Le journaliste Gaspard Glanz diffuse la vidéo de son interpellation

Le journaliste Gaspard Glanz a publié ce mercredi 24 avril la vidéo de son interpellation samedi lors de l'acte 23 des "gilets jaunes". On y voit les images filmées par sa caméra embarquée qui ont été mises en ligne par le média pour lequel il travaille, Taranis News.

Gaspard Glanz a été interpellé ce samedi 20 avril lors de l'acte 23 des "gilets jaunes" pour outrage après un doigt d'honneur adressé aux forces de l'ordre. Cette arrestation a provoqué un tollé en France. Une vingtaine de rédactions ont apporté leur soutien à leur confrère, "empêché de faire son travail de journaliste et d'informer".

Sur la vidéo publiée ce mercredi, on peut voir l'environnement tendu sur la place de la République. Après s'être écarté du cordon de forces de l'ordre, le journaliste dit avoir reçu une grenade de désencerclement. Il interpelle alors des policiers afin de demander à parler à un commissaire "On m'a tiré dessus avec une grenade", explique-t-il.

Interpellation polémique

"Dégage", lui répond un policier en le repoussant. Gaspard Glanz s'énerve et lui fait un doigt d'honneur. Les forces de l'ordre se ruent sur lui et l'interpellent en le plaquant par terre. "Pourquoi tu nous fais un doigt d'honneur?", demande le policier. Gaspard Glanz répond: "Je me suis pris une DMP putain!". Le policier rétorque: "Je m'en bats les couilles".

Le commissaire arrive et le journaliste tente de lui expliquer la situation. "M'emmenez pas, ça sert à rien, vous allez vous prendre une 'shitstorm' de ouf", dit-il aux policiers. "Ce n'était pas contre toi, il ne faut pas nous suivre c'est dangereux", lui répond le commissaire.

"Vous me lancez une grenade de désencerclement, je vous fais un doigt d'honneur, c'est de bonne guerre", malgré un dernier argument pour se défendre, il est bel et bien interpellé pour "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique".

Interdiction de couvrir les manifestations à Paris

Le journaliste s'est vu remettre lundi une convocation pour être jugé le 18 octobre au tribunal de Paris. Jusqu'à cette date, il a pour interdiction de paraître à Paris tous les samedis et le 1er mai, conformément aux réquisitions du parquet, a indiqué son avocat.

Sur Twitter, Me Kempf a annoncé qu'il allait "contester" cette décision qui "porte atteinte à la liberté de la presse et à celle de travailler", Gaspard Glanz s'étant spécialisé dans la couverture de mouvements sociaux et notamment de celui des gilets jaunes.