Yitzhak Rabin – alors chef d’État-major – reprend l’expression « frontières naturelles » que sont le canal de Suez, la vallée du Jourdain et les hauteurs du Golan [6].

Les Israéliens ont décolonisé Gaza par gentillesse

En 2005, Ariel Sharon a décidé de retirer les colonies juives de Gaza. Cet événement est constamment mis en avant par les propagandistes israéliens comme preuve de la volonté de conciliation de Tel-Aviv qui aurait fait montre de sa bonne volonté.

La réalité est tout autre. Déjà, en 1992, Moshe Arens, membre du Lilkoud qui a été ministre de la Défense (de 1983 à 1984, de 1990 à 1992 et en 1999) et membre de la Knesset (de 1999 à 2003), parlait de la nécessité de quitter la bande de Gaza :

« C’est une charge inutile, nous ne sommes pas tenus de la supporter : cela ne vaut pas le mal que nous nous donnons là-bas. Avec le temps, cette charge deviendra de plus en plus pesante pour nous et finira par nous coûter trop cher. Il faut annoncer à l’Égypte, à l’ONU, aux États-Unis que nous allons sortir à telle date et qu’ils en tiennent compte. Je ne me fais aucune illusion sur ce qui va se passer quand nous aurons quitté Gaza. Ce sera loin d’être la paix. Nous aurons des problèmes avec ceux qui prendront le pouvoir à Gaza, mais moins que maintenant ». [7]

Lorsque le Premier ministre Ariel Sharon retire les colonies de Gaza en 2005, il reloge les 6 000 colons en Cisjordanie et renforce les positions israéliennes en Cisjordanie sans négociation préalable avec les autorités palestiniennes. En contrepartie du retrait de Gaza, Ariel Sharon a obtenu des garanties américaines sur le « non-retour aux frontières de 1967 » et la « prise en compte des changements démographiques » en Cisjordanie, en d’autres termes, l’acceptation de la colonisation juive massive des terres palestiniennes [8].

Israël protège les chrétiens

Dans un article publie? dans le journal L’Action franc?aise le 20 de?cembre 1920, titre? « Les effets du sionisme », Jacques Bainville pointait, dès l’instauration du Foyer national juif en Palestine, le mépris des juifs sionistes envers les chrétiens d’Orient.

« L’Osservatore romano et la Semaine religieuse de Paris ont re?cemment publie? un ensemble de documents sur la situation de la Palestine. Le sionisme soutenu par le cabinet de Londres y apparai?t comme une aventure alarmante a? tous les points de vue. De?ja? les incidents ont e?te? nombreux.

Ils sont d’abord, bien entendu, de nature religieuse. Le sionisme, aux Lieux-Saints, n’a pas l’impartialite? des Turcs. Il traite en intrus les repre?sentants des communions chre?tiennes. Le haut commissaire britannique, sir Herbert Samuel, se comporte comme un chef plus religieux que politique. Le "prince d’Israe?l", ainsi l’ont surnomme? ses coreligionnaires, va prier, le jour du sabbat, a? la grande synagogue, acclame? par la population juive de Je?rusalem. Par contre, le Saint-Se?pulcre est un lieu qui lui fait horreur. Au mois de juillet dernier, visitant la basilique, sir Herbert Samuel refuse d’entrer dans le sanctuaire du tombeau. Cette insulte aux chre?tiens fut releve?e. Le synode des Grecs orthodoxes de?posa sur-le-champ le patriarche Damianos en lui reprochant de n’avoir rec?u le haut commissaire que pour essuyer cet affront.

Un tel incident me?rite une attention se?rieuse. Il montre a? quelles rivalite?s confessionnelles, susceptibles de de?ge?ne?rer en luttes plus graves, le sionisme doit conduire. On regrette de?ja? les Turcs, "le seul peuple tole?rant", disait Lamartine qui, dans son Voyage en Orient, se demandait, avec son ge?nie divinatoire, ce que deviendraient les lieux saints lorsque leurs gardiens flegmatiques n’y seraient plus. » [9]

Le rabbin israe?lien d’origine franc?aise Shlomo Aviner, s’e?tant exprime? a? propos de l’incendie de Notre-Dame [10], des chre?tiens et des e?glises, a explique? a? ses ouailles qu’il e?tait, d’apre?s le Talmud, du devoir des juifs de de?truire et bru?ler les e?glises en Terre sainte :

« Il n’y a pas de mitzvah (commandement) de se re?jouir des incendies des e?glises chre?tiennes a? l’e?tranger. Dans notre terre sainte, le sujet est plus complique?. En effet, le Satmar Rebbe a e?crit une de ses raisons pour ne pas immigrer en Israe?l, car ici [en Israe?l] c’est une mitzvah (commandement) de bru?ler des e?glises, et comme ils ne le font pas, ils violent e?galement l’interdiction. » [11]

