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Dimanche, 19 Mai 2024

Couac, respect et commémoration Par Jacques Sapir

Auteur : RussEurope | Editeur : Walt | Mercredi, 06 Janv. 2016 - 21h57

Il y a eu de nombreux commentaires sur la plaque, calamiteuse, qu’a inaugurée le Président M. Hollande et la Maire de Paris Mme Hidalgo le 5 janvier en mémoire des personnes assassinées au siège de Charlie Hebdo.

Passons sur le plus évident, le fait d’avoir écrit WOLINSKY et non WOLINSKI. Ce fait même est condamnable. Il a donné naissance à un mouvement d’indignation sur Twitter et au hashtag #JeSuisCharly. Mais, si on lit attentivement, on voit que ce n’est pas la seule faute.

- Il y a un mélange entre des noms, des pseudonymes et des abréviations et ce sans aucune logique. Cabu de son véritable nom Jean Cabut, n’est présent que sous l’abréviation qu’il s’était choisi comme nom de plume (et de pinceau en l’occurrence). Mais alors, Bernard Maris écrivant sous le nom d’Oncle Bernard, pourquoi lui avoir donné son nom d’état civil et non pas le nom de plume qu’il s’était choisi ? De même pour Wolinski (c’était son nom, pourquoi ne pas avoir fait figurer le prénom) ou pour Charb (Stephane Charbonnier). Que l’on veuille faire figurer les noms de plumes, de pinceaux, les pseudonymes d’écriture que ces personnes avaient choisis, et pour lesquels ils sont morts, se comprend. Mais, alors, on ne fait pas les choses à moitié. Bref, ceci montre le degré d’improvisation, et de mépris des politiques envers ces morts. Le Président voulait commémorer ; on a fait une plaque et, ce faisant, on a fait n’importe quoi.

- Mais, quand on regarde mieux cette plaque, on voit qu’y figure le nom de Franck Brinsolaro, le policier chargé de la protection de Philippe Charbonnier – Charb, mais pas celui d’Ahmed Merabet, l’autre policier de la brigade VTT du commissariat du XIème qui a été tué par les frères Kouachi dans la rue. Comme si, le fait de se faire tuer dans les locaux de Charlie Hebdo valait une reconnaissance particulière mais pas de se faire assassiner par les mêmes tueurs, dans la même occasion, mais dans la rue. Ceci est grotesque et insultant. Merabet s’est porté au secours des victimes, et c’est dans l’exercice de son devoir qu’il fut tué. La moindre des choses aurait été de l’associer aux autres victimes.

Un sentiment de profond dégoût nait de ces erreurs, car leur accumulation révèle la récupération politique à laquelle on s’est livré. Que le Président et la Maire de Paris veuillent faire de la politique sur des morts est certes triste, mais hélas habituel. Du moins qu’ils le fassent en respectant ces morts. Le laisser-aller de cette plaque honteuse montre bien qu’ils n’ont eu aucun respect pour les personnes et pour leurs familles.

Jacques Sapir


- Source : RussEurope

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