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Mardi, 14 Oct. 2025

Quand les labos pharmaceutiques placent leur pion au gouvernement : Stéphanie Rist, nouvelle ministre de la Santé

Auteur : Yoann | Editeur : Walt | Mardi, 14 Oct. 2025 - 17h29

Le gouvernement Lecornu II, s'il est encore en place à l'heure où nous écrivons ces lignes, installe au ministère de la Santé une figure dont les attaches avec l’industrie pharmaceutique sont si nombreuses qu’elles en deviennent symptomatiques d’une collusion d’État. Stéphanie Rist, députée Renaissance et rhumatologue de profession, a cumulé pas moins de 309 liens d’intérêts financiers avec les géants du médicament, pour une somme déclarée de 40 196 euros. Cette nomination, loin d’être un simple fait divers politique, consacre l’influence systémique des lobbies sur la santé publique.

L’héritage empoisonné des PharmaPapers : 309 liens et un silence assourdissant

L’enquête « PharmaPapers », menée en 2018 par Basta! et l’Observatoire des multinationales, avait déjà exposé l’étendue des compromissions. Stéphanie Rist y figurait en tête des parlementaires les plus liés aux firmes. Entre 2012 et 2018, elle a enregistré 309 conventions, dont 48 contrats aux montants non divulgués, couvrant des formations, des congrès à l’étranger et des activités de « journaliste » via une auto-entreprise. Un système de rémunération déguisé que la principale intéressée justifie au nom de l’« innovation thérapeutique », mais qui s’apparente davantage à une mainmise organisée sur la déontologie.

Ce parcours place l’ex-députée du Loiret en situation de conflit d’intérêts manifeste. Elle dépasse de très loin ses collègues, à l’instar de Jean-François Eliaou, pourtant actif dans le milieu, qui n’avait déclaré que 9 395 euros. Ces liens ne sont pas anodins : ils trahissent une stratégie d’infiltration des cercles législatifs, où des amendements inspirés par les labos se retrouvent intégrés dans des textes sensibles tels que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Une défense qui sonne creux : l’impunité érigée en principe

Interrogée sur ses liens en 2018, Stéphanie Rist assumait pleinement, affirmant avoir rompu toute relation directe après son élection en 2017 pour éviter les « soupçons ». Un artifice de transparence qui ne résiste pas à l’examen. Elle n’a pas cessé d’intervenir sur les questions de médicaments sur son site de députée, consacrant une pleine page à la promotion des vaccins covid de différents laboratoires le 11 janvier 2021. La voici désormais ministre de la Santé, en charge de la politique du médicament, des familles et des personnes handicapées. Une promotion qui confine à la provocation.

Son plaidoyer pour une meilleure transparence des lobbies ne saurait masquer l’essentiel : l’industrie pharmaceutique demeure le deuxième groupe de pression le plus actif au Parlement, selon la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. En finançant voyages et formations, elle s’assure une influence durable sur ceux qui demain légiféreront sur ses produits.

Santé publique : la grande braderie se poursuit

Cette nomination intervient dans un contexte où les dérives de l’influence pharmaceutique restent vivaces dans les mémoires, du pass sanitaire aux contrats opaques sur les vaccins. Désormais, c’est une ancienne bénéficiaire de cette manne qui dirigera les arbitrages sanitaires. Comment croire que ses décisions seront désintéressées, quand son parcours illustre une porosité constante entre intérêts privés et mission publique ?

Sur les réseaux sociaux, l’indignation est vive. De nombreux observateurs dénoncent une « Véran bis », une « collabo des labos » ou encore une « escroquerie de la macronie ». Un message de Bastion Media résume l’incompréhension générale : « Une responsable politique ayant entretenu plus de 300 liens avec l’industrie pharmaceutique pilotera désormais la politique sanitaire du pays ».


- Source : Le Média en 4-4-2

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