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« Les Républicains » : une belle coquille vide de sens ?

Auteur : Georges Michel | Editeur : Walt | Mercredi, 27 Mai 2015 - 22h33

La justice a tranché : l’UMP va pouvoir s’offrir cette coquetterie de s’appeler Les Républicains. Comme dirait Nicolas Sarkozy, justement : si ça peut leur faire plaisir ! Mieux : si ça peut lui faire plaisir… Du reste, il semble que c’était le but premier : lui faire plaisir. Sincèrement, le cinéma qui a été fait autour de ce changement de nom, tant à l’UMP qu’à gauche, est assez dérisoire et montre la capacité de nos politiques à mobiliser leurs forces, leur intelligence sur des sujets essentiels. On est rassuré. La gauche,, en tout cas, a montré une fois de plus sa mesquinerie quasi atavique et la droite (républicaine) son culot insolent.

On notera que, parmi les requérants de gauche, se trouvait la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR), appellation contrôlée qui laisserait entendre qu’il pourrait peut-être y avoir des élus socialistes non républicains…

Ces plaignants ont donc esté en justice, un peu comme de vieilles douairières contestant l’appropriation par une branche collatérale de leur famille, d’un titre qui semblait pourtant tombé en désuétude. En cela, ils se sont montrés fidèles à une très ancienne tradition de notre pays, tradition qui remonte bien avant la Révolution, n’en déplaise à nos socialistes et républicains qui défendent une théorie de la génération spontanée de notre nation, génération datée de 1792.

En effet, la France est un pays de plaideurs. « De tout temps la France », comme on dirait dans une mauvaise dissertation de lycéen en mal d’originalité ! Notre littérature s’en est longtemps amusée. On connaît, au moins de nom, la pièce Les Plaideurs, de Racine, moins peut-être la fable L’Huître et les Plaideurs, de La Fontaine. Le sujet de cette fable : qui va manger, de deux pèlerins, une huître trouvée sur la plage ? L’un dit « Je l’ai vue avant vous, sur ma vie ». L’autre répond : « Vous l’avez vue, je l’ai sentie. » Arrive Perrin Dandin qui se fait le juge de cette affaire et gruge les deux pèlerins en mangeant l’huître sous leur barbe, ne leur laissant que les écailles.

Nos deux pèlerins, c’est un peu nos socialistes et nos UMP que nous appellerons désormais nos Les Républicains, même si cela ne fait pas très joli en français.

Au passage, puisque nous en sommes aux questions essentielles, que devrons-nous dire : « J’adhère aux Républicains » ou « J’adhère à Les Républicains » ? L’emploi d’un français correct va s’opposer aux arguments juridiques… On va rigoler ! Personnellement, je plaiderais pour qu’ils se coltinent ce Les Républicains comme une tunique de Nessus : ils l’ont voulu, qu’ils l’assument dans toutes les phrases !

Donc, nos pèlerins socialistes revendiquent en quelque sorte d’avoir vu la République avant nos pèlerins Les Républicains qui, eux, affirment l’avoir sentie en premier. Un débat passionnant et sans fin comme on peut l’imaginer.

Mais la comparaison avec la fable de La Fontaine s’arrête là. Ce n’est pas Perrin Dandin qui mange l’huître et qui en a fait une coquille vide de sens et ce, depuis des années, mais bien nos deux pèlerins qui ne regardent pas vers Rome ou Saint-Jacques-de-Compostelle mais vers Bruxelles.


- Source : Georges Michel

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