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L’Ukraine, la Russie et l’UE signent un accord sur le gaz

Auteur : EurActiv.fr avec Reuters | Editeur : Walt | Mercredi, 05 Nov. 2014 - 10h15

Je vous disais dans un précédent article que nous allions payer pour le gaz ukrainien. Le pays est en faillite et ne survit économiquement que par les prêts du FMI et de l’UE. Le gouvernement est dans l’incapacité de rembourser sa dette gazière à la Russie, en conséquence de quoi le robinet était fermé depuis plusieurs mois. Mais l’hiver approchant, le premier ministre Iatseniouk a relancé sa politique de chantage vis à vis de l’UE, menaçant de se servir une fois de plus (cela s’était déjà produit en 2009) dans le flux gazier à destination des pays de l’UE. Pour éviter une coupure définitive du gazoduc par Gazprom et sous la pression de l’UE qui finance le roulement de la dette, le gouvernement ukrainien s’est engagé à rembourser les 3 milliards de dollars d’arriérés. Cet argent, Kiev ne le possède bien entendu pas, il sera ponctionné sur le prêt de 17 milliards octroyé par le FMI et placé sur un « compte bloqué », c’est dire la cote de confiance des institutions ukrainiennes…

Les trois parties sont parvenues à trouver un accord afin que l’Ukraine puisse bénéficier d’une fourniture en gaz russe pour traverser l’hiver. Cet accord intervient alors même que les tensions entre Kiev et Moscou ne sont pas encore apaisées.

L’Ukraine, la Russie et l’Union européenne ont signé le 30 octobre à Bruxelles un accord garantissant les livraisons de gaz russe à l’Ukraine durant l’hiver, après quatre mois d’interruption due aux tensions politiques entre Kiev et Moscou.

Le commissaire européen à l’Énergie, Günther Oettinger, qui a fait office de médiateur dans ces discussions, a qualifié cet accord de « première lueur » d’apaisement dans les relations entre l’Ukraine et la Russie, tendues en raison de l’arrivée au pouvoir à Kiev de partisans d’un rapprochement avec l’UE.

Cet accord court jusqu’en mars 2015, a précisé une porte-parole de la Commission européenne  tandis que les ministres de l’Énergie des deux pays et Günther Oettinger paraphaient le document.

Les négociations ont été ardues jusqu’au bout. Elles ont même été suspendues dans la matinée alors que la Russie réclamait davantage de garanties de la part de l’UE sur le paiement par l’Ukraine du gaz russe.

Les deux parties trouvent un terrain d’entente

S’exprimant à Kiev, le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a pour sa part déclaré que l’UE avait accepté de se porter garante auprès de Kiev du fait que la Russie allait bien respecter l’accord, notamment en ce qui concerne les tarifs.

Arseni Iatseniouk, dont les chiffres ont été par la suite confirmés par Moscou, a déclaré que l’Ukraine allait payer 378 dollars (environ 300 euros) le millier de mètres cubes de gaz russe jusque fin 2014 puis 365 dollars (près de 290 euros)au cours du premier trimestre 2015.

Il a ajouté que Kiev était prête à régler immédiatement toutes ses dettes à l’égard du groupe russe Gazprom dès qu’un accord serait signé. Une somme de 1,45 milliard de dollars (1,15 milliard d’euros) sera versée sans délai puis une autre de 1,65 milliard (1,31 milliard d’euros) d’ici la fin de l’année, a-t-il détaillé.

Le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, a souligné que l’Ukraine devrait tout de même payer les livraisons de gaz russe à l’avance désormais.

L’Europe semble rassurée

La suspension des livraisons de gaz russe à l’Ukraine, par laquelle transite aussi une partie du gaz russe destiné à certains pays de l’UE, n’a eu guère d’effets concrets depuis juin, mais l’approche de l’hiver et la baisse des températures ont rendu un accord plus urgent.

« Il n’y a désormais plus aucune raison pour que les peuples en Europe aient froid cet hiver », s’est réjoui José Manuel Barroso, qui a assisté à la signature de l’accord à la veille de son départ de la présidence de la Commission européenne.

De leur côté, François Hollande et Angela Merkel, qui se sont entretenus jeudi soir avec les chefs d’État russe et ukrainien, ont salué la conclusion de l’accord et souligné la nécessité de la mise en oeuvre du protocole de Minsk, accord de cessez-le-feu signé le 5 septembre, selon un communiqué publié dans la nuit.

Le président français et la chancelière allemande « ont demandé au président russe de faciliter les discussions en cours au conseil permanent de l’OSCE afin de permettre le déploiement de drones », peut-on également lire.

La conclusion d’un accord sur la livraison de gaz russe à Kiev est une bonne nouvelle pour l’Ukraine, qui dépend de cette source d’énergie, à l’approche de l’hiver.

Moscou y trouve également son compte alors que l’économie russe pâtit de la baisse des prix du pétrole et des sanctions économiques imposées par les États-Unis et l’Europe, qui l’accusent de soutenir une agitation séparatiste pro-russe dans l’est de l’Ukraine.

Le secteur gazier contribue à hauteur d’environ 20 % au budget de la Russie.


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