L’Espagne prête à boycotter la Coupe du monde 2026 en cas de qualification d’Israël

Le porte-parole au Congrès du Parti socialiste ouvrier espagnol, qui dirige le pays, Patxi Lopez a fait comprendre mardi 16 septembre que l’Espagne sera prête à boycotter la Coupe du monde de football 2026 si Israël participe à la compétition.
«Nous évaluerons la situation en temps opportun», a-t-il déclaré, concernant un éventuel boycott de la Coupe du monde 2026 en cas de qualification israélienne.
Le gouvernement espagnol lance d’abord un message aux instances internationales à l’image du Comité international olympique, militant avant tout pour un boycott sportif similaire à celui prononcé contre la Russie après la guerre en Ukraine en février 2022.
Pour l’heure, la qualification d’Israël à la Coupe du monde 2026 reste possible, mais demeure difficile. Les Israéliens pointent à la troisième place de leur groupe, à six unités de la Norvège avec encore trois matchs à jouer. Ils ont le même nombre de points que l’Italie, provisoirement deuxième, avec une rencontre de plus déjà jouée. Pour rappel, la première place de groupe qualifie directement pour la Coupe du monde et la seconde envoie le pays dans un barrage contre un autre pays de la zone Europe.
Dans la même lignée, l’Espagne a aussi marqué son intention de boycotter la prochaine édition de l’Eurovision si Israël n’en est pas exclu, emboîtant ainsi le pas de l’Irlande, l’Islande, la Slovénie et des Pays-Bas.
«Ce que nous voulons, c’est que si les équipes israéliennes ne peuvent pas participer à des événements sportifs ou à l’Eurovision, certains commencent à ouvrir les yeux. Parce que les nôtres sont bien ouverts et ne tolèrent pas ce qu’ils voient, c’est pourquoi nous ne pouvons pas et ne voulons pas rester silencieux», a-t-il souligné, dans des propos relayés par RMC Sport.
Par ailleurs, il est à noter que la ville de Barcelone refuse d’accueillir l’équipe Israel-Premier Tech lors du grand départ du Tour de France le 4 juillet prochain.
Ceci tombe alors que la Vuelta, l’un des trois Grands Tours cyclistes, qui a eu lieu en Espagne a été le théâtre des manifestations pro-palestiniennes pour protester contre la présence de l’équipe Israël-Premier Tech.
Des dizaines de manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés samedi le long du parcours de La Vuelta à Madrid, pour protester contre la guerre en cours à Gaza et la participation d'une équipe cycliste israélienne à la course. pic.twitter.com/jMew4LRvQx
— Press TV Français (@fr_presstv) September 14, 2025
La dernière étape dimanche n’a pas été à son terme à Madrid, en raison des manifestants qui ont envahi le circuit final. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a lui fait part de son «admiration» à l’égard de ces manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué la course.
Patxi Lopez a lui aussi abordé les incidents qui ont accompagné le Tour d’Espagne cycliste. «La grande majorité de la société descend dans la rue pour s’exprimer et protester contre le génocide», a expliqué le porte-parole du Parti socialiste ouvrier espagnol. «Elle le fait surtout lorsqu’une équipe israélienne, financée par quelqu’un qui soutient directement [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahou et son massacre, parcourt nos rues. C’est ce qu’on appelle la dignité d’un peuple qui ne veut pas être complice», a-t-il ajouté.
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Espagne : le gouvernement Sánchez est-il dans le collimateur du Mossad ?
par German Gorraiz Lopez
Des sources des services de renseignement espagnols n’excluent pas une possible attaque terroriste, ce qui explique le renforcement de la sécurité des membres du gouvernement espagnol.
Sánchez, l’ennemi public numéro 1 d’Israël
Pedro Sánchez a intensifié ses critiques envers Israël ces dernières années, notamment depuis le conflit à Gaza suite à l’attaque du Hamas en octobre 2023. À la tête d’un gouvernement de coalition avec des partis de gauche (comme Sumar), Sánchez a promu des politiques pro-palestiniennes, telles que la reconnaissance unilatérale de l’État palestinien en 2024, la suspension des ventes d’armes à Israël et des mesures de pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou pour violations présumées du droit international humanitaire, ce qui a généré une crise diplomatique aiguë. Ainsi, en septembre 2025, Sánchez a déclaré que l’Espagne «ne dispose pas de bombes nucléaires, de porte-avions ni de réserves pétrolières importantes pour stopper l’offensive israélienne à Gaza», ce que Netanyahou a interprété comme une «menace génocidaire» contre Israël. Cela a suscité des accusations d’«antisémitisme» et de «rhétorique incendiaire» de la part de responsables israéliens, comme le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar.
De même, des manifestants pro-palestiniens à Madrid ont perturbé la dernière étape de la Vuelta ciclista a España (Tour d’Espagne), ce qu’Israël a attribué à une «incitation» du gouvernement espagnol, qualifiant de «honte pour l’Espagne».
Israël a réagi par des mesures telles que le rappel de son ambassadeur à Madrid, la rupture partielle des relations commerciales et diplomatiques, et la mise en garde de ses alliés européens contre l’«hostilité» de Sánchez. Des sources israéliennes l’ont «qualifié» d’«hostile à la nation juive» et lui ont interdit de briguer des postes internationaux au sein de l’UE ou de l’ONU.
Netanyahou prépare-t-il sa revanche ?
Le lien le plus direct entre Sánchez et le Mossad provient de l’affaire Pegasus, un logiciel espion développé par l’entreprise israélienne NSO Group (étroitement liée au Mossad et au gouvernement israélien, nombre de ses fondateurs et employés étant d’anciens agents israéliens). En 2022, il a été révélé que le téléphone de Sánchez (et celui de ministres tels que Margarita Robles, Fernando Grande-Marlaska et Luis Planas) avait été piraté avec Pegasus en 2021, probablement par les services de renseignement marocains (en réponse à la crise du Sahara occidental).
Des rapports du Centre national de renseignement espagnol (CNI) mettent en garde contre un «risque élevé» qu’Israël accède à toutes les informations extraites avec Pegasus, NSO partageant des données avec le Mossad à des fins de «contre-espionnage» ou pour des intérêts nationaux.
Cela comprend des photos, des messages WhatsApp, des courriels, des applications comme Threema et des données bancaires sensibles appartenant à Sánchez et à son entourage.
Israël pourrait utiliser ces informations pour se «venger» des critiques de Sánchez, par exemple en révélant des données sur la corruption (par exemple, les complots de son épouse, Begoña Gómez, ou le changement de politique sahraouie, attribué à un possible chantage marocain).
Ainsi, en mai 2025, l’ambassadeur israélien a averti que, face aux «attaques constantes» de Sánchez, Israël «n’avait pas encore répondu par des révélations Pegasus».
Le gouvernement Sánchez est-il dans le collimateur du Mossad ?
Les médias israéliens, comme le Times of Israel, considèrent Sánchez comme une «menace antisémite», et le Mossad pourrait le surveiller pour ses alliances avec l’Iran ou le Hamas (qui a félicité Sánchez en 2023).
Le génocide israélien à Gaza a incité Sánchez à réclamer des sanctions de l’UE contre Israël et la reconnaissance de la Palestine. Si la confrontation continue de s’intensifier, la réactivation d’une «cellule dormante» du Mossad en Espagne n’est donc pas à exclure.
Ainsi, les sources des services de renseignements espagnols n’excluent pas une possible attaque terroriste, raison pour laquelle la sécurité des membres du gouvernement espagnol aurait été renforcée.
source : Observateur Continental
- Source : PressTV (Iran)