Les destructions d’e?glises sont effectivement fre?quentes en Palestine occupe?e. Une e?glise incendie?e le 18 juin 2015 ; une maison du patriarcat de?libe?re?ment de?truite en novembre 2013 a? Je?rusalem [12] ; l’e?glise Saint-E?tienne de Bet Gemal, a? 30 kilome?tres de Je?rusalem, a e?te? saccage?e le 20 septembre 2017…

Les attaques ciblant directement les chre?tiens de?fraient souvent la chronique. En juin 2019, une agression est survenue contre des se?minaristes et un pre?tre arme?nien :

« Alors qu’une vingtaine de se?minaristes, accompagne?s par leur pre?tre doyen, quittaient le Se?minaire the?ologique arme?nien pour se rendre, comme chaque semaine au Saint-Se?pulcre, trois juifs extre?mistes accompagne?s d’un chien musele?, leur ont crache? dessus et les ont verbalement insulte?s en hurlant "Que meurent les chre?tiens !" et "Nous vous chasserons hors du pays !".

Ils ont ensuite enleve? la muselie?re de leur chien et l’ont lance? a? l’attaque du doyen. Les se?minaristes ont alors o?te? leurs soutanes pour prote?ger le doyen des morsures et les ont agite?es pour distraire l’attention du chien. Les trois extre?mistes sont alors passe?s a? l’attaque contre les se?minaristes dont un a eu la main casse?e, puis ils ont pris la fuite pour se rendre au commissariat de police de la vieille ville afin… de porter plainte contre les Arme?niens qui auraient tente? de les lyncher ! Le Patriarcat arme?nien a porte? plainte contre ces agresseurs et appelle a? leur condamnation.

Ce type d’incidents antichre?tiens est malheureusement tre?s fre?quent a? Je?rusalem ». [13]

Et le site du Patriarcat arme?nien de pre?ciser :

« L’article de la presse juive sur l’attaque est un pur mensonge et une calomnie malveillante, qui porte atteinte a? notre re?putation et porte atteinte a? la re?putation exceptionnelle du patriarcat arme?nien. Les re?actions dans la presse juive et leur page Facebook sur cet article diffamatoire et ve?hiculent la haine ». [14]

L’association SOS Chrétiens d’Orient a fait état de nombreux incidents en Terre sainte [15].

« Dans les cinq premières semaines de l’année 2023, cinq actes de vandalisme ou d’agression perpétrés par des juifs ont visé des lieux, sanctuaires ou membres de la communauté chrétienne de Jérusalem.

L’année s’est ainsi ouverte sur la profanation, le 1er janvier, d’une trentaine de tombes dans un cimetière chrétien du mont Sion par deux jeunes juifs radicaux (15 ans et 18 ans).

Un centre communautaire maronite a également été saccagé à Ma’alot, dans le nord d’Israël, le 12 janvier. Le même jour, une série de graffitis a été écrite en hébreu sur les murs du monastère Saint-Jacques, le siège du patriarcat arménien : "Mort aux chrétiens", "mort aux Arméniens", "vengeance" ».

Des passants arméniens ont également été pris au moins deux fois à partie par de jeunes juifs, le 28 janvier. 

« Aujourd’hui, des groupes viennent exprès à Jérusalem pour s’en prendre aux chrétiens. Ce sont toujours des jeunes avec un look de colons. Ils viennent prier pendant le Shabbat puis, le samedi soir, ils cherchent des problèmes », a expliqué Setrag Balian, un Arménien du quartier.

Le 26, c’est un restaurant de la porte Neuve, l’entrée du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem, qui a été la cible de violences. Quelques touristes boivent un verre à la terrasse du restaurant Taboon and Wine. Miran Krikorian, le propriétaire, est alerté par les serveurs et accourt. « Nous étions le seul commerce de la rue encore ouvert. C’est tombé sur nous, raconte la gérante, qui décrit des scènes d’une grande violence. Ils étaient 40 contre 5. Ils criaient : "Les musulmans en Syrie, les chrétiens au Vatican, morts aux Arabes !" »

Le 2 février, un touriste juif américain a brisé une statue du Christ au couvent franciscain de la Flagellation, deuxième étape du chemin de croix en vieille ville de Jérusalem. « Il a décroché la statue du Christ flagellé, qui s’est brisée sur le sol au niveau des pieds, avant de commencer à lui marteler le visage ». 

« Ce n’est nullement une coïncidence si la légitimation de la discrimination et de la violence dans l’opinion publique et l’environnement politique israélien actuel se traduit aussi par des actes de haine et de violence contre la communauté chrétienne », a affirmé le custode de Terre sainte, frère Francesco Patton dans un communiqué condamnant le dernier incident et appelant le gouvernement israélien à garantir la sécurité des différentes communautés et minorités religieuses.

« Bienvenue dans le nouvel Israël qui hait les chrétiens, encouragé et soutenu par l’actuel gouvernement ! », a écrit sur Twitter le père Nikodemus Schnabel de l’abbaye de la Dormition, située juste en dehors des remparts de Jérusalem.

