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Selon des documents classifiés, la NSA a formé des agents à la torture à Guantánamo

Auteur : Telesur (Venezuela) | Editeur : Walt | Lundi, 23 Mai 2016 - 23h46

Publication de nouveaux documents sur la formation à la torture d’agents de la NSA à Guantánamo et au « Projet d’avenir de l’Amérique latine » pour « guider les événements vers des objectifs nord-américains dans la région Andine et au Brésil ».

The Intercept a déclaré lundi avoir commencé à diffuser des documents classifiés de la NSA transmis par Edward Snowden, et avoir mis à la disposition d’autres médias l’ensemble des documents.

La nouvelle série de documents datés de 2003 publiés hier par The Intercept expose également au grand jour que l’agence de renseignement nord-américaine a formé des agents pour forcer les pays andins « aux objectifs des États-Unis ».

Une nouvelle série de documents de la fuite massive en provenance d’Edward Snowden, l’ancien agent de l’Agence Nationale de Sécurité des États-Unis (NSA, pour son sigle en anglais), révèle que la NSA a eu une participation directe dans les programmes d’ « interrogatoires » par la torture à Guantánamo dès le début de la « guerre mondiale contre le terrorisme ».

Les documents, publiés lundi 16 mai par The Intercept montrent également que l’agence de renseignement a formé son personnel sur les questions de sécurité nationale en Amérique latine et comment détourner les pays andins au profit des intérêts des États-Unis.

Dans la publication interne de la NSA, SIDtoday[1] qui est en charge des Alertes de la Direction du Renseignement, apparaissent des informations sur le déploiement d’agents à Guantánamo en 2003 avec des militaires des États-Unis et du personnel de la CIA.

Une édition en date d’octobre 2003 a publié une annonce intitulée « Votre chance d’apprendre à Guantánamo en 90 jours ! » à la manière d’une promotion pour des vacances, mais dont le but était en fait d’embaucher du personnel qui serait formé aux interrogatoires pour l’opération « Enduring Freedom », terme officiel pour la guerre nord-américaine contre le terrorisme.

L’annonce[2] expliquait que les candidats travailleraient avec le Département de la Défense, la CIA et les interrogateurs du FBI à « évaluer et exploiter les informations des détenus » liés à Al-Qaïda et aux talibans afghans détenus dans la prison de Guantánamo, une région de Cuba illégalement occupée par les États-Unis et utilisée comme prison pour des suspects soupçonnés de terrorisme.

L’édition de décembre 2003 de la même publication présentait un rapport de l’expérience d’un employé de la NSA qui a travaillé à la Baie de Guantánamo[3]. L’agent de Liaison de la NSA écrivait alors qu’il travaillait tous les jours pour rassembler « des renseignements pour soutenir le prochain interrogatoire, formuler des questions et des stratégies pour l’interrogatoire, et d’observer ou de participer à l’interrogatoire, » un travail que l’employé décrivait comme « extrêmement intéressant, stimulant et satisfaisant ».

Aussi nauséabonde était l’anecdote personnelle de l’agent relatant « les distractions qui attendent les agents » pendant leur temps libre, notamment les « sports nautiques ».

Les descriptions de bonheur et de fêtes à Guantánamo dans le bulletin de la NSA contrastaient fortement avec les horreurs que vivaient à l’intérieur de la prison, pendant la torture, les présumés terroristes, dont beaucoup ont été complètement innocentés.

C’est à cette époque également que des rapports des organisations des droits de l’homme ont commencé à émerger au sujet des actes de torture, que des fonctionnaires des États-Unis ont tenté de masquer.

Un rapport de 2014 du Sénat des États-Unis a toutefois fait connaitre les techniques d’interrogatoire sur la torture qui violent les lois internationales.

« Des détenus de la CIA ont été torturés », a déclaré la présidente du comité sénatorial qui a produit le rapport sur Guantánamo, Dianne Feinstein.

Le législateur a approfondi en disant que « les conditions de détention et l’utilisation de techniques d’interrogatoire autorisées et non autorisées étaient cruelles, inhumaines et dégradantes ».

Une formation spéciale de la NSA pour l’Amérique latine

L’édition de juin du bulletin SIDtoday a annoncé une possibilité supplémentaire de travail pour les employés de la NSA sur les questions de renseignement stratégique en Amérique latine.

L’annonce publiait la recherche d’agents pour un cours intitulé « Projet d’avenir de l’Amérique latine » dispensé par le Conseil de l’Intelligence de la NSA et son École Nationale de Cryptologie, dont la finalité était « d’analyser les évolutions possibles dans la région andine et le Brésil pendant cinq ans et ses implications pour les intérêts des États-Unis dans la région ».

La qualification visait également l’analyse « des questions sociales, économiques, politiques et de sécurité, » ainsi que « les options politiques disponibles pour les États-Unis afin d’orienter les événements vers des objectifs des États-Unis dans la région ».

Les 166 documents de Snowden publiés par The Intercept sont les premiers d’un grand nombre que les médias d’information des États-Unis rendront prochainement publics.

Traduction : Francecuba.org,  le 17 mai 2016.

Notes :

[1] NdT : bulletin d’information de la division interne la plus importante de la NSA.

[2] NdT : l’entête de l’annonce est « Pouvez-vous manipuler la vérité ? » – une référence à la célèbre phrase de Jack Nicholson dans le drame « A few good men » utilisée pour Guantánamo.

[3] NdT : Voir aussi l’annonce du documentaire « Guantánamo nous appartient ».


- Source : Telesur (Venezuela)

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