Scandale : Europe 1 cache les stagiaires pour éviter Jean-Marc Morandini… On cache les gosses, pas les délinquants ?

Jean-Marc Morandini, condamné pour corruption de mineurs, revient sur Europe 1. La direction isole les stagiaires dans une salle pour éviter tout contact. On cache les gosses, pas les délinquants. Un scandale médiatique glaçant.
Par un journaliste qui n’en revient pas
Dans le monde merveilleux de la radio française, il y a des histoires qui vous laissent sans voix, la mâchoire décrochée et l’envie de hurler : « Mais dans quel univers vit-on ? » Tenez-vous bien, car ce qui se passe chez Europe 1 ces jours-ci est un sommet d’absurde, un chef-d’œuvre de cynisme qui mériterait presque un Oscar du culot. Jean-Marc Morandini, condamné pour corruption de mineurs, est de retour à l’antenne d’Europe 1. Et pendant ce temps, on planque les stagiaires de seconde dans une salle à part pour éviter qu’ils ne croisent ce monsieur. Le monde à l’envers, on vous dit.
Morandini, l’indésirable qui squatte l’antenne
Reprenons depuis le début, car il faut bien poser le décor de cette farce tragique. Jean-Marc Morandini, pour ceux qui auraient hiberné ces dernières années, a été condamné en janvier 2025 à deux ans de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende pour corruption de mineurs. Les faits ? Des castings douteux pour sa websérie Les Faucons, où il demandait à de jeunes ados de se mettre à poil devant lui. Charmant. À cela s’ajoute une interdiction formelle, gravée dans le marbre judiciaire, d’entrer en contact avec des mineurs, ainsi qu’une inscription au fichier des délinquants sexuels. Un CV qui, logiquement, devrait le tenir à des kilomètres de tout média accueillant des jeunes. Et pourtant…
Cet individu travaille toujours sur CNews, où il anime l’émission Morandini Live quotidiennement de 10h35 à 12h et depuis le 6 juin, Morandini a fait son grand retour sur Europe 1, comme si de rien n’était, pour remplacer Cyril Hanouna dans l’émission On marche sur la tête. Ironique, non, ce titre ? Parce que là, on ne marche pas sur la tête, on fait carrément des saltos arrière dans l’indécence. Hanouna, apparemment pris d’une envie subite de jouer les hommes invisibles, a prévenu ses patrons au dernier moment qu’il serait absent. Résultat : on rappelle Morandini, qui n’avait pas mis un pied dans la station depuis 2016, époque où Les Inrockuptibles avaient révélé ses frasques.
Des stagiaires cloîtrés pour « protéger »… qui, au juste ?
Mais le pompon, c’est la gestion des stagiaires de seconde, ces ados qui, comme dans beaucoup d’entreprises, viennent découvrir le monde du travail. Depuis le 16 juin, ils sont accueillis chez Europe 1. Problème : la présence de Morandini, avec son passé judiciaire aussi reluisant qu’un vieux trottoir, a fait tiquer les parents. Et on les comprend. Imaginez : vous envoyez votre gamin faire un stage dans une radio prestigieuse, et on vous annonce que l’animateur star du moment est un délinquant sexuel condamné. Rassurant, non ?
La direction, dans un élan de génie, a donc décidé… de planquer les gosses. Les stagiaires sont relégués dans une salle baptisée « Tropicale » (on dirait le nom d’un bar à cocktails, pas d’une salle de réunion), à l’étage 0, avec des « ateliers » pour les occuper. Une visite des studios ? Oui, mais vite fait, le matin, probablement quand Morandini dort encore. Les tuteurs sont chargés de faire barrière, et on assure aux parents que, promis juré, leurs enfants ne croiseront pas l’ogre. « On planque les enfants, mais pas les délinquants sexuels », a lâché un salarié à Mediapart, et on ne saurait mieux résumer l’absurdité de la situation.
Une direction qui joue les autruches
Le Comité Social de l’Entreprise (CSE) et les syndicats, pas franchement ravis, ont bombardé la direction de mails pour exiger des explications. Comment, au nom du bon sens, peut-on laisser un type interdit de contact avec des mineurs se pavaner dans les couloirs pendant que des ados stagiaires sont là ? La réponse de la direction ? Un vague « tout est sous contrôle », assorti de mesures dignes d’un film de science-fiction où l’on cloisonne les humains pour éviter une contamination. Sauf que là, ce n’est pas un virus, c’est un scandale.
Et que dire d’Arnaud Lagardère, vice-président du groupe Hachette, propriétaire d’Europe 1, qui a assisté à une réunion le 12 juin pour calmer les esprits ? On imagine le topo : « Ne vous inquiétez pas, on gère, Morandini ne verra pas les gamins. » Formidable. Mais pourquoi, au juste, est-il là, Morandini ? Pourquoi un média de cette envergure, qui se targue de valeurs et d’éthique, remet en selle un individu dont le passé judiciaire hurle « danger » ?
Les Français, spectateurs d’un cirque médiatique
Alors, messieurs-dames de la direction d’Europe 1, une question : combien de temps encore allez-vous jouer à ce jeu dangereux ? Combien de stagiaires faudra-t-il cacher, combien de parents faudra-t-il rassurer, avant que vous ne réalisiez que la présence de Morandini est une insulte à la décence ? Et vous, auditeurs, jusqu’à quand allez-vous accepter que l’on vous serve ce genre de mascarade sous prétexte de « liberté d’antenne » ?
- Source : Le Média en 4-4-2