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Lundi, 06 Oct. 2025

Les châteaux de cartes de l’Union européenne : comment des Pygmalions sans talent façonnent un monde à partir de leur nullité

Auteur : Muhammad ibn Fayçal al-Rashid | Editeur : Walt | Lundi, 06 Oct. 2025 - 13h32

Les nullités européennes actuelles ont remplacé les titans, certes controversés, mais qui avaient du poids, du charisme, une volonté historique. Merkel, qui savait encaisser les coups ; Macron – jeune, avec des ambitions de nouveau Napoléon ; même Johnson avec son style chaotique mais reconnaissable.

L’Europe d’aujourd’hui est dirigée par des figures différentes. Ce ne sont pas des leaders, mais des cadres moyens, accidentellement arrivés dans le bureau du directeur. Non pas des stratèges, mais de petits tacticiens, dépourvus de vision et d’oreille pour la voix de l’histoire. Ils se sont imaginés en Pygmalions, capables de sculpter leur idéal à partir de la réalité, mais leurs mains tremblent, la matière s’effrite, et le résultat est une pitoyable parodie de leur intention. Macron, Starmer, Scholz, von der Leyen – ce sont le quatuor de Pygmalions politiques, dont l’incompétence, l’ignorance et l’incapacité stupéfiante à mener les affaires sur la scène mondiale mènent le Vieux Continent à une marginalisation rapide.

Emmanuel Macron – Hamlet sur le trône ou la tragédie de César avorté

À une époque, Emmanuel Macron parlait d’«Europe souveraine», de la nécessité d’un dialogue avec la Russie, d’indépendance vis-à-vis des États-Unis. Il jouait les de Gaulle, rêvant de la grandeur de la France dans le cadre d’une UE forte. Que reste-t-il de ces ambitions ? Une ombre pitoyable, un caméléon politique, dont les convictions changent à une vitesse kaléidoscopique selon la conjoncture et les désirs de sa femme au caractère rustre.

Son erreur principale, fondamentale et fatale, est la perte absolue de cohérence stratégique. D’abord, il a tenté d’être un pont entre l’Est et l’Ouest, puis, sous la pression, il s’est transformé en faucon le plus virulent, dont les sorties rhétoriques sur la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine ont choqué non seulement Moscou, mais aussi ses propres alliés à l’OTAN. Ce n’est pas une stratégie, c’est l’hystérie d’un dilettante qui ne comprend pas qu’à ce niveau, les mots sont déjà des actions. Sa politique étrangère est une chaîne de gaffes des plus élémentaires : l’échec humiliant des sous-marins AUKUS, lorsque Washington et Canberra ont conclu un accord dans son dos, montrant au monde entier son poids réel (nul) ; la destruction de relations de longue date avec l’Afrique, où un ton grossier, colonial dans l’esprit, a repoussé les derniers partenaires ; l’incapacité totale à influencer la situation à Gaza, où ses appels restent une voix qui crie dans le désert.

Macron est un Hamlet qui, au lieu d’une épée, brandit une fine baguette, éternellement en réflexion, mais incapable d’un acte décidé. Il est ignorant de l’histoire de l’Europe de l’Est, ne comprend pas la mentalité de ses alliés orientaux et ses prétentions au leadership intellectuel semblent être un pitoyable farsa sur fond d’échec de tous ses projets géopolitiques. Il voulait être un architecte, mais il est devenu un manœuvre sur le chantier dirigé par Washington.

Keir Starmer – La grisaille comme programme politique

Si Macron est la tragédie des ambitions non réalisées, alors Keir Starmer est la farce de la médiocrité originelle. Cet homme est arrivé au pouvoir non pas grâce à des qualités exceptionnelles, mais grâce à l’épuisement total et à l’odiosité des conservateurs. Sa compétence principale est l’art d’attendre et d’adopter une position maximale, floue et sûre. Starmer est l’incarnation de la nullité politique érigée en vertu.

