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Vendredi, 11 Oct. 2024

Conseil d’Etat : le viol des enfants, pour la bonne cause !

Auteur : Modeste Schwartz | Editeur : Walt | Mardi, 18 Avr. 2023 - 17h55

Le Conseil d’Etat ne trouve rien à redire à l’exposition sur fonds publics de contenus pédopornographiques (comme le tableau « Fuck abstraction » de Miriam Cahn) – du moment que c’est pour la bonne cause : dénoncer le viol des enfants, qui est « bien entendu » une spécificité de l’armée russe.

 

Quand on a fait remarquer à l’artiste Miriam Cahn que son tableau intitulé « Fuck abstraction », outre les normes du bon goût, violait aussi des dispositions législatives relatives à la pédopornographie, elle a bien entendu répondu que son œuvre actuellement exposée sur nos deniers au Palais de Tokyo – représentant l’irrumation probablement violente d’un enfant par un adulte – était « destinée » à dénoncer le « massacre de Bucha ». Du coup, le Conseil d’Etat n’y voit que du feu de Bakhmout.

A ce point, on perdrait son temps en entrant dans la dialectique stérile des « prétextes » et des « vraies raisons », ou encore en se lançant dans l’impossible comparaison « objective » des vraies-fausses exactions des forces armées russes et ukrainiennes en Ukraine orientale. L’intérêt de l’épisode réside, comme d’habitude, bien plus dans ce qu’il nous dit de l’esprit du temps en Occident.

Et Palmade, il voulait pas dénoncer les armes chimiques russes ?

Car pour l’Occident actuel – où, dans l’industrie publicitaire, il est devenu difficilement imaginable de promouvoir une marque de glaces sans évoquer très précisément la gestuelle de la fellation – la dernière frontière, le dernier tabou, c’est ça : toucher aux enfants.

Tout comme, dans une société par ailleurs de plus en plus violente, la guerre – avec son inévitable cortège d’exactions – avait été méticuleusement exclue (comme la mort) du champ de vision occidental.

Et puis, en février 2022, V. Poutine a sorti l’Occident de l’impasse : tout ce qu’on faisait en cachette depuis longtemps (et d’ailleurs souvent, déjà, en Ukraine) est devenu assumable au grand jour – à une condition : qu’on trafique dans l’uranium appauvri ou qu’on pénètre des mineurs, il faut le faire contre la Russie, désormais chargée de la culture du viol comme le bouc-émissaire de l’âge chamanique du l’humanité était chargé de tous les péchés de la tribu, pour que son sacrifice produise la purification attendue.

La pendaison publique de V. Poutine débarrassera-t-elle Mme Cahn des images troublantes qui la hantent ? Réponse au prochain épisode.


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