Durant le massacre à Gaza, les Israéliens ont évidemment visé les églises. Dans la nuit du 19 octobre 2023, la paroisse grecque orthodoxe de Gaza, qui accueillait des réfugiés, s’est effondrée suite à une frappe israélienne qui a provoqué au moins 18 morts, dont 9 enfants [16].

Début novembre 2023, les Israéliens avaient détruits 3 églises et 54 mosquées [17]. Dans un article du Figaro en date du 29 décembre 2023, il est rapporté que « selon l’ONG, Euro-Med Human Rigths Monitor, plus de 150 lieux de cultes endommagés sont dénombrés à ce jour » [18] à Gaza.

Le père Jean-Baptiste Humbert, chargé de l’archéologie au sein de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem qui travaille en Palestine depuis des décennies, a confié, auprès du Daily Mail, qu’il redoutait « une destruction totale du patrimoine culturel de Gaza » [19].

Le 16 novembre 2023, le patriarcat arménien de Jérusalem a publié un communiqué urgent alertant sur la « menace existentielle du Patriarcat arménien qui est désormais une réalité physique. Les évêques, les prêtres, les diacres, les séminaristes ainsi que les Arméniens de Jérusalem luttent leur vie même sur leur terre. Nous appelons les autorités du monde entier et les médias internationaux à nous aider à sauver le quartier arménien d’une disparition violente soutenue localement par des entités anonymes ».

Des promoteurs juifs tentent d’expulser la communauté arménienne de son quartier, et ce illégalement.

« Plus de 30 provocateurs armés portant des casques de ski et équipés d’armes mortelles et non létales, y compris de puissants agents neurotoxiques qui ont neutralisé des dizaines de membres de notre clergé, ont fait irruption dans l’enceinte du Jardin des vaches et ont commencé leur assaut brutal. Nous soulignons encore une fois que plusieurs prêtres, diacres et étudiants de l’Académie théologique arménienne ainsi que des Arméniens autochtones ont été grièvement blessés. Les ecclésiastiques arméniens de Jérusalem se battent pour leur vie contre les provocateurs impurs.

C’est la réponse criminelle que nous avons reçu pour le dépôt d’une plainte auprès du tribunal de district de Jérusalem concernant le Jardin des vaches il y a moins de 24 heures. C’est ainsi que réagissent les hommes d’affaires australo-israélien Dany Rothman (Rubenstein) et George Warwar (Hadad) face aux procédures judiciaires ». [20]

Voilà la réalité du judéo-christianisme.

Notes:

[1] A. M. Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, Maisonneuve et Larose, 1968, p. 178.

[2] Benny Morris, Righteous Victims, p. 75. Cité par Walt et Mearsheimer, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, La Découverte, 2007, p. 418, note numéro 60.

[3] Rapporté par Flapan, Birth of Israel, p. 22 ; Avi Shlaim, Iron Wall, p. 21. Dans Walt et Mearsheimer, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, La Découverte, 2007, pp. 106-107.

[4] Uri Ben Eliezer, The Making of Israeli Militarism, Indiana University Press, Bloomington, 1998, p. 150. Cité par Walt et Mearsheimer, op. cit. p. 107.

[5] Cité par Henry Laurens, La Question de Palestine, Tome quatrième, Fayard, 2011, p. 63.

[6] Henry Laurens, La Question de Palestine, Tome quatrième, p. 63.

[7] Entretien publié le 17 juillet 1992 dans Yediot Aharonot, traduction dans la Revue d’études palestiniennes, n° 45, automne 1992, p. 76. Henry Laurens, La Question de Palestine, Tome cinquième, Fayard, 2015, p. 345.

[8] Jean-Claude Lescure, Le conflit israélo-palestinien en 100 questions, Tallandier, 2018, 2021, pp. 248-249.

[9] Jacques Bainville, « Les effets du sionisme », L’Action franc?aise, le 20 de?cembre 1920. Disponible a? la lecture sur le site de la Bibliothe?que nationale de France : https://gallica.bnf.fr/ark :/12148/b...

[10] Sur l’incendie de Notre Dame et ses conse?quences, lire le e-book : Pierre-Antoine Plaquevent & Youssef Hindi, Notre-Dame, Al Aqsa et le troisie?me temple – La ge?opolitique des religions, 2020, strategika.fr

[11] https://infos-israel.news/leglise-c...

[12] https://www.medias-presse.info/isra...

[13] https://www.christianophobie.fr/car... ?http://armenews.com/spip.php?page=a...

[14] https://armenian-patriarchate.com/s...

[15] https://www.soschretiensdorient.fr/...

[16] https://www.la-croix.com/religion/E...

[17] https://www.aa.com.tr/fr/monde/gaza...

[18] https://www.lefigaro.fr/culture/pat...

[19] https://www.dailymail.co.uk/science...

[20] https://courrier.am/fr/a-jerusalem-aussi

Première partie: Les mensonges fondateurs d’Israël (Première partie)


- Source : E&R

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