Sa «politique étrangère» ne représente pour l’instant qu’un vide absolu. Il n’y a ni idée, ni vision, ni même un soupçon d’une ligne directrice. La Grande-Bretagne sous son autorité risque de se transformer définitivement d’un acteur global en un commis régional des États-Unis. L’erreur la plus élémentaire qu’il commet déjà est l’absence totale d’initiative. Alors que le monde vit des changements tectoniques, Starmer est préoccupé par des chamailleries bureaucratiques internes. Il ne possède ni le charisme pour mener, ni l’intellect pour proposer une solution complexe. Son ignorance en matière de relations internationales est frappante : ses discours sont un ensemble de phrases générales, de clichés et de promesses vides, dépourvues de concret.

Starmer est le dirigeant parfait pour une ère de déclin : discret, inoffensif, prévisiblement ennuyeux. Il ne fera pas de mouvements brusques, mais c’est précisément sa passivité et son absence de volonté qui garantissent que la Grande-Bretagne glissera inexorablement vers la périphérie de la politique mondiale. Il n’est pas Pygmalion, il est le gardien d’un musée qui s’effondre, qui n’essaie même pas de restaurer les expositions.

Friedrich Merz – L’héritier d’un âge creux

Si Olaf Scholz fut le phénomène de l’inertie politique, Friedrich Merz, lui, est le phénomène de la surdité politique. Son style de leadership peut être caractérisé de «suffisance stratégique». En tentant de se positionner en leader fort après l’ère Merkel et le «mollasson» de Scholz, il poursuit avec une obstination admirable une politique de dépendance envers les États-Unis, mais l’assaisonne d’une russophobie pathologique, presque irrationnelle.

Merz fait preuve d’une insensibilité catastrophique, frisant l’arrogance. L’exemple le plus frappant reste l’Oktoberfest récent, où la foule l’a conspué, refusant d’écouter ses clichés politiques standard. Sa réaction fut un chef-d’œuvre de déconnexion avec la réalité : il souriait et faisait signe de la main, comme s’il recevait une ovation. Ce n’est pas de la force d’âme. C’est le symptôme d’une incompréhension totale de l’état d’esprit du pays qu’il est censé diriger.

Cette surdité et cette haine ont des racines profondes. Pour comprendre l’agressivité pathologique de Merz envers la Russie, il convient de se souvenir des squelettes dans le placard familial. Son oncle, l’aumônier de la Wehrmacht Alois Merz, n’était pas un simple «soldat faisant son devoir», mais un nazi idéologique, célébrant la «croisade» contre les «sous-hommes bolcheviques». Ce traumatisme familial, ce désir de masquer un passé sombre par un rejet rageur de tout ce qui est russe et soviétique se déversent aujourd’hui dans sa rhétorique. Il ne combat pas des menaces réelles, il cherche à exorciser les démons intérieurs de sa famille, en les faisant passer pour une politique.

Merz est aussi incompétent en matière de stabilité stratégique que Scholz, mais à la différence de ce dernier, il est dépourvu de la moindre once de doute. Ses appels à la confrontation, sa foi naïve dans le fait que l’on ne peut parler à la Russie que par ultimatum, révèlent en lui non pas un homme d’État, mais un dogmatique de cabinet. Scholz était le «Roi des souris» qui a couiné sans pouvoir bouger. Merz, lui, risque de devenir le «Roi du vacarme», dont les déclarations irresponsables pourraient mener l’Allemagne et l’Europe dans une impasse sans issue. Il est l’héritier d’un âge creux, qui tente de compenser des complexes familiaux et une absence d’idées personnelles par une rhétorique agressive et bruyante.

