Soupçons de corruption autour du couple Hollande-Gayet et du contrat Rafale en Inde

Une affaire aux allures de scandale d’État secoue la France et l’Inde, révélant les dessous troubles d’un contrat d’armement négocié sous François Hollande. Le Parquet national financier (PNF) examine depuis 2018 des soupçons de corruption, de trafic d’influence et de blanchiment liés à la vente de 36 Rafale à New Delhi pour 7,8 milliards d’euros. Au cœur des investigations : le financement d’un film coproduit par Julie Gayet, compagne de l’ancien président, par une entreprise indienne directement impliquée dans le marché.
Reliance Entertainment, mécène suspect
En 2016, Tout là-haut, film coproduit par la société de Julie Gayet, Rouge International, reçoit 1,65 million d’euros de Reliance Entertainment, filiale du géant indien Reliance Group, dirigé par Anil Ambani. Or, ce même conglomérat était le partenaire local de Dassault Aviation dans le contrat Rafale, chargé de réinvestir 50 % du montant en Inde – une clause imposée par New Delhi.
La justice française s’interroge sur cette concomitance, d’autant plus qu’un dîner privé à l’Élysée, le 12 juin 2016, réunit François Hollande, Julie Gayet, Anil Ambani et son fils. Interrogée en octobre 2024, l’actrice assure n’avoir jamais évoqué le Rafale ni le film ce soir-là, et affirme n’avoir découvert le rôle de Reliance qu’en 2017, via Mediapart. Des déclarations qui peinent à dissiper les doutes.
Arnaud Benedetti, politologue, sur les soupçons de corruptions pesant sur le couple formé par François Hollande et Julie Gayet : «Les hommes ou femmes politiques progressistes sont moins enclins à être exposés médiatiquement» dans #MidiNewsWE pic.twitter.com/DZuP5XwNEf
— CNEWS (@CNEWS) June 1, 2025
Un conflit d’intérêts à ciel ouvert
Dès 2018, l’opposition indienne dénonce un « pot-de-vin culturel », suggérant que le financement du film aurait servi à graisser les rouages du contrat. Le choix de Reliance, groupe sans expérience aéronautique, au détriment de l’entreprise publique HAL, alimente les accusations de favoritisme. Reliance Defence a été créé le 28 mars 2015, juste avant la visite à l’Élysée du Premier ministre indien Narendra Modi le 10 avril 2015.
Après deux saisines du Parquet national financier, un signalement en octobre 2018 classé sans suite, puis une plainte en mai 2019, Sherpa, une association financée par George Soros, a déposé une plainte avec constitution de partie civile contre X en avril 2021 pour que soit ouverte une information judiciaire sur le dossier de la vente des 36 avions de combat par Dassault Aviation à l’Inde.
Autre épine dans le dossier : un redressement fiscal de 153 millions d’euros infligé à une filiale française de Reliance en 2015, réduit à… 7,4 millions après une négociation « exceptionnelle ». Si aucune fraude n’est avérée, ces arrangements opaques interrogent.
La défense en lambeaux
François Hollande, protégé par son immunité, n’a pas été entendu mais pourrait l’être comme témoin. L’ancien président nie toute ingérence, arguant que le choix de Reliance revenait à Dassault et était imposé par Narendra Modi. Julie Gayet, auditionnée sans garde à vue, maintient son ignorance des liens entre Reliance et le Rafale. Quant à Dassault, l’entreprise clame une décision strictement commerciale.
Une onde de choc politique
En Inde, l’affaire attise les tensions, l’opposition accusant Modi de favoritisme envers Ambani, son proche. En France, elle entache davantage l’héritage de Hollande, déjà miné par les reniements et les affaires. Si aucune inculpation n’a encore été prononcée, l’enquête progresse, révélant les collusions entre pouvoir, argent et cinéma.
Reste à savoir si la justice osera trancher ce nœud gordien – ou si, comme trop souvent, les puissants s’en sortiront sans égratignures.
- Source : Le Média en 4-4-2