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Samedi, 18 Mai 2024

Le nouveau préfet de police de Paris a pour modèle Clemenceau qui avait fait abattre des ouvriers en grève

Auteur : Michèle Pedinielli | Editeur : Walt | Vendredi, 22 Mars 2019 - 22h26

Voici un extrait du discours de Castaner lors de l'installation du nouveau préfet de police de Paris Didider Lallement:

"Didier Lallement, votre modèle est Georges Clemenceau. La main de Clemenceau n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France.

La vôtre ne devra pas trembler, non plus, devant les réformes que vous devrez mener.

Devenir préfet de police n’est pas une récompense ou un aboutissement, c’est un honneur, c’est un devoir, c’est une charge, c’est une obligation de résultat.

Je vous ai donné une lettre de mission claire. Vous avez toute ma confiance. Je vous donnerai la latitude nécessaire pour réussir votre mission, et je compte en retour sur votre action résolue, déterminée.

Votre première mission sera de maintenir l’ordre public dans la capitale.

Samedi, sur les Champs-Élysées, il n’y avait pas de manifestants ; il n’y avait que des haineux, des ultras, des factieux. Des gens venus pour casser, pour détruire, pour agresser, car on ne peut pas se prétendre simple spectateur de ceux qui défigurent Paris, de ceux qui balafrent la France.

Je vous demande de faire en sorte que la doctrine de maintien de l’ordre telle que nous l’avons redéfinie entre le 1er et le 8 décembre soit effectivement et résolument mise en œuvre, sans hésitation ni demi-mesure.

Mais nous devons aller encore plus loin. Les scènes de samedi nous le montrent, la violence est montée d’un cran. Notre réponse doit être la fermeté, la fermeté encore renforcée. C’est le sens même des décisions annoncées par le Premier ministre cette semaine et je vous demande qu’elles soient pour l’essentiel effectives dès samedi.

Lorsque les services auront établi la présence probable d’éléments appelant à la violence et prêts à porter atteinte aux institutions, aux forces de l’ordre, aux personnes ou aux biens, vous interdirez les rassemblements annoncés ou envisagés, notamment sur les Champs-Élysées, la place de l’Étoile et celle de la Concorde. Vous mènerez évidemment votre travail en concertation étroite avec le Procureur de la République et la maire de Paris.

Je veux que cela soit très clair : ici, le danger n’a pas droit de cité.

Protéger les manifestations, c’est briser l’émeute."

Nous apprenons donc que le modèle de Lallemand est Clemenceau, l'homme qui est responsable de la mort de plusieurs ouvriers lors de la grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges. Drôle de message envoyé à la population:

"En 1908, les ouvriers des carrières de Draveil et Villeneuve Saint-Georges se mettent en grève pour de meilleures conditions de travail. Le 2 juin et le 30 juillet, les forces de l’ordre ouvrent le feu sur les grévistes.

Le 2 mai 1908, les ouvriers des carrières de Draveil, rassemblés au sein du syndicat des carriers-puisatiers-mineurs de Chevreuse, se mettent en grève pour demander la journée de 10 heures, le repos hebdomadaire, une augmentation de salaire et la fin du travail à la tâche.

Face à eux, les compagnies de carrières s’unissent pour refuser toute négociation et faire appel à des briseurs de grève pour que le travail reprenne. Les tensions pendant tous le mois de mai sont grandes entre grévistes, « jaunes » et gendarmes qui les accompagnent.

Le 2 juin 1908, ces derniers sont attaqués par des ouvriers. S’ensuit une course poursuite qui mène les gendarmes devant la permanence syndicale, où se trouve des grévistes désarmés ainsi que des femmes et des enfants. Depuis l’extérieur du bâtiment, les gendarmes tirent, tuant Pierre Le Foll et Émile Giobellina et blessant une dizaine de personnes.

Dans les pages du journal socialiste L’Humanité, l’émotion est palpable.

« Cette fois, vraiment, il n'y a pas à équivoquer. Le meurtre commis par les gendarmes à Draveil sur les ouvriers en grève n'a pas l'ombre d'une excuse.

S'il y a eu hier, parmi les ouvriers qui délibéraient pacifiquement, un mort, un homme blessé mortellement, neuf blessés, la responsabilité tout entière, sans chicane possible, sans atténuation possible, pèse sur la force armée. Il n'y a pas eu provocation, il n'y a pas eu agitation, il n'y a pas eu désordre. Ce n'est pas pour refouler ou même pour prévenir des violences, ce n'est pas pour protéger des “jaunes”, que les gendarmes ont fait feu. […]

C'est l'assassinat le plus stupide et le plus sauvage. Les gendarmes n'étaient pas en état de légitime défense. Ce n'est pas dans le désordre d'un corps à corps qu'ils ont tiré. C'est du dehors, c'est délibérément, c'est sur une foule stupéfaite de la plus lâche, de la plus soudaine, de la plus injustifiable agression. »"


- Source : Retronews

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