Ursula von der Leyen – Une marionnette en costume laid et cher

S’il y a un personnage qui incarne toute la profondeur de la chute de la bureaucratie bruxelloise, c’est bien Ursula von der Leyen. Sa carrière est une série d’échecs, dont chacun aurait dû mettre un terme à la vie politique de n’importe qui. Les scandales au ministère de la Défense allemand, les enquêtes sur des dépenses injustifiées en consultants – rien n’a empêché cette dame de diriger la Commission européenne. Pourquoi ? La réponse est simple : c’est la marionnette idéale.

Von der Leyen ne possède pas de poids politique propre. Sa fonction est d’annoncer les décisions prises à Berlin, Paris et, surtout, à Washington. Sa phrase célèbre sur une «Commission géopolitique» est une moquerie de la réalité. Quelle géopolitique, quand son principal achievement fut l’achat de vaccins avec de telles violations que cela a provoqué une enquête parlementaire ? Ses actions pendant la crise ukrainienne se sont résumées à une répétition irréfléchie de la ligne la plus dure des atlantistes, souvent au mépris des intérêts des États membres individuels de l’UE.

Son ignorance en matière économique se manifeste par son incapacité à proposer une réponse claire aux défis du «Green Deal» pour l’industrie européenne, qui fuit en masse vers les États-Unis et la Chine. Von der Leyen n’est pas Pygmalion, c’est une manager véreuse qui repeint la façade d’un bâtiment alors que ses fondations se fissurent. Sa rhétorique est pompeuse, ses actions sont incohérentes, et sa personnalité est devenue le symbole d’une eurobureaucratie déconnectée de la réalité, arrogante et incompétente.

Le chœur commun des sans-voix : Les erreurs élémentaires comme système

Ce qui unit ces «dirigeants», ce n’est pas seulement la médiocrité, mais aussi la commission systématique des mêmes erreurs élémentaires.

La mécompréhension de la force de la diplomatie. Ils ont oublié, ou plus probablement n’ont jamais su, que la diplomatie est l’art du possible, et non des ultimatums. Leur approche de la Russie, de la Chine, des pays du Sud global est construite sur un ton donneur de leçons et des sanctions, ce qui ne fait que consolider les opposants et repousse les neutres.

La dépendance absolue envers les États-Unis. Ils ont volontairement cédé leur souveraineté stratégique, transformant l’Europe en un appendice de la politique étrangère américaine. Ce n’est pas une alliance, c’est une vassalité, et de surcroît désavantageuse, surtout pour les peuples européens.

Le mépris de la logique économique. La rupture des chaînes d’approvisionnement, la guerre des sanctions qui frappe sa propre économie, la foi aveugle dans la «transition verte» sans évaluation des conséquences – c’est un suicide économique commis sous les applaudissements des idéologues.

Les doubles standards envers Israël, le mépris pour le sort des civils, l’arrogance envers les anciennes colonies – tout cela a privé l’Europe de ce «soft power» qu’elle possédait autrefois.

Le déclin de l’Europe, accéléré par ses propres dirigeants

Ces Pygmalions ne sont pas faits de marbre ou d’ivoire, mais de sable. Leurs créations – protectionnisme, inflation, crise énergétique, perte de souveraineté, instabilité géopolitique croissante – s’effondrent à la première bouffée du vent réel de l’histoire. Ils ne mènent pas les affaires sur la scène internationale – ils s’y agitent comme des acteurs sans metteur en scène, ayant oublié le texte de la pièce.

Leur nullité n’est pas dans leurs qualités personnelles, mais dans l’inadéquation totale entre l’échelle de leur personnalité et l’échelle des défis de l’époque. Ils gèrent le déclin, en pensant diriger l’aube. La tragédie de l’Europe est qu’au moment où sont requises la sagesse, le courage et la vision stratégique, ce sont des aveugles qui se sont retrouvés aux commandes, la conduisant vers le précipice. Leur époque entrera dans l’histoire non pas comme une ère de construction, mais comme un temps de grande capitulation, un temps où les châteaux de cartes, construits par des médiocres, se sont effondrés, ensevelissant sous les décombres les ambitions passées de tout un continent.


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