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Samedi, 18 Mai 2024

Armes lourdes américaines en Europe de l’Est

Auteur : Wesley Robin | Editeur : Walt | Lundi, 29 Juin 2015 - 11h38

L’envoi de troupes américaines en Europe de l’Est démontre un peu plus qu’avec l’OTAN, le ver est dans le fruit.

C’est fait. Le secrétaire d’État à la Défense, Ashton Carter, a annoncé, mardi 23 juin, que les États-Unis allaient déployer prochainement du matériel lourd pour l’équivalent d’une brigade blindée, c’est-à-dire environ 5.000 hommes, dans l’est de l’Europe. Ainsi, dans six pays – les trois pays baltes, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie -, l’Oncle Sam déploiera une force comprenant 90 chars Abrams, 140 véhicules blindés Bradley et une vingtaine de canons automoteurs. Une force modeste, certes, pas de quoi défendre l’Europe de l’Est contre le grand méchant oncle Vlad, mais une force suffisante pour provoquer la Russie, qui peut dorénavant constater officiellement la présence de troupes américaines à ses frontières.

La raison de ce déploiement ? Officiellement la peur de certains pays européens face à la « menace » russe, menace pour le moins imaginaire. Car Moscou lorgne-t-elle vraiment sur l’Europe de l’Est ? On peut en douter. Lorgne-t-elle alors sur l’Ukraine ? Probablement que non. Lorgne-t-elle sur l’est de l’Ukraine ? Peut-être. Disons même probablement. Mais quand bien même. Si la totalité de l’Ukraine tombe sous la coupe américano-prussienne, il ne restera plus que la Biélorussie entre l’est de l’Europe américanisée et la Fédération de Russie. Tout comme les rois de France n’ont eu de cesse de vouloir « bouter les Anglais hors de France » tout au long du Moyen Âge, Vladimir Poutine ne peut tolérer la vassalisation des pays européens à sa frontière.

À l’heure où l’on sait que les États-Unis, par l’intermédiaire de la NSA, espionnent leurs « alliés » européens, jusqu’aux chefs d’État eux-mêmes, ces six pays, tous membres de l’Union européenne, acceptent, en accueillant des troupes américaines, la vassalisation à l’Empire américain. L’Amérique, l’archétype du pays colonisateur dans un monde globalisé, étend ainsi encore un peu plus sa domination sur l’Europe. Qui sait ce qu’ils feront de leurs nouvelles bases en Europe de l’Est. Matériel d’écoute de la NSA, bases pour la CIA ou leurs forces spéciales ? Sans doute un peu tout cela à la fois.

Cela montre aussi qu’une France dans l’Union européenne, c’est une France sous influence, pas seulement bruxelloise ou berlinoise, mais aussi américaine. Songeons que, sur 28 pays de l’Union, six de plus vont accueillir des troupes américaines. À cela s’ajoute l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Portugal, les Pays-Bas et la Grèce. La moitié de l’Union européenne accueillera ainsi des troupes américaines. Lorsque l’on abrite volontairement sur son sol les troupes d’un pays, c’est qu’on en partage les intérêts et les desseins. Alors, comment accepter cette soumission, même indirecte, à Washington ?

Il est temps, pour la France, de reprendre son indépendance et de, si elle le veut, guider le reste de l’Europe sur ce chemin ardu mais ô combien nécessaire.


- Source : Wesley Robin

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