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270 milliards d'euros : c'est la somme record que va emprunter l'Etat français en 2023

Auteur : La Tribune | Editeur : Walt | Lundi, 12 Déc. 2022 - 18h16

L'Agence France Trésor (AFT) compte emprunter 270 milliards d'euros à moyen et à long termes en 2023, a-t-elle indiqué ce mercredi. S'il s'agit « en montant absolu » d'un « record », « c'est un niveau stable par rapport à 2022 » au regard du montant du Produit intérieur brut (PIB) français.

C'est un objectif que la France ne voudrait pas dépasser : 270 milliards d'euros. Il s'agit du montant que l'Agence France Trésor (AFT), organisme chargé de placer la dette de l'Etat sur les marchés financiers, compte emprunter à moyen et à long termes en 2023. Un record.

En 2022, l'AFT, qui a achevé début décembre l'émission des dettes prévues pour cette année en cours, a emprunté 260 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent 26,2 milliards d'euros utilisés pour racheter de la dette existante, a détaillé l'organisme rattaché à Bercy lors de la présentation du programme de financement de l'Etat 2023. Si cela reste inférieur à l'objectif pour l'année prochaine, c'est néanmoins un peu plus que ce que l'agence prévoyait en septembre, en marge de la présentation du budget de l'Etat. Grâce à cette avance prise sur 2023, les besoins de financement de l'Etat français pour l'année prochaine sont moins importants que prévu. L'AFT ambitionne également de baisser le recours à ses encours à court terme (BTF).

« Un niveau stable par rapport à 2022 »

Si le montant est plus élevé de 10 milliards par rapport à 2022 mais aussi 2021, c'est que l'Etat n'a plus la capacité de puiser autant qu'auparavant dans sa trésorerie de précaution constituée en 2020, au début de l'épisode Covid-19. Il doit donc compenser par une hausse de l'emprunt. Pour autant, les besoins de financement sont quasiment les mêmes.

« En montant absolu, c'est un record », mais, mis au regard du montant du Produit intérieur brut (PIB) français, « c'est un niveau stable par rapport à 2022 », nuançait Cyril Rousseau, directeur général de l'AFT en septembre dernier. Ainsi, ces 270 milliards devraient correspondre à 9,8% du PIB français en 2023, comme en 2022, alors que le ratio était de 11,3% en 2020. Une « stabilité » du programme de financement 2023 qu'il a confirmée, ce mercredi. « Dans un environnement avec beaucoup d'incertitudes, le fait d'être une ancre de stabilité à une valeur pour l'émetteur comme pour les marchés », a-t-il justifié dans une conférence de presse.

Un « environnement de grande incertitude »

Aucune nouvelle émission de dette verte n'est prévue, mais l'AFT programme de créer au moins une nouvelle dette à 10 ans indexée sur l'inflation. Ce type de dette, qui représente chaque année 10% des émissions de la France, a vu son coût s'envoler en 2022 avec la flambée de l'inflation, qui a atteint 6,2% en novembre sur un an en France, et 10% en zone euro. Avec l'accélération de l'inflation, « 2022 s'est traduit par l'entrée dans un cycle de hausse des taux pour la première fois depuis une décennie », avait fait remarquer Cyril Rousseau trois mois plus tôt, soulignant déjà un « environnement de grande incertitude » et de volatilité.

En moyenne, la France a emprunté à 1,03% en 2022, alors que les taux avaient été négatifs en 2020 (-0,30%) et 2021 (-0,28%). L'emprunt avec l'échéance à 10 ans à taux fixe, qui fait référence, s'est élevé en moyenne à 1,5% cette année. Sur le marché obligataire, où les investisseurs s'échangent les titres de dette, ce taux est de 2,26% mercredi vers 12H30. Au 1er janvier, il tournait encore autour de 0,2% après avoir été longtemps négatif l'année passée.

De nouvelles hausses de taux à venir

Depuis juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux à trois reprises dont les deux dernières de 75 points de base. Et un quatrième resserrement de sa politique monétaire est à prévoir en décembre. Il pourrait être moins agressif que les deux précédentes occurrences, selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Il estime en effet qu'à la réunion de la BCE « du 15 décembre, nous devrions terminer la première mi-temps, de normalisation » de la politique monétaire après plusieurs années de taux exceptionnellement bas, proches de zéro voire négatifs depuis 2016. « Nous discuterons autour de Christine Lagarde (ndlr : la présidente de la BCE) et je pense que la bonne mesure serait de relever les taux d'intérêt pour arriver autour de 2%, un taux plus normal au regard des niveaux passés », a-t-il déclaré lors d'une émission sur LCI le 4 décembre. Actuellement, le taux principal s'élève à 1,5%. François Villeroy de Galhau se positionne donc en faveur d'un relèvement des taux de 0,50 point de pourcentage à l'issue de la prochaine réunion de décembre.

Quand les députés ou l’État ont besoin d’argent il suffit de pas grand chose pour qu'ils obtiennent ce qu'ils veulent.

Rallonge budgétaire pour chauffer l’assemblée nationale.

L'Assemblée nationale a prévu 2,3 millions d'euros de crédits supplémentaires pour 2022 afin de faire face notamment aux "effets de l'inflation sur les dépenses énergétiques" de l'institution et aux augmentations automatiques des rémunérations des fonctionnaires,Le projet de budget de l'Assemblée s'élevait à 608,7 millions d'euros.

En moyenne, la France a emprunté à 1,03% en 2022, alors que les taux avaient été négatifs en 2020 (-0,30%) et 2021 (-0,28%).

Sur le marché obligataire, où les investisseurs s'échangent les titres de dette, ce taux est de 2,26% mercredi vers 12H30.


- Source : La Tribune

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