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Vendredi, 03 Mai 2024

Le pacte secret de Macron avec les chasseurs

Auteur : Vanityfair | Editeur : Walt | Dimanche, 24 Nov. 2019 - 14h04

Le 15 décembre 2017, dans les allées obscures du château de Chambord, Emmanuel Macron concluait une alliance secrète avec des chasseurs. Un « pacte » clandestin et politique qui lui aurait servi, un an plus tard, à maintenir la gronde des gilets jaunes. Dans un passionnant livre-enquête, Émilie Lanez raconte les coulisses de cet étrange Noël à Chambord.

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Trophée de chasse

Dans son Noël à Chambord, la journaliste et auteure Émilie Lanez raconte l’autre histoire de ce week-end en Sologne. Un récit qui commence le vendredi 15 décembre 2017, par une soirée particulièrement glaciale pour la saison, au carrefour de l’Allée du Roi, à l’orée de cette forêt encore plus sombre que la nuit. Frigorifiés, les mains engourdies, des chasseurs ont étalé là leurs trophées de la journée : une vingtaine de sangliers, joliment disposés, dents luisantes et branche de sapin coincée dans la gueule. Ils attendent un invité particulier : Emmanuel Macron.

« Pour la première fois depuis près d’un demi-siècle, un président de la République participe à un tableau de chasse, où le sang coule dans la terre et la viande gèle », écrit Émilie Lanez. Claude Bartolone, ancien président socialiste de l’Assemble nationale et actuel président de l’association des Amis de Chambord, avait en effet suggéré à Emmanuel Macron de devenir le président des chasseurs. Une étiquette que ses prédécesseurs, de droite comme de gauche, n’avaient pas voulu assumer. Pourtant, comme Chirac, Sarkozy et Hollande avant lui, Emmanuel Macron n’a jamais tenu un fusil. Mais il a depuis toujours écouté avec curiosité les récits de ces dimanches virils, entre lièvres et perdrix, que se racontent les frères, beaux-frères et neveux de son épouse Brigitte.

Cette cérémonie nocturne entre Macron et les chasseurs avaient été préparée en secret par trois hommes : Willy Schraen, président de la Fédération nationale de la chasse, Jean d’Haussonville, directeur général de Chambord et Thierry Coste, puissant lobbyiste des chasseurs. Celui-là même qui précipitera la démission de Nicolas Hulot, qui ne supportait plus que des représentants de la vénerie s’invitent aussi facilement à l’Élysée. Mais ces poignées de mains entre le chef de l’État et ces messieurs de Chambord n’avaient pas vocation à faire la une des médias. « Pas de photo ! », avait même demandé l’Élysée.

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C’est à ce président-monarque, aussi Jupiter qu’Artémis, que les chasseurs prêteront allégeance. La visite-surprise du 15 décembre n’a en effet pas été inutile pour Emmanuel Macron qui s’est mis dans la poche un nouvel électorat, habituellement plus acquis à une droite traditionaliste. Ainsi sans ce « Pacte de Chambord », les chasseurs auraient peut-être plus voté pour François-Xavier Bellamy que Nathalie Loiseau, au dernier scrutin européen. Aussi, Willy Schraen assure que la période des gilets jaunes aurait été bien plus violente – voire sanglante – s’il n’avait pas convaincu les chasseurs de ne pas aller manifester.

Dès les premiers jours de la gronde, en novembre 2018, le président de la fédération nationale a reçu des centaines d’appels de ses adhérents qui se disaient prêts à occuper les ronds-points.

« Si j’avais pas stoppé tout de suite, ils étaient 500 000 sur les ronds-points et y aurait eu des gars armés. J’ai beaucoup parlé, beaucoup écrit, mes gars ils étaient tous gilets jaunes au début, tous. Mais eux, ils ont des fusils », confie-t-il, comme pour faire trembler le lecteur de Noël à Chambord, et prouver que même en 2019, les chasseurs ont toujours de l’influence.

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- Source : Vanityfair

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